Extraits

« — C’est un cadeau de moi pour toi. C’est une bouteille de vin exceptionnelle.

— C’est très gentil de ta part. Mais j’en ai toute une caisse dans la cuisine que je mettrai dix ans à boire. En fait, tu peux en prendre si tu veux.

Finn m’avait offert une caisse de l’excellent cépage irlandais de sa famille quelques mois plus tôt dans le cadre du marché que nous avions conclu.

Slash partit d’un rire dédaigneux.

— Le vin de Shaughnessy ? (Il croisa ses bras musclés sur son torse.) Je t’assure, cara, le mien est bien supérieur à tous les égards – vieux, corsé et avec beaucoup, beaucoup plus de bouteille.

Brusquement, je ne savais plus si nous parlions encore de vin. 

— D’accord, mais à quelle occasion ? Ce n’est pas mon anniversaire et ce n’est pas encore Noël.

— Il faut le garder pour une occasion spéciale.

— Genre ?

— Genre quand nous ferons l’amour pour la première fois.

Euh ? Il voulait me… faire l’amour, à moi ? D’accord, j’avançai côté relationnel – moins la session vomito dans la limousine, bien sûr. Mais avoir affaire à Slash revenait à tenir une grenade réelle, et je ne savais pas du tout comment réagir à sa déclaration. Je fis donc ce que je faisais toujours quand je me retrouvais face à une situation socialement compliquée : je demandai des éclaircissements.

— Hum, ce n’est pas un peu présomptueux ? 

— Pas le moins du monde.

Avant que je ne puisse lui demander d’éclaircir, il se dirigea vers le lit et me fit me relever d’un coup brusque. J’ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais il en profita pour m’embrasser à pleine bouche, un baiser torride qui me coupa le souffle et ôta toute pensée cohérente de mon cerveau. Quand il finit par me relâcher, je faillis glisser par terre, comme une poupée de chiffon. Je n’avais quasiment pas eu le temps de me rendre compte de ce qu’il s’était passé qu’il sortit de la chambre sans rien ajouter, disparaissant de mon appartement aussi silencieusement qu’il y était entré. »