Ajouter un extrait
Liste des extraits
Elle sait pardonner, elle sait aimer au-delà de la haine, de la peur.
Afficher en entierPierre, déjà assis au volant, avait contemplé d’un regard attendri ses deux filles. Pressentait-il déjà que le destin allait les séparer pour toujours ? Qu’il ne les reverrait plus en ce monde? Nul ne le saurait jamais.
Afficher en entierElle avait commencé à tromper son mari, Gérald, par vengeance, pour lui faire payer ses infidélités, puis elle avait pris goût à cette double vie assez excitante et n’y aurait renoncé pour rien au monde.
Afficher en entierCes drogues, Anne, c'est la mort déguisée en fête. Tu te crois au paradis et tu te réveilles en enfer. Le manque, c'est affreux: tout le corps supplicié, l'esprit démoli... des pulsions de haine, de violence. Tu n'as plus qu'une iée, te piquer encore, pour redevenir normale, ne plus être dangereux. Mais il y a pire...
Afficher en entierEn arrivant ici, j'étais comme toi, juste une boule de colère et de haine contre le reste du monde. Et tu vois, ça peut passer. Il faut simplement le vouloir... Avoir le courage de raconter ce qui a fait si mal.
Afficher en entierLa pire des séparations, Adrien, c'est la mort.
Afficher en entierElle n'avait plus peur de rien et croyait sincèrement que l'avenir serait aux couleurs de ce prénom un peu désuet dont l'avaient baptisée ses parents: Rose...
Afficher en entierUn profond soulagement l'envahit. Elle venait de pousser la dernière porte sur son passé, le coeur en paix.
Afficher en entierVictor Bourtin attendait. Sa mobylette tournait au ralenti. Il la maintenait en équilibre, un pied posé au sol. Il hésitait toujours avant de traverser cette portion de nationale, une voie rapide dont le trafic l'impressionnait. Les voitures lui faisaient peur. Il s'en méfiait. Il n'avait jamais voulu apprendre à conduire ces véhicules puissants, trop rapides à son goût. Pour lui, ce n'était rien d'autre que des machines infernales et bruyantes.
À la retraite depuis un an, il savourait pleinement sa liberté retrouvée. Il pouvait enfin s'adonner à sa passion : la pêche. Un deux-roues lui suffisait amplement pour aller de son domicile au canal du Midi.
La campagne environnante resplendissait sous le soleil laiteux du matin. Malgré le bruit de la circulation, des chants d'oiseaux résonnaient dans un bois proche. Victor les écoutait avec plaisir, mais il n'en oubliait pas pour autant son coin favori au bord du canal. Les poissons devaient déjà se réjouir de son absence. Il n'allait quand même pas s'éterniser sur le bord de cette route ! Il fronça les sourcils et s'exclama :
« Quelle poisse ! Je ne vais pas avoir à attendre le déluge, j'espère ! »
Il commençait à s'engager lorsqu'une voiture blanche, un break, arriva sur sa gauche. Vite, il recula son engin. Au même instant, un coupé sport d'un rouge flamboyant doubla le break.
Victor, contrarié, guettait le moment où l'asphalte serait enfin libéré. Soudain, du virage tout proche jaillit une berline gris métallisé. Le retraité comprit ce qui allait se passer. Il hurla :
« Bon sang ! Y a pas la place ! »
Il retint son souffle et ferma les yeux. Il ne voulait pas voir ce qui allait se produire. Mais rien ne l'empêcha d'entendre le crissement aigu des pneus soumis à un freinage brutal, le choc violent des carrosseries, des pare-brise qui volaient en éclats. On aurait dit des gémissements d'agonie de monstres abattus par une force mystérieuse et inéluctable. Victor en était tout retourné. Il avait peur de ce qu'il allait découvrir, mais il était l'unique témoin de l'accident, le seul présent sur les lieux. Des personnes devaient être blessées, peut-être pire... Il devait aller voir. Il ouvrit un il effrayé.
« Mon Dieu ! »
Réduits à un monstrueux enchevêtrement de ferraille, les trois véhicules composaient un tableau aussi incroyable qu'hallucinant. Le retraité, blême, fut saisi de tremblements nerveux. Son c ur battait la chamade et ses jambes le soutenaient avec peine. Il n'osait pas approcher.
« Ils doivent être tous morts là-dedans ! Faut appeler les secours... »
Le pauvre homme, au comble de l'effroi, coupa le moteur de sa mobylette et la cala sur la béquille. Il hésitait encore sur ce qu'il fallait faire en premier, lorsqu'une voiture se gara sur le bas-côté. Un couple en descendit. Il agita les bras pour attirer leur attention et courut vers eux, en hurlant :
« Vite ! Si vous avez un portable, prévenez les pompiers ou le SAMU... Vous parlez d'un accident... Un sacré choc ! Moi, j'peux pas aller y voir de plus près, ça non ! »
Le couple avait l'air d'avoir plus d'aplomb que Victor, encore sous le coup de l'émotion. La jeune femme téléphona aussitôt tandis que son compagnon mettait ses feux de détresse pour prévenir les automobilistes qui risquaient d'arriver à toute vitesse sur les lieux, provoquant à leur tour un carambolage. En effet, d'autres voitures se présentèrent bientôt et s'arrêtèrent.
Victor resta à l'écart. Il raconta à ceux qui l'interrogeaient les circonstances de l'accident. De l'avis général, il n'y avait sans doute pas de survivants, mais personne n'eut le courage d'aller s'en assurer. À peine cinq minutes plus tard, la sirène d'un véhicule d'urgence retentit. Les secours arrivaient, suivis de la gendarmerie.
Dans la berline métallisée, une femme d'environ quarante-cinq ans luttait encore contre la mort. Son esprit toujours lucide savait déjà l'issue de ce combat inégal. Seule la mort l'attendait. Mais elle devait faire quelque chose auparavant. En tâtonnant, elle réussit à trouver la main inerte de son époux. Ses doigts sentirent un liquide épais et chaud, du sang... Ils auraient pu être tellement heureux pendant encore quelques années... Mais le destin en avait décidé autrement. Ainsi, leur vie s'arrêterait là, sur cette route... Dans un dernier éclair de conscience, avant de glisser dans un brouillard doux et cotonneux, elle pensa à ses filles, Rose et Anne.
« Mes petites chéries ! »
Afficher en entier