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Je n'ai pas l'intention de troubler Amaury ni de l'embarrasser. Ce que je veux, c'est l'apprivoiser, qu'il s'habitue à ma présence.
Il a choisi de rester malgré mes avertissements. Bien. Libre à lui. Moi aussi, j'ai fait mon choix.
Je ne le laisserai pas repartir.
Afficher en entierCertains mecs sont doués pour le base-ball, la vie de couple ou les pancakes. Moi, j'excellais dans l'art de ramener des filles dans mon lit et d'oublier leur prénom sitôt qu'elles avaient passé la porte le lendemain matin.
Afficher en entier— [...] Maintenant, retourne-toi et embrasse-moi.
Les mots sonnèrent comme une giffle. Je laissai échapper un rire nerveux.
— Pourquoi est-ce que je ferais ça ?
— Parce que t'en meurs d'envie, répliqua-t-il, la voix traînante.
Afficher en entier— Tu as toujours… préféré les hommes ? demandai-je soudain d’une voix mal assurée.
Du coup de l’œil, je vis l’ombre d’un sourire passer sur ses lèvres.
— Oui, toujours.
— J'ai toujours préféré les femmes, dis-je.
— Je sais.
— Mais, je ressens... quelque chose de différent quand tu es là.
— Ca aussi, je le sais, fit-il avec un sourire orgueilleux.
— Le problème, c'est que... c'est complètement nouveau pour moi...
Je m'interrompis avant de me ridiculiser complètement. Il ne pouvait pas comprendre. Après tout, c'était facile pour lui, rien d'autre que la routine.
— ... laisse tomber, terminai-je.
A ces mots, il se tourna vers moi et me fit face. Ses épaules, libérant quelques mèches cuivrées ici et là. La cicatrice au-dessus de son arcade sourcilière s'éclaira en même temps que le reste de son visage.
— C'est nouveau pour moi aussi, dit-il.
— Que veux-tu dire ? demandai-je. Je croyais que tu avais l'habitude d'enchaîner les conquêtes masculines ?
Il prit mon visage entre ses mains et son regard plongea dans le mien avec une rare intensité. Mon souffle se fit court.
— J'ai beau avoir couché avec des tas de gars, dit-il, jamais je n'ai ressenti pour eux le dixième de ce que j'éprouve pour toi.
Mes poumons se gonflèrent. e parvins de justesse à dissimuler le sourire idiot qui cherchait à jaillir de mes lèvres. Comme j'étais à peu près certain de ne pas réussir à aligner deux mots correctement, je la bouclai et baisser les yeux au sol. Aussitôt, il cueillit mon menton entre son pouce et son index et m'obligea à le regarder.
— Ne détourne jamais ton regard de moi, Amaury, dit-il d'un ton grave avant de se radoucir. Tout ce que je veux savoir, c'est si tu comptes m'embrasser avant la fin de cette journée ou si je dois m'en charger ?
Afficher en entier" Sans me retourner, j'accrois mes sens, tends l'oreille et bifurque dans une ruelle perpendiculaire. Sans surprise, les bruits de pas empruntent le même chemin que moi, tout cela avec la discrétion d'un mammouth sous amphètes."
Afficher en entierJe l'entends déglutir.
L'effet de cet aveu sur sa chimie interne est prodigieux. Une kyrielle d'odeurs fuse à travers la pièce, des plus âcres aux plus douces. Il semble nager dans un torrent d'émotions contradictoires. Avec lenteur, je tends mon bras hors du lit et l'allonge vers lui. Sans bouger, il observe ma main. Mes yeux. Puis encore ma main. Soudain, ses pupilles laissent apparaître une lueur plus prononcée.
Je reconnais ce regard.
Il l'a eu chaque fois qu'il décidait de balayer ses préjugés et de laisser libre cours à sa seule volonté. Il quitte enfin sa chaise et avance vers moi. Sa paume vient se refermer sur ma main et il s'incline de manière à poser son front contre le mien. Je laisse échapper un soupir de soulagement.
— J'ai cru que j'allais te perdre, murmure-t-il.
Afficher en entier— Parce que je t’aime.
Durant une seconde, il s’immobilise.
— Tu veux dire…
— Je veux dire que je suis tombé amoureux de toi à la minute où je t’ai vu entrer dans ce bar. Ton odeur et ton regard m’obsèdent et la moindre seconde loin de toi est un calvaire.
Afficher en entierC’est alors qu’une brusque inspiration caresse mes oreilles depuis le comptoir.
Je ne tourne pas la tête. Pas besoin. Je sais que les yeux de jade m’ont localisé avant de se réfugier illico vers une tâche quelconque. Sans bouger, je savoure ce crépitement électrique qui s’insinue délicieusement le long de mon épiderme. Alors que mon regard se cantonne à fixer le juke-box, tous mes autres sens lui sont consacrés.
Afficher en entier— Es-tu prêt à rencontrer ton patron ? s’enquit-elle.
En l’espace de quelques jours, elle s’était débrouillée pour me dénicher un boulot de barman ainsi qu’un petit appartement afin que je puisse me consacrer à mes investigations sans me soucier du reste.
— Je crains de n’être pas tout à fait présentable après douze heures de route.
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