Extraits

- Tu es impressionnant. Cameron n’a pas menti. Tu es vraiment le meilleur d’entre nous. Chaque geste que tu fais approche la perfection.

- Oh ! Izzy ! Ne lésine pas sur les compliments ! Quand c’est parfait, il faut le dire ! lui reprocha-t-il en riant.

Nicolas soupira et, lorsqu’elle quitta la pièce, alluma la petite lampe posée à ses pieds. Il s’assit sur le béton du sol. La lumière ne diffusait qu’un faible faisceau, ne permettant pas d’observer à plus de trente centimètres devant lui. Il mit sur ses genoux, le livre que le président lui avait offert. La couverture en tissu rouge semblait ancienne, craquelée à certains endroits, comme les écailles d’un serpent. Il tourna la première page, et vit des lettres tracées d’une écriture fluide, à l’encre noire.James Turner. Il sourit, et passa un doigt sur l’écriture. Son père avait disposé de cet ouvrage. Et désormais, il était sien. Il ne l’offrirait pas à sa sœur. Il lui prêterait simplement. C’était le seul objet qui avait appartenu à son père, qui était à lui. C’était désormais son bien le plus précieux. Nicolas n’aurait jamais deviné qu’un livre serait la chose matérielle qui compterait le plus pour lui. Il feuilleta le grand ouvrage, rempli d’illustrations de techniques de combat, avec de nombreux conseils à côté. Sur chaque page, on voyait apparaître les commentaires et notes personnelles de James Turner, qui avait sans aucun doute pratiqué ces méthodes avant de les adapter. Après tout, il avait été un Chasseur des Ténèbres célèbre et redouté par les Créatures Obscures. Nicolas était fier d’être son fils. Il entendit quelque chose tomber du livre, et passa sa main sur le sol froid, jusqu’à sentir un papier sous ses doigts. Le garçon le ramassa et rapprocha la lampe de la feuille. Il s’agissait en fait d’une enveloppe, dont il extirpa une lettre, qui lui était destinée. Il haussa un sourcil et parcourut les lignes écrites à son intention :

Soudain, Elizabeth entendit un bruit sourd qui venait de la salle de bain, puis, plus rien. Le silence. Un cri. Elle se précipita vers la pièce et s’agenouilla près du corps de sa sœur, qui convulsait. La fillette blonde, en sueur tirait sur ses cheveux et s’y accrochait désespérément. Elizabeth posa sa main sur son front, et les convulsions d’Erin s’arrêtèrent, mais elle haletait toujours. Ses poings relâchèrent ses cheveux et son pouls, accéléré, commençait à se calmer pour retrouver une moyenne convenable. Son corps étaient encore agité de soubresauts irréguliers. Alors, dans un élan maternel, Izzy la serra dans ses bras et elle sentit les larmes de sa sœur couler sur son épaule, puis mouiller ses vêtements. Erin s’abandonna totalement à son étreinte, rassurée, se sentant en sécurité, avec sa sœur à côté d’elle. Elizabeth l’assit sur le rebord de la baignoire et chercha un gant de toilette dans le placard. Elle en sortit un violet, qu’elle humidifia. La fillette le passa sur la nuque, le front, et le visage de sa sœur. Izzy demanda :

- Ah d’accord, sourit Nicolas.

- Mais on doit aussi prévenir Ethan, rappela Erin.

- On verra s’il reste du temps, mais pour l’instant, ce que je vais dire doit rester secret, entre nous seulement. C’est Cameron qui me l’a dit, et ça te concerne Erin, expliqua sa sœur.

- Il a dit quoi ? demanda l’intéressée, les yeux brillant par la curiosité.

La fillette dormait paisiblement, ses boucles brunes étaient étalées sur l’oreiller rose tout autour de son visage angélique. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration. Soudain, celle-ci ouvrit les yeux en grand, les pupilles dilatées, et son souffle devint saccadé. Elle se recroquevilla, et son cri strident résonna dans toute la maison. Aussitôt, la porte de sa chambre s’ouvrit sur sa mère, dont les cheveux étaient emmêlés. Elle se précipita au chevet de sa fille et lui tint la main, jusqu’à ce que l’enfant se calme. La mère fit glisser le tissu de la chemise de nuit sur son épaule et ferma les yeux, visiblement rassurée. Un long soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres. Elle regarda vers la porte de la chambre, devant laquelle se tenait son mari, immobile, et annonça sur un ton neutre :