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Extrait ajouté par Underworld 2020-10-05T13:57:17+02:00

** Extrait offert par Melanie Milburne **

1.

Après une heure passée à classer, ranger, déblayer, Layla Campbell s’accorda une courte pause. Courage, tu as presque fini. Elle était seule dans l’aile désormais inhabitée de Bellbrae Castle. Il ne lui restait plus qu’à recouvrir les meubles pour les protéger de la poussière, une tâche dont elle allait s’acquitter lorsqu’elle entendit un bruit de pas dans l’escalier. Elle se figea, parcourue d’un frisson qui descendit le long de son dos tel un souffle d’air froid.

Les fantômes n’existent pas. Les fantômes n’existent pas.

La litanie qu’elle s’était tant de fois récitée dans sa jeunesse ne fonctionna pas davantage qu’autrefois, lorsque, jeune orpheline de douze ans, elle était arrivée dans ce château des Highlands écossais. Recueillie par sa grand-tante, gouvernante de la richissime famille McLaughlin, Layla avait grandi dans la cuisine et les couloirs de la somptueuse demeure. Les étages supérieurs lui étaient autrefois interdits – et pas seulement à cause de sa jambe blessée. Ils constituaient un monde dont elle était, par sa naissance même, exclue, un univers auquel elle n’appartenait pas et n’appartiendrait jamais.

— Il y a quelqu’un ?

Sa voix résonna dans le silence, couvrant un instant les battements frénétiques de son cœur. Qui pouvait bien se trouver dans la tour nord à cette heure de la journée ? Aux dernières nouvelles, Logan, l’héritier du château, travaillait en Italie. Quant à son frère Robbie, il faisait la tournée des casinos aux États-Unis. Une ombre apparut au seuil de l’escalier – Layla s’arrêta un instant de respirer. Puis Logan émergea en pleine lumière et entra dans la pièce, sourcils froncés.

— Layla ? Qu’est-ce que vous faites ici ?

Ivre de soulagement, elle posa les mains sur sa poitrine comme pour l’empêcher d’exploser, avant de partir d’un rire tremblant.

— Vous m’avez fait une de ces peurs ! Tante Elsie m’avait dit que vous ne seriez pas de retour avant novembre. Vous n’êtes pas censé être en Toscane ?

Layla n’avait pas revu Logan depuis l’enterrement de son grand-père, en septembre dernier. Quant à lui, supposait-elle, il n’avait même pas dû la remarquer ce jour-là. Elle avait bien tenté de lui présenter ses condoléances à plusieurs reprises après la cérémonie, mais la logistique de la collation qui avait été servie au château ne lui avait pas laissé une seconde de répit. Logan était reparti avant qu’elle puisse lui parler.

Leur différence de milieu social, pour être honnête, avait toujours coloré sa relation avec les McLaughlin. Logan, son frère et leur grand-père appartenaient à une longue lignée d’aristocrates. Layla et sa grand-mère étaient des roturières. Pire encore, des employées, censées œuvrer sans se faire remarquer. Pour couronner le tout, Layla était presque une cause caritative, et ne vivait à Bellbrae que parce que le grand-père de Logan l’avait prise en pitié.

Avec une lassitude visible, Logan passa une main dans ses cheveux.

— J’ai décalé mon voyage. J’ai des choses à régler ici.

Du regard, il balaya les cartons et les fauteuils qu’elle venait de recouvrir. La ride qui barrait son front se creusa.

— Qu’est-ce que vous fabriquez, au juste ?

— Ça se voit, non ? Je range.

— Je pensais que Robbie avait engagé quelqu’un pour se charger de tout ça.

Avec un haussement d’épaules, Layla déplia un drap et recouvrit une table d’acajou aux pieds en cabriole. Des grains de poussière, troublés par le mouvement, dansèrent dans un rayon de soleil.

— Robbie a effectivement engagé quelqu’un : moi. Vous savez que c’est mon travail, désormais, n’est-ce pas ? J’ai monté une petite structure qui s’occupe d’entretien et de gardiennage. J’emploie plusieurs personnes.

— Je l’ignorais.

— Oh. Je pensais que votre grand-père vous en avait parlé. D’autant que c’est un prêt de sa part qui m’a permis de me lancer.

Logan, à ces mots, leva un sourcil charbonneux.

— Un prêt ? répéta-t-il.

Y avait-il des accents railleurs dans sa voix ? Ou se l’imaginait-elle ? Lèvres pincées, Layla mit ses mains sur ses hanches pour lui faire face, avec l’expression austère d’une gouvernante du XIXesiècle.

— Un prêt, oui. Que j’ai remboursé, avec intérêts.

Pour qui la prenait-il ? Pour une fille qui abusait de la confiance des personnes âgées ? Qui avait profité de la maladie d’un vieil homme pour lui soutirer de l’argent ?

— Je n’aurais pas accepté ce prêt si votre grand-père n’y avait pas gagné, lui aussi.

Logan plissa ses yeux bleus, plus dérouté encore.

— Sérieusement ? Il vous a proposé un prêt ?

Layla le dépassa, menton levé, pour remballer ses affaires de nettoyage. Savon noir, plumeau, chiffons, oui, tout y était.

— Pour votre information, je n’ai jamais souhaité profiter de la générosité de votre grand-père. Il m’a recueillie et m’a permis de vivre avec ma tante, ce dont je lui serai éternellement reconnaissante.

Tout en parlant, elle rangea ses produits nettoyants dans leur panier. Elle s’était, au cours des derniers mois, rapprochée du vieil homme. Sous ses manières bourrues, Layla avait découvert un homme qui avait fait de son mieux pour protéger sa famille.

Logan soupira, sourcils froncés, comme s’il ne pouvait pas la regarder autrement. Bien sûr, Layla y était habituée. Lorsque les gens s’apercevaient qu’elle boitait, ils fronçaient les sourcils. Ou alors, ils lui posaient des questions indiscrètes, auxquelles elle refusait par principe de répondre autrement que par un vague : « Accident de voiture ». Elle ne précisait pas qui conduisait, ni pourquoi, ni le contexte. Qui voulait s’entendre rappeler le jour où sa vie avait basculé ?

— Pourquoi ne vous a-t-il pas simplement donné l’argent ? s’enquit Logan.

Layla se tourna vers lui, la nuque raidie par la fierté.

— Vous voulez dire, par pitié ?

Le coup d’œil que Logan jeta à sa jambe, même fugace, fut la plus éloquente des réponses. Comme tout le monde, il voyait d’abord sa vieille blessure, puis elle – à supposer qu’il la vît elle, en tout cas. Layla, fière d’avoir réussi sa vie malgré des circonstances moins favorables que la moyenne, ne voulait pas être vue comme la petite orpheline qui boitait, mais comme une femme courageuse, déterminée, et inventive.

— Non. Je veux dire que c’était un homme riche, et que vous êtes quasiment de la famille. Je m’étonne donc qu’il vous ait prêté de l’argent plutôt que de vous le donner.

Puis il s’approcha des cartons qu’elle avait terminés un peu plus tôt. Il ouvrit le couvercle de celui du dessus, en sortit un livre relié de cuir et le feuilleta d’un air pensif.

Quasiment de la famille ? C’était donc ainsi qu’il la voyait ? Comme une sœur adoptive ou une cousine éloignée ? Layla, mortifiée, espérait que non. Séduisant comme l’était Logan, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, avec ses yeux bleus comme un lac des Highlands, il aurait été dommage qu’il fût son cousin.

La question, de toute façon, ne se posait pas. D’abord parce que Logan menait une vie quasi monacale depuis la mort tragique de sa fiancée, Susannah. Ensuite parce qu’il n’aurait jamais songé à Layla comme remplaçante. Elle ne s’en offusquait pas, puisque sa propre vie sentimentale était inexistante depuis une expérience désastreuse à l’adolescence. À compter de ce jour, Layla avait résolu de faire passer sa vie professionnelle avant tout. Réussir était bien plus important que d’aller en boîte de nuit en minijupe, perchée sur des talons hauts qui attiraient l’attention sur sa jambe, pour s’entendre dire par un garçon qu’elle n’était pas à la hauteur et ne le serait jamais.

Logan referma brusquement le livre qu’il tenait, puis le replaça dans le carton avant de se tourner vers elle. Sourcils froncés, bien sûr.

— Où irez-vous, votre tante et vous, si le château est vendu ?

Surprise par la question, Layla écarquilla les yeux.

— Pardon ? Vous comptez vendre Bellbrae ?

Bien sûr, elle avait vécu des événements bien plus graves dans sa vie, mais la perspective d’une vente du vieux château la désolait. Que serait-elle sans cet endroit ? C’était là, à l’ombre rassurante de ses murailles centenaires, que s’était forgée son identité. Qu’elle avait retrouvé, petit à petit, un sentiment de sécurité.

— Comment pouvez-vous faire une chose pareille ? s’emporta-t-elle. Votre grand-père vous a légué ce château, en vertu du droit d’aînesse. Votre père y est enterré, vos grands-parents aussi, ainsi que tous vos ancêtres. Ne me dites pas que vous avez besoin d’argent ?

— Ce n’est pas une question d’argent, répondit son compagnon d’un ton neutre. Le problème vient du fait que je ne suis pas disposé à me soumettre aux conditions du testament de mon grand-père.

Layla fronça à son tour les sourcils, comme pour rivaliser avec lui.

— Quelles conditions ?

L’air plus renfrogné que jamais, Logan se dirigea vers la fenêtre. Même sous son costume, la tension qui raidissait ses épaules était évidente – épaules qui avaient toujours fasciné Layla. Elle l’avait vu à plus d’une reprise nager ou faire de l’aviron sur le lac lorsqu’il rendait visite à son grand-père, son torse nu sculpté par l’effort. Comment ne pas admirer ce corps d’athlète, si différent du sien ? Lorsqu’il avait invité Susannah à Bellbrae, Layla les avait admirés tous les deux. Susannah était grande, mince, d’une beauté parfaite. Ils étaient faits l’un pour l’autre, visiblement très amoureux, et avaient constitué une forme d’idéal à ses yeux d’adolescente. Un idéal inatteignable, certes, mais une jeune fille avait bien le droit de rêver, non ?

Logan se tourna vers elle, les lèvres pincées en une ligne blanche.

— Robbie héritera de Bellbrae si je ne me marie pas dans les six mois.

Layla tressaillit, prise de court par cette révélation. Elle aurait voulu répondre quelque chose d’intelligent, mais ne put que marmonner un pitoyable « oh ».

Avec un sourire narquois, son compagnon répéta :

— Oh. C’est bien dit. Nous savons tous les deux ce qui arrivera s’il met la main sur la propriété.

Layla secoua la tête, refusant d’y penser. Il était difficile d’envisager deux frères plus différents. Logan était taciturne, travailleur et responsable. Robbie, à l’inverse, était un fêtard invétéré dont le comportement avait à plusieurs reprises embarrassé sa famille.

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