Extraits

D’abord il y avait Luel, dix-neuf ans, supposément jeune musicienne à la Julliard Université machin chose mais dont les mini shorts et les t-shirt sexy évoquaient plus une serveuse de bar-cocktail sur la plage, qu’une élève guindée de conservatoire. D’autre part, si elle était vraiment une musicienne de haut niveau, comme elle le prétendait, pourquoi n’avait-elle pas pris son violon avec elle pour nous casser les couilles tous les jours de la semaine et ceux du weekend en prime. Et puis il y avait sa façon de conduire. Elle qui n’avait même pas le permis, sillonnait les routes de montagne à deux cent à l’heure. Un jour ou l’autre, elle avait bien dû apprendre à conduire quelque part. Ce qui était d’autant plus surprenant pour une fille de New York, qui n’avait depuis son enfance, connu que les chauffeurs personnels, au pire des chauffeurs de taxi.

De l’autre côté, on avait Niah. Moins évident mais tout aussi dérangeant. Certes il avait le look de l’universitaire coincé. Ce qui collait avec ce qu’il nous avait dit de son parcours. Mais alors justement, pourquoi le père d’un futur brillant avocat, l’enverrait passer quatre mois dans une ferme dans un trou aussi paumé que le nôtre ? Ne devrait-il pas plutôt être en train de lécher les bottes de super grands avocats, quelque part dans un super chic et extra cher bureau de verre ? Le genre qui, juste pour dire bonjour au téléphone, facturait deux cents euros d’honoraires.

Mais l’élément le plus tangible, indiquant qu’il y avait anguille sous roche, était leur façon systématique à tous les deux, d’éluder toutes les questions ayant trait à leur passé. Du coup, je m’étais fait quelques petites hypothèses, que je comptais bien vérifier.