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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:14:56+02:00

Un soir, Roz se leva pour aller chercher à boire dans le frigo. Ian était là et passait la nuit chez Tom, comme souvent. Il dormait sur le deuxième lit de la chambre de son ami, ou dans celle d’Harold, où il se trouvait ce soir-là. Roz l’entendit pleurer; sans hésiter, elle entra pour le serrer dans ses bras, le cajola comme un petit garçon, comme elle l’avait fait depuis qu’il était né, somme toute. Il s’endormit contre elle et, le lendemain matin, les regards qu’il lui jeta étaient exigeants, affamés, douloureux. Roz gardait le silence, méditant les événements de la nuit. Elle ne raconta pas à Lil ce qui s’était passé. Mais que s’était-il passé ? Rien qui ne fût déjà arrivé une centaine de fois. C’était pourtant bizarre. Elle ne voulait pas l’inquiéter ! Vraiment ? Alors que cela ne l’avait jamais gênée de tout dire à Lil ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:13:55+02:00

La beauté des jeunes gens, bon, ce n’est pas si simple. Les filles, oui, pleines de leurs œufs appétissants, nos mères à tous, c’est normal qu’elles doivent être belles, et d’habitude elles le sont, ne serait-ce même qu’un an ou un seul jour. Mais les garçons, pourquoi ? À quelle fin ? Il y a un âge, un âge éphémère, vers seize, dix-sept ans, où ils ont une aura poétique. On dirait de jeunes dieux. Il arrive que leur famille ou leurs amis soient intimidés par ces êtres qui ont l’air de visiteurs venus d’une atmosphère plus pure. Ils n’en ont souvent pas conscience, se faisant davantage l’effet de paquets mal ficelés qu’ils essaient d’empêcher de se défaire.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:13:36+02:00

Harold commença la projection. Un film d’amateur. On les voyait tous les quatre, les deux maris et les deux femmes. Elles étaient sur la plage et portaient des paréos sur leurs bikinis. Les hommes étaient encore en maillot de bain. Puis une autre scène : Roz et Lil calées dans la banquette, cette même banquette où Roz se trouvait actuellement, et les hommes qui regardaient, penchés en avant sur leurs chaises droites. Les femmes discutaient. De quoi ? Cela avait-il une importance ? Elles n’avaient d’yeux que pour elles-mêmes, montaient vite au filet pour marquer un point. Les hommes n’arrêtaient pas de tenter d’intervenir, de se mêler à la conversation, mais les femmes ne les entendaient littéralement pas. Au bout d’un moment, Harold montrait son irritation, suivi de Théo, tous deux élevant même la voix, mais les femmes n’écoutaient toujours pas et, à la fin, quand les hommes protestaient à grands cris, Roz levait une main pour les arrêter.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:13:19+02:00

Ces crevettes vif-argent, ces fillettes mutines, étaient devenues de superbes jeunes femmes : Liliane dans une robe de mariée qui ressemblait à un arum et Roz dans ce qui s’approchait plus d’une rose d’argent. Ainsi en avait jugé la grande page de mode du principal journal local.

Elles habitaient deux maisons qui se faisaient face dans une rue qui dévalait vers la mer, non loin de la pointe de terre qui abritait Baxter’s, un coin populaire mais bohème. Selon le proverbe qui dit « Si vous voulez savoir si un quartier a le vent en poupe, alors voyez si ces hirondelles précoces que sont les artistes s’y installent », celui-là ne devait pas demeurer longtemps populaire.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:13:07+02:00

Les petites filles avaient grandi dans un monde bleu. Au bout de chaque rue il y avait la mer, aussi bleue que leurs yeux - on le leur avait assez souvent répété. Le ciel bleu au-dessus de leurs têtes était si rarement bas ou gris qu’un temps couvert était un plaisir en raison même de sa rareté. Le vent, presque jamais aigre, apportait un agréable coup de fouet iodé, et l’air était toujours salé. Les petites filles léchaient le sel sur leurs mains et leurs bras, et se léchaient mutuellement aussi, un jeu qu’elles appelaient les « baisers de veaux ». Les bains du soir étaient toujours salés, au point qu’elles devaient se rincer avec de l’eau remontée du fin fond de la terre, et qui avait un goût minéral. Quand Roz dormait chez Lil, ou Lil chez Roz, les parents contemplaient en souriant les deux ravissantes lutines pelotonnées ensemble comme des chiots ou des chatons, embaumant dans leur sommeil le savon et non plus la mer. Et durant toute leur enfance, nuit et jour, le bruit du ressac, les douces vagues apprivoisées de la baie de Baxter’s Teeth les avaient bercées doucement, comme une respiration.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:12:59+02:00

À l’abri de leurs regards, sur le sentier, Mary avait rejoint Hannah, la femme d’Ian, qui n’avait pas eu la force d’affronter les coupables, en tout cas pas aux côtés de Mary, dont elle ne pouvait égaler la fureur. Elle l’avait laissée monter toute seule pendant qu’elle attendait là, pleine de doutes, de chagrin et de reproches qui commençaient à bouillonner, menaçant de déborder. Mais elle n’était pas en colère, elle exigeait juste des explications. Elle reprit Shirley à Mary, et les deux jeunes femmes, leurs enfants dans les bras, restèrent plantées côte à côte sur le sentier, devant une haie de dentelaires qui formait la limite avec un autre café. Sans parler, elles se regardaient dans les yeux ; Hannah cherchait dans ceux de Mary une confirmation, qu’elle obtint :

— C’est vrai, Hannah.

Et à présent ce rire. Roz qui riait. Ces éclats de rire durs, triomphants, voilà ce qu’entendaient Mary et Hannah ; chacun d’eux les cinglait par son âpreté, sa force, elles se recroquevillaient sous l’effet de ces sons cruels, tremblaient comme sous des coups de fouet.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:12:42+02:00

Mary s’était immobilisée. À côté d’elle se trouvait une table. Elle s’affala sur une chaise, sans cesser de fixer Lil, puis Tom, son mari. Ses yeux étrécis, accusateurs, erraient d’un visage à l’autre. Un regard qui cherchait quelque chose. Dans sa main, un paquet. Des lettres. Le regard fixe, elle était assise à trois mètres d’eux.

Theresa avait fini de servir ses autres tables et retrouvé sa fenêtre. Elle nourrissait des pensées hostiles à l’encontre de Mary, qui avait épousé l’un des fils, mais elle savait que c’était par jalousie. Elle se justifiait ainsi : « Si elle était assez bonne pour eux, je n’aurais rien contre elle. Simplement elle ne leur arrive pas à la cheville. »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:12:33+02:00

Il y avait aussi la manière dont ils s’y prenaient avec les petites filles, leur assurance et leur savoir-faire. Et les grand-mères, toujours disponibles, transformant le quatuor en sextuor... Mais où donc étaient les mères ? Les enfants avaient toujours une mère. Ces deux petites filles avaient Hannah et Mary, toutes deux étonnamment différentes de la famille blonde avec qui elles s’étaient alliées, puisqu’elles étaient petites et brunes; malgré leur charme, Theresa savait qu’aucune des deux n’était assez bien pour ces hommes. Elles travaillaient, elles avaient monté une société. C’est pourquoi les grand-mères étaient si souvent là. Elles-mêmes ne travaillaient donc pas ? Si, mais elles se réservaient la liberté de dire : « Allons au Baxter’s », et de monter la voir au Baxter’s. Leurs belles-filles aussi, parfois, et ils étaient alors huit.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:12:04+02:00

En tête marchaient deux hommes séduisants, plus tout à fait de la première jeunesse mais que seules de mauvaises langues pouvaient dire d’âge mûr. L’un d’eux boitait. Deux dames d’une soixantaine d’années les suivaient, assez belles pour que personne n’eût songé à les juger vieilles. A une table visiblement bien connue d’eux, ils déposèrent sacs, paréos et joujoux; c’étaient des êtres soignés et resplendissants, comme tous ceux qui savent profiter du soleil. Ils s’installèrent - les jambes brunes et soyeuses des femmes négligemment terminées par des sandales, leurs mains que l’on devinait actives pour un temps au repos. Les femmes occupaient un côté de la table, les hommes l’autre, avec les fillettes qui ne tenaient pas en place. Six têtes blondes ? Ils étaient sûrement parents. Ce devaient être les mères des hommes. Les petites filles, qui réclamaient à grands cris la plage - laquelle se trouvait au bas d’un sentier rocailleux - reçurent l’ordre, de leurs grand-mères puis de leurs pères, de bien se tenir et de jouer gentiment. Elles s’accroupirent et se mirent à tracer des dessins dans la poussière avec leurs doigts et de petits bâtons. De bien jolies petites filles. Comment pourrait-il en être autrement avec des géniteurs aussi gâtés par la nature ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-10-04T00:11:52+02:00

De part et d’autre d’un petit promontoire surchargé de cafés et de restaurants s’étendait une mer folâtre mais modérée. Rien en tout cas qui approchât du véritable océan, lequel grondait et rugissait à l’extérieur du trou béant formé par l’arrondi de la baie et la barrière corallienne que tout le monde appelait - cela figurait même sur les cartes - Baxter’s Teeth.

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