Ajouter un extrait
Liste des extraits
« Le monde est un repère semé de pièges et d’embûches. » MARC GENDRON
Qui étaient ces hommes ? Où m’emmenaient-ils ? Loin, très loin d’où se trouvaient mes amis, et plus loin encore d’où se trouvait ma mère. Le voyage dans ce camion était interminable. Je les regardai, ainsi prise au piège dans cette impasse qui n’avait aucune issue, impuissante face à ces personnes dont je ne connaissais pas l’identité. Le cauchemar commença alors. Le trajet dura vingt minutes, vingt minutes durant lesquelles je ne cessais de leur demander le but de tout cela. Je ne trouvais aucune réponse de leur part. Muets comme des tombes, aucun ne m’adressait la parole lors de ce long voyage vers l’inconnu. Je me sentais comme un monstre, isolée de ce monde extérieur où ma vie se trouvait.
— Nous sommes arrivés, descendez-la ! dit l’un des hommes, d’un ton supérieur.
Sans la moindre pitié, ils me firent descendre du camion.
La façon dont ils me malmenèrent m’avait fait me sentir comme un animal pour lequel on n’avait aucun respect. Nous arrivâmes à l’avant d’un immense et imposant bâtiment. Je ne l’avais encore jamais vu auparavant. Ils m’empoignèrent et me traînèrent à l’intérieur, en ne faisant toujours aucune preuve de pitié, de compassion.
Je réussis à observer, du coin de l’œil, cet endroit particulier. Les murs étaient pâles, et il y avait des individus vêtus de blanc. Une odeur de désinfectant était omniprésente. Cet endroit ressemblait à un institut psychiatrique, mais également à un laboratoire de recherches. Je n’avais jamais vu un lieu pareil. Et je ne connaissais pas ces uniformes blancs et tous ces gens qui étaient présents sur les lieux. Chacun portait une tenue immaculée, et aucun n’avait d’expression sur le visage. Comme figée par le caractère sérieux de cet établissement, on pouvait alors ressentir l’atmosphère stricte et froide qui régnait.
Peu à peu, je repris mes esprits et constatai à mes dépens qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar en plein sommeil. Ma mère avait donc bien été présente, elle avait bien été la spectatrice, sans le vouloir, de ma misérable part d’ombre.
Afficher en entier