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Brocéliande

Château de Comper

De nos jours

Marcas ne savait pas depuis combien de temps il était dans cet état. Entre le rêve et la vie.

À la frontière.

Quand il ouvrait ses yeux qui brûlaient, il distinguait la silhouette de son compagnon recroquevillée contre le mur. Sans doute avait-il trouvé un appui. Il ressemblait à une araignée, à une grosse araignée qui n’allait pas tarder à tomber dans la bouche d’ombre prête à l’avaler. Sa vue se brouilla. Il haletait.

Marcas se les rappelait tous. Arthur, Gauvain, Lancelot… Tous ceux qui avaient échoué. Comme lui. Et pourtant il n’avait jamais été si près. Jamais.

Son cœur s’emballa.

Une lueur venait de tomber du ciel. Comme une pierre de feu de la voûte étoilée, pensa Antoine. La lumière devenait plus vive, presque éclatante. Une larme coula le long de sa joue sanglante. Il se rappelait ce jour, sacré entre tous, où on lui avait arraché le bandeau de l’ignorance, où, devant ses frères, il avait reçu la véritable Lumière. Il crut entendre le son clair de sa larme qui heurtait le sol de pierre.

J’hallucine.

Cette fois, il étouffait. Dans un geste désespéré, il arracha sa main droite clouée au mur et la porta ensanglantée à son cou.

Le collier venait de se resserrer.

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Winchester, Royaume-Uni

De nos jours

18 juin

Il était presque 21 heures et le soleil avait déserté depuis longtemps la petite capitale du comté du Hampshire pour laisser place à une obscurité grise et nuageuse. Une pluie tiède arrosait avec constance les rues de Winchester, dégoulinait le long des maisons en briques rouges, leur donnant des reflets humides à la lueur des réverbères.

Mary Cardigan remonta le col de son imper, acheté trois semaines plus tôt chez un soldeur pakistanais, et s’arrima à la poignée de son minuscule parapluie, comme si elle tenait un piolet pour entamer l’ascension de l’Everest.

Un vent désagréable lui gifla le visage. Elle claqua la porte de sa maison et se lança dans Cannon Street qui commençait à ressembler au lit d’un torrent. Aucun habitant sensé ne serait sorti à cette heure. Sauf elle. Un quart d’heure plus tôt, alors qu’elle entamait une longue soirée consacrée à son mémoire sur l’archéologie mythique post-arthurienne, la jeune étudiante s’était aperçue de l’oubli de sa tablette remplie de photos essentielles, sur le chantier de fouilles. La mort dans l’âme, elle s’était rhabillée à la hâte pour braver les intempéries afin de rejoindre le Great Hall de Winchester qui abritait les fouilles.

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Il Tastiera se cala dans un siège et croisa les bras. Les cinq hommes étaient déjà plongés dans leur lecture. Un silence s’installa, entrecoupé par le froissement des pages tournées lentement par les uns, plus nerveusement par les autres. Rien qu’à la cadence, Theobald pouvait déjà anticiper les réactions des princes de l’Église. Comme la sienne, quand les chercheurs lui avaient fourni le premier exemplaire de l’étude.

Il se souvenait encore du frisson qui l’avait parcouru, de son incrédulité, puis de son angoisse. Une angoisse si profonde qu’il avait eu la sensation que les murs s’effritaient autour de lui, que le sol se craquelait. Il avait relu le rapport deux fois, traquant les moindres erreurs, les failles du raisonnement, les biais méthodologiques, les approximations inhérentes. Mais toute sa rigueur jésuitique n’était pas arrivée à démolir la démonstration implacable.

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Quand ils pénétrèrent dans la salle de style Renaissance, les regards des cinq cardinaux convergèrent vers eux. L’Américain Connors, le Congolais Bomko, le Milanais Cicognani, le Français Angelier et Albertini, le Romain. La garde rapprochée du pape, tous à la tête d’un dicastère puissant, des princes de l’Église rompus à l’exercice du pouvoir et aux intrigues de palais. Theobald remarqua que quatre d’entre eux avaient opté pour l’habit de clergyman avec col romain ; seul le cardinal Albertini arborait la soutane rouge de Gammarelli, le tailleur romain favori de la papauté. Le préfet de la Congrégation pour la Cause des saints restait fidèle à ses convictions traditionnelles.

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Assis autour d’une longue table ovale en merisier du Japon, les cinq cardinaux rendirent son salut à Theobald. Il Tastiera s’assit lentement en bout de table, à sa place réservée – n’était-il pas la puissance invitante du moment ? –, et posa sa sacoche sur la table. Derrière lui, le mur entier était recouvert d’une immense tapisserie qui représentait deux planisphères accolés, ornés de dragons flamboyants, de serpents de mer courroucés et de lions ailés et arrogants – vestiges d’un temps de gloire et de peur où les frontières du monde fusionnaient avec celles de l’imagination des hommes. Au-dessus du pôle Nord, un vieil homme à la barbe blanche contemplait sa création avec une satisfaction impérieuse.

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Il Tastiera jeta un coup d’œil à la porte qui donnait sur la bibliothèque. Il avait eu le privilège de passer des heures précieuses à parcourir ces trésors, reflets d’une époque où l’Église s’était fourvoyée dans l’ignorance et la superstition pour de longs siècles. Tant d’incunables qu’il lui aurait fallu plus de cent vies pour arriver à bout des vingt-deux mille œuvres soigneusement entreposées dans les étagères et les sous-sols.

Ils arrivèrent devant une porte d’acier semblable à l’entrée d’une annexe technique ou d’un local électrique. Au-dessus de la porte trônait un petit tableau qui représentait un pape du siècle précédent. Paul VI. Un observateur attentif aurait remarqué une inscription gravée en à-plat sur le métal de la porte.

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La berline longea le rempart d’enceinte du palais, vestige d’un temps où la famille des Gandolfi régnait en maître avant l’arrivée des vicaires du Christ, et aborda la dernière pente en contournant la muraille de haies de buis taillées au cordeau. La voiture se gara dans un doux crissement devant l’entrée principale éclairée par une rangée de projecteurs.

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Ils gagnèrent en quelques foulées un corps de bâtiment plus ancien, situé sur le flanc droit du palais. L’entrée du centre de recherche de la Specola Vaticana n’avait rien d’ostentatoire, une porte à double battant sans indication particulière que l’on aurait pu prendre pour une porte de service. Ils entrèrent rapidement et longèrent un couloir aussi large que haut, orné à intervalles réguliers de photographies d’astronomie en couleur qui semblaient tout droit sorties des bureaux de la Nasa. Soleil apocalyptique en éruption, constellation d’étoiles en alignement, supernovae au bord de l’implosion… Theobald connaissait toutes ces images par cœur, c’est lui-même qui les avait fait installer à la place des tableaux de portraits de papes disparus depuis des lustres.

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C’était ainsi qu’il avait baptisé le magnifique édifice du temps où il passait des centaines de nuits à scruter les constellations. Si le grand public connaissait Castel Gandolfo en tant que havre de paix des papes, peu savaient que le palais abritait la Specola Vaticana, l’observatoire officiel de la papauté. Le seul institut scientifique du Vatican, réputé dans le monde entier, et qui s’était même payé le luxe de se construire une annexe, encore plus puissante, en Arizona.

La berline rétrograda et ralentit, il allait arriver. Theobald laissa errer son regard sur la haie de cyprès qui défilait sous ses yeux fatigués. Il gardait toujours au plus profond de lui la nostalgie de cette époque bénie où, jeune jésuite astronome, il contemplait la voûte céleste, obsédé par l’idée de percer les mystères de l’univers. Pour la plus grande gloire de Dieu. Mais le temps des beautés de l’astrophysique était révolu depuis qu’il avait revêtu la pourpre cardinalice.

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Castel Gandolfo

De nos jours

Une semaine plus tôt

La berline noire remontait en silence l’allée qui serpentait entre les pins sombres du parc de Castel Gandolfo. Le soleil déclinait sur ce bout de Vatican exilé hors les murs, à une vingtaine de kilomètres de Rome. Niché sur une colline qui dominait le lac Albano, vaste cratère d’un volcan englouti, le palais épiscopal était sans conteste l’annexe la plus agréable du Saint-Siège. La légende disait que Dieu lui-même avait soufflé au pape Pie XI d’en faire sa résidence d’été, son petit coin de paradis, pour le récompenser de la signature des accords de Latran avec ce diable de Mussolini. Un paradis plus grand que le Vatican, qui étirait ses cinquante-cinq hectares du haut de la colline jusqu’aux rives du lac.

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