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Je m'imaginais à l'époque que mes expériences relevaient de l'absurde, je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais vivre par la suite. Quelque quatre semaines tard, lorsque les "vibrations" recommencèrent, je pris soin de ne bouger ni mes bras ni mes jambes. Il était tard et je reposais dans le lit sur le point de m'endormir. Ma femme avait déjà sombré dans le sommeil. L'état se développa dans ma tête puis gagna l'ensemble de mon corps. Tout se déroulait comme précédemment. Je me demandais comment analyser le phénomène sous un autre angle lorsque je songeai que j'apprécierais de m'offrir le lendemain après-midi une escapade en planeur (mon hobby à l'époque). Sans songer aux conséquences - sans même savoir qu'il y en aurait - je m'imaginais le plaisir qu'un tel vol me procurerait.
Je sentis bientôt une sorte de pression contre mon épaule. Curieux, je tendis la main pour découvrir ce qui me poussait ainsi. Elle rencontra un mur lisse. Je déplaçai ma main sur sa surface uniformément lisse et ininterrompue.
Mes sens parfaitement en alerte, je m’efforçai de scruter l'obscurité. Il s'agissait d'un mur et j'étais couché, mon épaule pressant contre celui-ci. Je songeai aussitôt que je m'étais endormi et que j'étais tombé de mon lit. (...)
Je regardai de plus près. Quelque chose clochait. Ce mur n'avait pas de fenêtre, aucun meuble n'y était appuyé aucune porte ne s'y ouvrait. Ce n'était pas un mur de ma chambre. Pourtant il m'était familier. Je l'identifiai aussitôt. Il ne s'agissait pas d'un mur mais du plafond. Je flottais près du plafond, le cognant légèrement à chaque mouvement. Je roulai dans l'air, sidéré et je regardai vers le bas. Au-dessous de moi, dans l'obscurité, j’aperçus le lit. Deux personnes y reposaient. A droit je distinguais ma femme. A ses côtés un homme. Tous deux étaient endormis.
Quel étrange rêve, songeai-je. J'étais intrigué. Quel était cet homme que j'imaginais allongé aux coté de ma femme. Je l'observai plus attentivement et le choc fut brutal.
L'homme n'était autre que moi !
Ma réaction fut presque instantanée. J'étais ici, mon corps était là. Je mourais et je n'étais pas disposé à mourir. Les vibrations me tuaient d'une manière ou d'une autre. Désespérément, tel un plongeur, je me précipitai vers mon corps et le réintégrai. Je sentis aussitôt le lit et les couvertures et lorsque j'ouvris les yeux, j’aperçus la chambre vue du lit.
Qu'était-il advenu ? Avais-je vraiment été sur le point de trépasser ? Mon cœur battait la chamade, mais pas de manière excessive compte tenu de la situation. Je bougeai bras et jambe. Tous paraissait normal. Les vibrations avaient cessé. Je me levai et marchai à travers la chambre, je regardai par la fenêtre et fumai une cigarette.
Il se passa u long moment avant je ne ne trouve le courage de regagner mon lit, de m'y étendre et d'essayer de trouver le sommeil.
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