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Leur piste longeait quelquefois de grandes brèches au fond desquelles on apercevait les montagnes, tout en bas. Ils foulaient tantôt d’épais nuages tantôt de minces venelles vaporeuses et s’aventuraient parfois dans d’imposants massifs dont les cimes paraissaient toucher le ciel.
« On ne bouge plus, » ordonna soudain Ellyas alors qu’ils arpentaient une vaste étendue uniforme.
Soudain, la masse cotonneuse qui se trouvait devant eux se souleva et s’effilocha comme si quelque chose la poussait vers le haut. Lentement, une lune déchira l’océan de nuages et s’éleva paresseusement vers le firmament. Elle était si proche que Tire-d’Aile avait l’impression de pouvoir la toucher. Des formes noires agitaient sa surface. Sur les conseils d’Ellyas, le groupe évita de se faire remarquer. Ils restèrent immobiles pendant une bonne heure, le temps que la lune soit suffisamment haute, puis ils reprirent leur route.
Après s’être un peu éloigné, Tire-d’Aile se retourna vers le soleil dont le flamboiement avait pris la teinte caractéristique d’une fin de journée. Le pantin contemplait un univers d’une telle splendeur qu’il en fut ému jusqu’aux larmes. Les rayons de l’astre solaire, émergeant des nuages comme une île au milieu de l’océan, semblaient embraser la nuée opaline et la transformaient en une ardente mer de feu. Les lunes entraînaient derrière elles des lambeaux de vapeurs blanchâtres en jaillissant des nuages pour poursuivre leur lente progression autour du soleil. Progressivement, la luminosité décrut jusqu’à ce que le Coeur du monde n’ait plus que l’éclat d’un tison rougeoyant.
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