Ajouter un extrait
Liste des extraits
Il jurait majoritairement en russe, mais il pouvait le faire aussi en kirghize, en tatar, en bachkir, il connaissait des injures tchouvaches, mordves et ourdmourtes, tchérémisses et kalmoukes : les mots et les langues se collaient à lui comme des chardons à ses pantalons.
Afficher en entierSeuls des esprits limités peuvent supposer que les événements historiques naissent de telle ou telle personnalité. Ce sont les idées qui mettent l’Histoire en branle. Elles ne se contentent pas de s’emparer des masses et d’y acquérir le poids nécessaire ; elles prennent la forme, en chair et en os, de gens concrets, pas toujours appropriés. Et c’était une idée qui, en Russie, avait fait la révolution, après s’être personnifiée, au gré des circonstances, dans un petit homme à la santé vacillante [Lénine], avec une capacité de travail et un talent oratoire hors du commun, et l’avoir emporté comme une comète à travers toutes les difficultés et les dangers : arrestations, exils, trahisons, attentats. S’il n’avait pas existé, le pays aurait eu un autre chef, plus ou moins grand que lui, aux cheveux plus ou moins foncés.
Afficher en entierIl ne mesurait plus le temps en minutes, mais à la rosée du matin et du soir, au cheminement des étoiles dans le ciel, aux phases de la lune, aux chutes de neige, à l'épaisseur de la glace sur le fleuve, à la floraison des pommiers et au vol des oiseaux sur la steppe. (...) Le temps, s'il ne ralentissait pas, devenait presque imperceptible, manquait de disparaitre, comme le courant le plus rapide peut disparaitre dans une anse profonde, couverte de roseaux et de lentilles d'eau.
Afficher en entier