Extraits

Les ténèbres ne sont pas une chose en elles-mêmes. Elles n'ont pas de forme, pas de substance. C'est simplement une absence de lumière. Et là où la lumière entre, les ténèbres reculent.

Je suis encore de la partie, je vais bien.

Non ! Tonna Kanto. Vous avez perdu un bras, Alessio. Que l'Empereur soit loué, vous avez de la chance de ne pas avoir perdu votre vie.

Cortez montra quelque chose par-dessus l'épaule de Kantor.

Je n'ai pas perdu de bras, frère, il est juste là.

Ce qui était le cas. Son bras arraché, portant toujours son glorieux poing énergétique orné de son icône personnelle, était exactement là où Kantor l'avait laissé, à côté du pilier dans lequel la bête l'avait projeté.

Les suicides augmentèrent au sein de la population civile rynnite ainsi que chez les soldats, malgré les avertissements et les menaces des commissaires. « Osez insulter l'Empereur en vous suicidant, déclaraient les zélotes en manteaux noirs, et ceux qui vous sont le plus chers souffriront un mort bien plus longue et bien plus douloureuse que la vôtre ».

Au début, cela ne fit que pousser les désespérer à massacrer leur propre famille le plus rapidement possible avant de retourner leurs armes contre eux-mêmes.

Si un éclair frappe un arbre et débute un feu, est-ce la faute de la forêt ?

Réjouissez-vous de la bataille à venir, mes frères. C'est notre raison de vivre. C'est ce pourquoi nous sommes nés. Nous allons prouver notre force à la chaleur du combat. Nous allons respirer la victoire comme l'air. Faites-moi confiance, des légendes vont naître ici.

Lorsqu'un homme meurt avant son heure, qu'est-ce qui est réellement perdu ?

Plus qu'une vie, c'est certain. Une branche dépérit et ne produit plus de fruits. Des futurs disparaissent. Des chemins se ferment pour ne jamais se rouvrir. Est-ce que ses descendants auraient été des saints, des tueurs, ou les deux ?

Quand un homme meurt avant son heure, cette réponse s'en va avec lui.

Ce qui oblige à nous poser la question : tous les hommes ne devraient-ils pas être sauvés ?

Je n’aurai pas le temps d’émettre à nouveau. Ceci sera donc mon dernier message. Nous avons tenu aussi longtemps que nous pouvions, mais ils arriveront à passer d’ici une heure. Ce dernier rempart, le seul espoir qu’il nous restait, va tomber. Il n’y a aucun moyen de le saboter de façon efficace. Le sergent Praetes veut que nous partions immédiatement. Le déluge de feu provoqué par l’artillerie des peaux-vertes se rapproche un peu plus à chaque instant. Ils ont déjà réduit à néant les bâtiments gouvernementaux et le collegium qui ne se trouvent pas très loin d’ici. Mais je dois essayer d’envoyer un dernier message avant que nous nous retirions définitivement. Si nous avons de la chance, les orks vont raser ce complexe en avançant, sans se rendre compte de sa valeur.

J’ai déjà commencé à faire évacuer les dernières escouades lammassiennes par le portail nord. Je vais faire retraite avec l’arrière-garde sitôt ce message envoyé. Les ultimes groupes de civils et de soldats blessés sont partis hier, accompagnés d’une escorte solide du 18e mordian. Il ne reste plus grand monde, qu’il s’agisse de civils ou de troupes. Je n’ai plus à ma disposition qu’une poignée de pelotons rassemblés avec les restes de trois régiments annihilés.

Les circonstances ont fait que je me suis retrouvé à la tête de ces hommes. Il y a six jours, j’ai dû prendre le commandement. Et pas par choix. L’ensemble des officiers supérieurs ont été massacrés lors d’une sorte de raid-surprise des peaux-vertes. Cela peut sembler impossible étant donné la nature de cet adversaire. Mais je le jure sur mon honneur, ils sont entrés et sortis comme des fantômes, ne laissant qu’une pièce remplie de corps décapités derrière eux. Je suppose qu’ils désiraient capturer un plus grand nombre de leurs ignobles trophées. Et pourtant, que l’Empereur m’en soit témoin, ils devraient en avoir suffisamment à présent.

Ma propre tête aurait dû pendre à la ceinture d’un de ces sauvages si je n’avais été, à ce moment-là, en service. J’étais précisément en train d’exécuter un trio de déserteurs lorsque c’est arrivé.

Je crois que c’était la volonté de l’Empereur que de m’épargner ce jour-là.

Ma propre foi, celle qui continue à me donner la force de me battre, me dit qu’Il doit me protéger. Tout ceci fait partie de Son grand plan. Je ne me permettrais jamais de me laisser aller au désespoir. Je sais que la planète Rynn n’est pas loin d’ici : à peine deux semaines de voyage à travers les flux du Warp. Si l’Empereur le désire, les Crimson Fists sont peut-être au courant du malheur qui nous frappe. Seigneur de l’Humanité, faites qu’ils soient déjà en route vers nous alors que je parle.

Ce n’est pas une supposition déraisonnable. Nous n’avons pas cessé de transmettre heure après heure, depuis que le premier vaisseau de peaux-vertes a fait son apparition dans le ciel. Quelqu’un a sûrement entendu notre appel.