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Si le ressort habituel des fables consiste à prêter aux animaux le langage, le comportement et les conventions des hommes, permettant ainsi une approche critique de l’humanité, il semble que les Fables de Karen Knorr aient un autre objet. Dans ses photographies, les animaux ne sont pas travestis, ils évoluent avec naturel dans le territoire des hommes tout en restant résolument étrangers au contexte où Karen Knorr les a placés. Pourtant, l’animal n’est pas le vrai sujet de l’œuvre. Ce que révèle l’objectif de Karen Knorr, c’est la distance incommensurable entre deux mondes : d’un côté, la nature brute, de l’autre, un lieu qui n’admet la nature que sous la forme d’une représentation. Bien que pacifique, l’intrusion des bêtes subvertit l’institution. Elle met en évidence le caractère « contre nature » du musée. Le Musée de la Chasse et de la Nature assume pleinement ce paradoxe : les animaux naturalisés sont ici chez eux et occupent les salles en toute liberté. C’était donc une cible de choix pour Karen Knorr, qui a voulu aussi entraîner ses bêtes vers d’autres lieux, qu’il s’agisse du château de Chambord, de la Villa Savoye à Poissy, du château de Chantilly ou encore du musée Carnavalet. Les animaux naturalisés qu’utilise Karen Knorr dans ses photographies pourraient bien être les personnages de ce Soliloque de l’empailleur dans lequel Adrien Goetz renoue avec l’humour et le suspense qui ont fait le succès de ses précédents récits.
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