Extraits

Tu conduis on va chez moi. La dernière fois que j'ai copiné sur la plage avec quelqu'un, j'en ai gardé de très mauvais souvenirs, si tu vois ce que je veux dire. Ezra me lance un clin d’œil complice, je vois très bien.

- T'es plutôt direct comme fille. Tu ramènes beaucoup d'inconnus chez toi? je lance.

- Seulement les légionnaires. On raconte que vous avez un code d'honneur, je croise les doigts pour que dedans il y ait " on ne tue pas les femmes qu'on fait jouir une partie de la nuit", sinon, ça va craindre pour moi. Mais ne t'en fais pas, tout le monde me connaît ici et je doute que tu tenterais un truc pareil. De plus ce n'est pas ce que vous voulez, vous les militaires? Du simple Et de l'efficace?

Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi et ça me fait plus flipper qu'un saut en parachute à plus de mille mètres .Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi parce que lorsque je te regarde , j'ai le cœur qui devient fou . Je ne comprend pas pourquoi et est ce que j'ai envie de comprendre ? Mais saches qu'à chaque fois que je dois m'en aller , ne plus t'entendre rire et me parler , me manque déjà.

Je m’approche d’elle, Ezra me donne l’enveloppe. J’étudie ce que j’ai entre les mains. C’est différent de d’habitude. L’enveloppe est plus… classe. Elle fait moins passe-partout.

Qu’est-ce que la photographe a manigancé encore.

— Ouvre-la quand tu seras près du camp, me demande Ezra en allant fouiller cette fois-ci dans son armoire. 

— Et pourquoi pas maintenant ? je la questionne, intrigué. 

Mon courrier est devenu un sujet de distraction. Grâce à Ezra et ses clichés, j’arrive à me faire vanner par un ou deux gradés. Surtout par mes collègues qui me voient toujours avec une lettre à la main. Certains m’appellent Molière, ce qui fait marrer Vadik et Hal comme des ânes. 

— Parce que c’est un ordre, Caporal. 

— Je ne savais pas que tu étais gradée, j’ironise en rangeant l’enveloppe dans ma poche.

C'est comme a qu'on commence une histoire, par un petit quelque chose qui ne veut rien dire en apparence mais qui signifie tout.

— Allez viens mec, t’as perdu ce coup-ci, on va t’en trouver une autre.

Il l’entraîne de l’autre côté du bar, nous laissant seuls. Ezra vient s’installer à la place de Vadik, elle pose sa bière sur le comptoir en me regardant intensément.

— Donc Tristan. C’est français et tu n’as pas d’accent, quel est le hic ? m’interroge-t-elle avec humour.

Je laisse échapper un soupir.

— Il n’y en a pas.

— Et qu’est-ce qu’un beau mec fait avec un Russe qui visiblement n’a pas l’air de comprendre ce que Petite Chatte signifie lorsqu’on le dit à une femme ?

Un rire me gagne en revoyant sa tête. Je sais que Vadik va nous en faire baver ces prochains jours, mais ça valait le coup.

— Le beau mec se venge, je réponds.

Ezra prend un air intrigué, elle s’approche de moi en me demandant dans un murmure :

— De quoi ?

— Le beau mec n’aime pas qu’on lui passe devant, je rétorque en la dévisageant.

Ses yeux bleus sont vraiment très beaux, on a dû souvent lui dire alors je m’abstiens.

— Dois-je comprendre que je suis la chose qu’il fallait convoiter en premier ? souffle-t-elle en rougissant.

L'alchimie ne s'explique pas, elle se vit, se ressent. Il suffit d'un regard ou d'une parole pour allumer le feu.

- J'ai l'habitude d'observer les gens, leur expression, de capturer la moindre émotion qui peut se glisser derrière un sourire, un regard, et toi... quand je regarde tes yeux, je remarque qu'ils sont vides. Tu ne laisses rien paraître, comme si tu ne ressentais rien.

Parfois , j'oublie simplement qu'il faut ressenti pour vivre . Qu'elle se rassure , à cet instant , j'ai vécu et ressenti , en elle et contre elle.