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"Car depuis ce coin d'herbe, depuis cet endroit parfait et qui les rend invincibles, ils sont convaincus que tout est encore possible."
Afficher en entier"Des vies, Jacob Hintel en a eu plusieurs. Chapitre un : débuts timides dans un quartier de pavillons ouvriers en bordure d’une voie ferrée. Un groupe de copains désoeuvrés, des tournois de football sur le terrain vague, des ronds de fumée derrière le hangar délabré. Le brevet, les filles, les mobylettes et puis l’usine d’embouteillage, le travail à la chaîne comme les parents. Les filles encore, Sylviane, Sylvie, Solange. Françoise. Françoise et ses faux airs de Mylène Demongeot, un diabolo menthe au Café des Sports, un premier baiser devant Fantômas se déchaîne".
Afficher en entier"Clara, tiens, parlons-en. Master deux en management et administration des entreprises, stages, avortement, un jour contrat à durée indéterminée, césarienne, promotion, liposuccion abdominale. Plus tard Clara mettra un pansement sur le genou d’un fils intrépide. Le surlendemain ce fils ira à la fac et Clara devra meubler son premier appartement d’étudiant (canapé-lit com mode trois tiroirs armoire deux portes coulissantes), puis l’aider à emménager dans les trois suivants. Bref"
Afficher en entier"Quelques mois, quelques années à ce rythme, sans se poser de questions : voilà, il le sait, ce qui peut arriver de mieux. Mais la suite du scénario ne sera pas forcément à son avantage. Elle voudra changer la décoration du salon. Déménager. Avoir un enfant. Il la quittera pour toutes ces raisons. Ensuite, la situation se compliquera sacrément. Elle le menacera à l'aide d'un saladier, s'effondrera sur le canapé, jettera tous ses vinyles aux ordures. Ou tout se passera bien : Marie se détachera gentiment de lui, il la recroisera un an plus tard au rayon des surgelés, oui, enceinte de trois mois, lui dira-t-elle dans un sourire. Et il titubera jusqu'à la caisse en semant des clémentines".
Afficher en entierMon père, David Hintel s'est tué le mardi quatre septembre deux mille un. À l'heure du thé, il a avalé une bouteille d'insecticide. Le drame s'est produit au sous-sol d'une boutique encombrée de câbles réseau, de disques durs et de cartes mères, une pièce sans fenêtres aux murs peints en jaune.
Grâce aux facturettes retrouvées dans ses poches, on sait que l'insecticide avait été acheté deux semaines plus tôt dans un supermarché du jardinage qu'il n'avait guère l'habitude de fréquenter (pas vraiment la main verte, mon père, capable de faire crever un cactus). Le même jour, il s'est rendu dans un magasin de jouets. Boîte de Playmobil, duo Prince et Princesse. À la caisse, on lui a sûrement demandé s'il désirait un emballage cadeau. Puis une stagiaire prénommée Sabrina ou Jennifer a emballé l'achat dans du papier de couleur vive, l'a ceinturé d'un ruban, a demandé si c'était pour un anniversaire (ça ne l'était pas) et a collé un sticker Plaisir d'offrir. À la jardinerie, on n'a pas dû lui demander si c'était pour un empoisonnement. On ne demande jamais rien à ceux qui achètent de l'insecticide. P.15-16
Afficher en entier"Mon père, David Hintel, s’est tué le mardi quatre sep tembre deux mille un. À l’heure du thé, il a avalé une bouteille d’insecticide. Le drame s’est produit au sous- sol d’une boutique encombrée de câbles réseau, de disques durs et de cartes mères, une pièce sans fenêtres "
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