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— Eh bien, mademoiselle Sharpe, comment se passe votre voyage ?
Malgré le ton condescendant, elle avait frissonné au son de sa belle voix grave, teintée d’un délicieux accent italien. Il avait observé quelques secondes sa queue-de-cheval décoiffée, son front, son nez, puis sa bouche, et son regard, curieusement, lui avait fait l’effet d’une caresse.
Le rouge lui était monté aux joues.
— Mon prénom est Alex. Pourquoi ne m’appelez-vous pas par mon prénom ?
Il semblait déterminé à conserver une réserve polie. Ce qui n’aurait pas dû la contrarier. Valentina avait en effet pris soin de présenter son frère aîné comme un être totalement inaccessible. Paradoxalement, ses avertissements n’avaient servi qu’à renforcer l’attirance qu’il exerçait sur Alex.
— Pourquoi ce diminutif masculin ? avait-il demandé en poursuivant son examen attentif.
Après avoir détaillé ses petits seins sous le T-shirt délavé, ses longues jambes vêtues d’un bermuda usé et ses baskets éculées, ses yeux s’étaient à nouveau posés sur son visage. Depuis un mois qu’elle fréquentait Valentina et ses amis élégants et sophistiqués, c’était la première fois qu’Alex avait regretté de ne pas être mieux habillée.
— Pourquoi ne vous mettez-vous pas davantage en valeur ? Vous croyez vraiment réussir à vous cacher ? avait-il lancé, moqueur.
Alex avait sursauté. Il n’avait pas tort. Elle préférait passer inaperçue plutôt que de risquer critiques ou désapprobation.
Avec une audace qui l’avait surprise elle-même, elle avait fixé cet homme qui voyait trop clairement en elle.
— Je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire.
Il se tenait à une distance respectable. Pourtant, sa proximité et la chaleur de son souffle l’avaient troublée intensément.
— Un petit conseil de la part du frère de votre amie, mademoiselle Sharpe : arrêtez de regarder les hommes de cette façon.
Il avait marqué une pause.
— À moins de maîtriser parfaitement les armes dont vous vous servez.
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