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Marches écossaises,
Été 1136
Helena était ivre. Plus ivre qu’elle ne l’avait jamais été. Et, malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à se libérer de la poigne de cette brute de Normand lourdaud qui lui faisait descendre l’escalier du château.
— Assez, femme ! siffla son ravisseur en trébuchant sur une marche dans l’obscurité. Bon sang, tu vas nous tuer tous les deux.
Elle aurait volontiers gesticulé plus encore, mais son genou droit se déroba tout à coup. En fait, si le Normand ne l’avait rattrapée contre son large torse, elle aurait chuté la tête la première au bas des marches en pierre.
— Merde, maugréa-t-il contre son oreille.
Il referma ses bras massifs autour d’elle comme un étau. En proie à un soudain étourdissement, elle sentit ses yeux se révulser. Si seulement ses muscles avaient bien voulu coopérer, elle aurait pu se libérer et pousser ce maudit bâtard dans l’escalier, pensa-t-elle.
Mais elle était bel et bien ivre.
Elle n’avait réalisé à quel point qu’une fois dans la chambre de Pagan de Carmélide, le fiancé de sa sœur, dague à la main, prête à le faire passer de vie à trépas.
Si elle n’avait été prise de boisson, si elle n’avait pas trébuché dans le noir sur l’homme qui sommeillait au pied du lit de Pagan comme un foutu chien fidèle, elle aurait pu y parvenir.
Diable, la pensée était dégrisante. Helena, fille de lord et honorable guerrière de Rivenloch, avait presque pourfendu un homme endormi, ce qui était proprement infamant.
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