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Jū shichi
Dans cette chambre,
Une fillette assise
Le regard d’ambre,
Observe avec hantise
Cet homme qui s’enlise…
Dans ses doigts frêles,
Elle modèle exquise
Mademoiselle,
Une feuille soumise
Piégée, dans son emprise.
Mais qu’attend-t-elle
De l’être qui s’épuise ?
Dans ses prunelles,
Une question s’attise
D’une flamme indécise.
Qu’il fallait plier
Selon la diagonale.
Triangle formé.
Afficher en entierLa soif de richesses de l’avare
S’accrût sans cesse, jusqu’à croire
Que tant de fruits devant ses yeux,
Ne pouvaient qu’être son bien si précieux.
Tels des diamants dans leur écrin,
Il n’avait de cesse de les admirer.
Tels que de l’eau, tels que du vin
Il les buvait des yeux sans s’arrêter.
Afficher en entier« Le bouffon du roi, du roi le bouffon
Donnait un spectacle, avec des farandoles.
Et un jour qu’il riait, de ses belles paroles,
Un seigneur fit couper sa tête, le fou !
Car l’humour est affaire de bien peu
Pour un pauvre trouvère, qui parfois s’emballe
Et oublie alors qu’un comte bien normal
N’aime pas trop les contes, qui se moquent des trous
Qui se moquent des trous, de son nez ovale ! »
Afficher en entierEt non loin de là…
La demeure semblait solitaire, un côté vide
Qui la laissait s’élancer dans les nuages, sur la colline
Fantomatique vision ou bien automate livide
Qui serait presque sorti de son lit d’épines.
Sa façade était peuplée de toiles d’araignée.
Plus personne n’y habite, même si un hibou
Ulule encore d’un ton lugubre un « ouh » écorché
À faire frémir des os pourrissant, en dessous.
Sous un ciel menaçant, prêt à rugir de rage,
La nuit règne sur ce manoir maudit
Depuis bien longtemps, triste de mille orages
Et de milles gargouilles perchées, qui sourient.
Afficher en entierUne file d'âmes
Déferle, défile en continu,
Tisse une trame
Jusque sous les souches contiguës
De cette acropole,
Qui les emmènent tous, tous ces morts
Vers une boîte de Pandore.
Dans cette alvéole,
Chaque esprit s'envole.
Un petit bonhomme
Affrontant ce drôle d'ascenseur,
Haut comme trois pommes,
Se présente devant le Veilleur.
"Monsieur ou Madame...
Où sommes nous ? Et toi, qui es-tu ?..."
S'adresse l'enfant à l'inconnu,
Gardien du sésame,
Gnome aux yeux de flammes.
"On m'appelle Grigol,
Je suis celui qui guette le sort
Dans ces limbes folles,
Des âmes perdues dans ce décor.
L'Outre-Tombe est comme
Une transition vers le bonheur,
La porte vers un rêve d'ailleurs.
Dès lors, fais en somme
Un vœu, jeune homme !..."
"Je voudrais revoir Mam'
Et puis Papa... Je les ai perdu..."
Pleure-t-il et blâme:
"ils m'avaient promis, avaient prévu
De visiter l'atoll
Du grand "dino parc", et tous ses trésors
Ses T-rex, tous ses dinosaures !...
J'suis sage à l'école !"
Jure-t-il sans bémol.
"Ad axem mundi sum"
Incante et incite le Veilleur,
"Puer, vade mecum"
Tendant la main à l'enfant en pleurs.
Enchantant la brame,
Il entrouvre un passage fendu,
Découvrant une mystique issue,
Où l'âme rend l'âme
Le dernier dictame.
L'ascenseur décolle,
Atterrit aussitôt, aux abords
D'une farandole
De tricératops et de raptors:
Étrange vivarium
Que ce remue-manège moqueur
Où ses parents l'attendaient, rieurs.
Quel drôle de barnum,
Joyeux capharnaüm !
Extrait de "Fable Outre-tombe"
Afficher en entierJū shi
Entre les roseaux,
Ça bourdonne, s’attise,
Se donne le mot…
Et la vie hypnotise,
Bourgeonne et défrise…
La paix de l’étang
Où les arbres aiguisent
D’un fin bruissement
Leurs ombres, polarise
Des reflets qui s’irisent.
Les oiseaux moirés
Scintillent sur l’exquise
Surface dorée.
Cygnes et canards luisent
Sur l’onde qui se grise…
Extrait de "Fable Origami"
Afficher en entierIl était une fois, un petit bois
Peuplé de grands arbres blancs
Comme l’ivoire de ces éléphants
Disparus, dont l’écho sonne encore le glas,
Là, où les hautes herbes respirent
Encore un peu de cette Afrique
Dans un rythme quelque peu magique,
Sur lequel des chats tigrés s’étirent.
Des buissons colorés, des étangs crémeux
Des fontaines où vivent les fées
Des elfes, des lutins se saluent tout près
De gnomes qui discutent entre eux.
Un petit bois magique, où dort le bienheureux,
De larges branches offrent l’ombre de Morphée
Et tout est calme, silence et beauté
Comme en ce doux matin, joyeux.
Le bruissement des feuilles dévoile l’empire
Des pinsons qui chantent un cantique.
Le pivert toque dans un blues romantique,
L’écureuil se réveille, lui jette des noix pleines de rire.
La rosée ruisselle de lumière sépia,
Les orchidées rougissent en cet instant
Comme dans un éternel constant
Tandis qu’une légère brise secoue les acacias.
Extrait de "Fable Onomatopéique"
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