Extraits

Je souris avec un air doux et innocent. Il se tourna, et observa la zone avec attention. Un bruit sourd s’éleva, un grondement tellement grave que les poils de mes bras se dressèrent.

Est-ce qu’il vient de rugir ? Le minou est de mauvaise humeur.

Je n’avais pas besoin de me battre avec Gareth, et je n’en avais pas envie. Je décidai d’être la plus mature de nous deux.

— Mademoiselle Michaels…

— Levy.

— Mademoiselle Levy Michaels.

Ça va être plus dur que je le croyais de jouer à l’adulte.

Il inspira profondément. Son air renfrogné avait laissé place à un petit sourire.

— Vous avez changé de shampoing. Je préfère celui-là.

Hum. Là, on tape dans le bizarre. Super.

— OK, eh bien, là je suis réveillée. Vous pouvez me ramener chez moi.

Un rire amusé s’éleva dans la pièce. La lueur douce projeta des paillettes dorées autour de ses yeux, juste assez pour les faire briller quand il ricana.

— Ça ne fait pas partie du marché.

— Vous avez conclu un marché avec une personne à peine consciente. C’est pas louche du tout, ça.

Il haussa les épaules, en affichant le même large sourire.

— D’accord, allons au Refuge dans ce cas.

Je lui jetai un regard noir. J’avais tellement mal à la tête que lever les yeux au ciel était hors de question.

— Dormez un peu, il y a de l’aspirine sur la table de nuit. Les médecins ont dit que vous pouviez en prendre. Le sandwich est pour vous aussi si vous le voulez.

J’étais déçue de moi. Je m’apprêtai à détourner le regard quand il me surprit.

Un sourire effleura ses lèvres, et y resta alors qu’il approchait de la maison sans briser le contact visuel une seule fois. J’eus du mal à me concentrer sur autre chose. Sans un bruit, il entra dans la maison et s’approcha de moi lentement comme s’il traquait une proie craintive. Sauf que je n’avais pas peur. J’aurais peut-être dû, ne serait-ce que pour me divertir. J’avais besoin d’une distraction. Et quand il tendit la main pour me toucher, je reculai brusquement comme s’il était une flamme et que j’essayais de m’éloigner du danger. Amusé, il passa la main derrière ma tête, sûrement là où il pensait que je m’étais cognée. Une odeur de chêne émanait de lui et j’inhalai profondément.

— Pas de bosse. Elle est aussi dure que je le pensais.

— C’est comme ça que vous traitez vos invités ? Sympa, monsieur Gareth.

— Qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ? demanda-t-il d’une voix un peu plus grave et rauque que d’habitude.

Il soutint mon regard quelques secondes, puis se concentra sur un point derrière moi. Il n’arrêtait pas de revenir sur moi, puis sur mes lèvres, avant de poser ses yeux ailleurs. Apparemment, Gareth était encore plus obnubilé par ce baiser que moi.

— Je me suis retrouvée KO à cause de la magie d’un enfoiré.

— Le truc marrant avec les mensonges, c’est que la bouche peut raconter tout ce qu’elle veut, le corps ne trompe jamais. Le cœur bat plus vite et la respiration s’accélère. Soit on cligne des yeux plus vite, soit plus lentement, et la cadence de la voix change toujours quand une personne ment. Vous le saviez, Levy ?

Spoiler(cliquez pour révéler)— Oui. Mais je sais aussi que le cœur d’une personne peut battre plus vite parce qu’elle est interrogée par quelqu’un qui a menacé plus d’une fois de la jeter en prison. La cadence dans sa voix peut changer parce que chaque fois qu’elle ouvre la bouche, elle se retient de demander au chef de la Guilde pourquoi il est un… âne arrogant, narcissique, imbu de lui-même. Je cligne plus ou moins des yeux parce que je suis fatiguée, parce que je n’ai dormi que quelques heures après une semaine entière à être attaquée par des vampires et des métamorphes contrôlés par quelqu’un d’autre.

Je secouai la tête et me rapprochai du bureau pour récupérer mes armes. Je pris celle qui était sur la surface en bois et tendis la main pour avoir l’autre. J’enroulai mes doigts autour des siens en attendant qu’il me la cède. Au lieu de la lâcher, il s’approcha plus près. Je respirai son odeur, terreuse et épicée. Super. Je suis tordue aussi maintenant.

Nous restâmes comme ça pendant plusieurs secondes. J’étais hyper consciente de sa présence qui me surplombait. Ses yeux bleu cristallin hypnotiques étaient rivés sur moi. La main qui ne tenait pas mon arme effleura la mienne, son pouce caressant le mien. Impossible de repousser le désir de sentir ses lèvres sur moi. C’était charnel, instinctif, né d’un besoin animal que sa magie de métamorphe déclenchait en moi. Une attirance diffuse qui se changea en ardeur manifeste. Ça provenait de la magie et le fait que sa bête primaire se connecte à moi sur un autre niveau était inévitable. En tout cas, j’essayai de m’en convaincre. Je repoussai le raisonnement qui me rappelait que j’avais déjà rencontré plein de métamorphes et que ça n’avait jamais été comme ça. Je ne les avais jamais imaginés nus et enlacés avec moi, mais je n’arrivai pas à penser à autre chose avec Gareth.

Il m’embrassa. Ses lèvres chaudes et douces recouvrirent les miennes. Il relâcha enfin le saï, saisit mon T-shirt dans son poing et m’attira contre lui. Le baiser devint plus féroce, et quand il y mit un terme, je me penchai vers lui pour en avoir encore.

Il me fallut un moment pour reprendre mon souffle. Je laissai retomber ma main qui tenait un des deux jumeaux le long de mon flanc.

— Qu’est-ce que tu fais ce soir ?

— J’ai des projets, dis-je en mentant.

J’étais incapable de manger un cheeseburger, des frites, des gaufres, des ailes de poulet, une salade de poulet grillé, un gâteau au chocolat et une tarte aux cerises, mais je commandai quand même tout ça. Ma vengeance passive-agressive n’eut pas l’effet escompté sur Gareth. Son air condescendant et indifférent était gravé sur son visage, et faire en sorte de l’en débarrasser allait devenir un des grands buts de ma vie.

Shifters had won the supernatural lottery: they were immune to magic. Period. And the only trade-off was they turned into animals at a full moon. Vampires came in a close second. They weren't immune, but you had to be a force to reckon with to use it against them. A simple spell wasn't going to do it. Witches and fees didn't stand a chance, and only upper-level mages could do anything to them. But controlling a vampire was a different level of magic - strong magic. Necromancer magic.

One of the perks of being a fea was the ability to read thoughts, along with the ability to perform cognitive manipulation, getting people to do whatever they desired.