Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 917
Membres
1 014 301

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

"— Cela fait-il de moi une lâche si je confesse que tu as raison ? dit-elle dans un murmure presque inaudible.

— Nous avons besoin l’un de l’autre, tout comme on a besoin d’air pour respirer. Le nier, c’est comme renoncer à une part de nous-mêmes. Et je ne le peux plus, quoi qu’il se soit passé dans nos vies jusqu’ici.

— Et demain ? chuchota-t-elle en redoutant la réponse.

— Il n’y a pas de demain si je suis sans toi, avoua-t-il en soupirant."

Afficher en entier

** Extrait offert par Harper St. George **

Chapitre 2

Kadlin ferma les yeux en se retournant dans son lit et combattit les vagues de nausée qui l’assaillaient. Elle pressa son front contre son bras et attendit que cela passe. C’était ainsi chaque matin depuis une semaine. Elle se levait pour faire sortir Freyja, puis titubait pour regagner son lit aussitôt, trop flageolante pour rester debout et réprimer son malaise. Et même avant les nausées et les vertiges, ses seins avaient été très douloureux. Elle l’avait attribué à ses inconforts mensuels, mais elle n’avait pas saigné cette fois.

Désormais elle ne pouvait plus se le cacher.

Il était temps d’admettre qu’elle portait l’enfant de Gunnar.

Elle se coucha alors sur le dos, et contempla le plafond. Elle posa la main sur son ventre, espérant y trouver une preuve matérielle de cet enfant. C’était un rituel qu’elle avait répété toutes les nuits depuis le premier instant où elle avait nourri des soupçons. Pour l’instant, il était aussi plat que d’habitude. Mais ce n’était pas un problème, parce que aujourd’hui elle s’avouait enfin la vérité. Ce matin-là était le septième matin où elle se réveillait en se sentant faible.

Quand elle avait invité Gunnar dans son lit, elle avait pensé qu’elle ne risquait que son cœur, sans songer à l’éventualité d’un enfant. Quelle naïveté de sa part ! Elle éclata d’un rire amer. Freyja gratta à la porte pour rentrer, inquiète de ce bruit, mais elle l’ignora.

Sa servante Edda, qu’elle aimait beaucoup par ailleurs, n’était qu’une idiote, au crâne farci de théories stupides ! Kadlin ne savait pas exactement pour quelles raisons Edda en était venue à servir sa famille, mais elle soupçonnait que le père de celle-ci en avait eu assez de ses mœurs légères et l’avait envoyée travailler ici sous l’œil vigilant de la mère de Kadlin. Sa décision n’avait pas eu l’effet escompté, car la jeune fille avait aussitôt suscité une ribambelle d’admirateurs. S’imaginant qu’Edda devait être de bon conseil en ce qui concernait les rapports entre les hommes et les femmes et la façon dont venaient les enfants, Kadlin lui avait demandé quelque temps auparavant s’il était possible d’éviter la maternité tout en fréquentant un homme.

Kadlin pensait déjà à Gunnar. Elle était certaine que si elle réussissait à le séduire, il reconnaîtrait ses sentiments pour elle.

Edda lui avait assuré qu’une vierge ne pouvait pas tomber enceinte lors de sa première fois avec un homme. Cette logique implacable lui avait alors paru inébranlable. Mais aujourd’hui, cela lui semblait terriblement stupide et irresponsable.

Elle n’aurait jamais dû l’écouter !

Kadlin fronça les sourcils en repensant à ce qui s’était passé exactement cette nuit-là. Elle comprit qu’elle s’était peut-être montrée injuste, sans doute n’était-ce pas entièrement la faute d’Edda. Elle avait attiré Gunnar vers elle pour prolonger leurs baisers après leur première étreinte, et l’avait caressé jusqu’à ce qu’il redevienne dur sous sa main. Et ce fut ses gémissements de plaisir qui l’avaient incité à la reprendre, encore et encore. Peut-être était-ce la seconde ou la troisième fois avec Gunnar qui avait donné ce résultat, et non la première.

Mais cela n’avait aucune importance. Il ne se soucierait pas de cela. Il n’était pas là, et ne le serait plus jamais. Elle avait été si persuadée que, une fois qu’ils auraient partagé la même couche, il admettrait son amour pour elle.

Elle pressa ses paumes sur son front pour refouler ses larmes qui montaient, ferma les paupières très fort et tenta de réprimer le souvenir pénible de la façon dont leur nuit s’était achevée. Mais il refusait de s’effacer et n’en revenait que plus vivace pour la tourmenter.

Elle s’était assoupie, et quand elle s’était réveillée il était en train de s’habiller, lui tournant le dos. Encore étourdie par la torpeur de la volupté, elle lui avait demandé de rester.

— Je ne t’ai jamais rien promis, avait-il répliqué.

Elle avait vacillé à ces paroles. Et quand il s’était retourné, ses yeux étaient froids et inexpressifs, comme s’il regardait une étrangère.

Elle n’avait pas pensé que des promesses étaient nécessaires. Elle savait au plus profond d’elle-même que Gunnar était destiné à être son mari, et qu’elle porterait ses enfants. C’était d’une évidence absolue. Et elle ne doutait pas qu’il ressentait la même chose, aussi ne s’était-elle pas attendue un instant à ce qu’il tente de le nier.

Afficher en entier

** Extrait offert par Harper St. George **

Chapitre 1

C’était la seule femme qu’il eût jamais aimée.

Il le comprit en un instant foudroyant, dans un frisson qui naquit au bout de ses doigts, remonta le long de ses bras, puis le parcourut tout entier. S’il avait pu la revoir ne serait-ce qu’une seule fois ces dernières années, il aurait compris cet amour plus tôt. Ou s’il s’était autorisé à seulement rêver qu’un tel sentiment était possible, il s’y serait entièrement consacré.

Mais il avait essayé d’oublier cette femme. C’était plus facile de prétendre qu’elle n’existait pas. S’il ne pensait pas à elle, il ne la désirerait pas. S’il ne se remémorait pas ce que c’était que la tenir entre ses bras, il n’aurait pas à affronter le fait qu’elle ne lui était pas destinée. S’il ne la serrait plus jamais contre lui, ses mains ne souffriraient pas de cette absence.

Pourtant Gunnar n’avait jamais réellement cessé de se représenter son visage. Et dans ses nuits, chaque femme qu’il avait touchée depuis avait pris ses traits à la faveur de l’obscurité.

Depuis sa cachette dans la forêt, protégé par les branches d’un sapin, il observa Kadlin, les joues rosies par le froid, emprunter le chemin qui menait de chez elle au cours d’eau d’un pas gracieux rythmé par ses longues jambes. Elle sauta par-dessus une congère et ses frères cadets l’imitèrent aussitôt, éclatant de rire quand l’un des deux trébucha et tomba dans la neige la tête la première. Son chien aboya et se joignit à la mêlée avec des bonds joyeux.

Gunnar ne put s’empêcher de sourire tout en reculant vivement pour se dissimuler derrière un arbre au moment où elle se retournait pour rire avec ses frères. Le son cristallin lui tinta aux oreilles et ôta le poids qui lui oppressait la poitrine. Cela faisait des années qu’il ne l’avait pas entendue rire, et il avait oublié à quel point c’était délicieux.

Ce moment de gaieté fit remonter des souvenirs de leurs vagabondages d’enfants dans cette même forêt. Il resta un moment les yeux fermés, laissant les images venir à lui : Kadlin lui lançant une boule de neige, Kadlin qui l’attendait allongée sur une branche basse pendant qu’il la cherchait, et qui bondissait sur lui pour le faire tomber, Kadlin lui donnant des taloches quand il la traitait de fille. Et leurs roulades dans les herbes chaudes en été. Mais très vite les voix s’atténuèrent, aussi suivit-il les jeunes gens pour ne pas les perdre de vue.

Si ses frères n’avaient pas été là, il se serait approché d’elle à la rivière. Mais il se souvint de sa dernière visite, des paroles blessantes que lui avait lancées le père de Kadlin, et il garda ses distances. Il aurait tout le temps d’aller la voir ce soir, quand tout le monde dormirait. Il avait fait ce trajet très souvent dans le passé, et savait comment entrer sans être vu. Il continua donc à les observer, caché dans la forêt.

Elle avait des nattes qui lui descendaient jusqu’à la taille. D’aussi loin que remontaient ses souvenirs, il avait toujours été fasciné par ses cheveux, d’un blond argenté si rare qu’il n’appartenait qu’à elle.

Quand il était enfant, il se faufilait dans sa chambre les nuits où il était trop blessé et découragé pour trouver le réconfort dans son propre lit, dans sa propre maison. Il dénouait ses longues tresses et laissait la cascade de soie se déverser sur lui. Et il se souvenait très précisément de ses yeux bleu clair perçants fixés sur lui pendant qu’il la décoiffait. Le consentement qu’il y lisait alors était l’unique refuge dont il disposait.

Il avait été rejeté par son père, un homme amer et méprisant. Puis par sa mère, qui l’avait abandonné afin de se marier, car elle ne pouvait commencer une nouvelle vie en étant encombrée d’un bâtard, lui en l’occurrence, même si c’était son fils. Il n’avait jamais connu ni tendresse ni encouragement, si ce n’était de la part de Kadlin.

Comment ne s’était-il pas rendu compte de la profondeur de ses sentiments pour elle à cette époque ? Mais il était encore un enfant, et que savaient les enfants de l’amour ? Il se réfugiait auprès d’elle quand sa vie devenait insupportable et elle lui offrait du réconfort, voilà tout. Il ne comprenait pas très bien ce qui l’avait conduit à la repousser. Peut-être était-ce parce qu’elle était destinée à son demi-frère, et qu’il ne voulait pas affronter la profonde douleur que ne manquerait pas de lui causer sa décision de choisir Eirik plutôt que lui.

Mais il s’apercevait aujourd’hui qu’elle occupait une place restée vacante jusque-là, et que sa vie serait infiniment plus belle si elle en faisait partie.

Malheureusement, il était contraint de prendre la mer dans quelques jours à peine. Et plus il y pensait, plus il était convaincu que son départ serait la meilleure solution pour elle. Elle méritait un mari aussi honorable et bon qu’elle. Quelqu’un qui serait capable de faire davantage que prendre, et lui rendrait au moins un minimum de tout ce qu’elle avait à donner à un homme. Il n’était pas cet homme-là, et savait qu’il ne pourrait jamais aspirer à le devenir.

Il était les ténèbres face à sa lumière. Il ne ferait que se servir d’elle.

Mais il irait la voir ce soir, lui parlerait une dernière fois et la tiendrait entre ses bras. Et cela devrait lui suffire pour le reste de son existence.

* * *

Kadlin se réveilla avec le sentiment désagréable de ne pas être seule dans sa chambre. Elle resta allongée, parfaitement immobile, à l’écoute du moindre bruit qui trahirait la présence de l’intrus, mais elle n’entendait que les battements de son cœur. Le feu se mourait dans l’âtre, aussi était-elle obligée de plisser les yeux pour tenter de percer l’obscurité. Une certaine tension planait dans la pièce, une présence autre que la sienne. Elle était sûre que ce n’était pas son imagination qui lui jouait des tours. Cette présence lui donnait la chair de poule, et absorbait l’air de la petite chambre.

Où était sa chienne ? Quand elle comprit que sa fidèle compagne l’avait abandonnée, elle fut envahie d’une terreur glacée, et son cœur s’emballa. Si quelqu’un avait réussi à prendre Freyja, alors…

— Ce n’est que moi, Kadlin, n’aie pas peur.

Gunnar ! Elle aurait reconnu sa voix n’importe où. Ses intonations graves furent ponctuées par des étincelles orange quand le feu reprit soudain de la vigueur. La lueur des braises ranimées dessina les traits qu’elle chérissait, faisant scintiller ses yeux couleur d’ambre pareils à ceux des loups. Les flammes intensifièrent le roux sombre de ses cheveux et accentuèrent les angles de son visage pris dans les jeux d’ombres de leurs mouvements fantasques.

Il ressemblait au dieu du Feu soudain incarné.

Et pourtant c’était Gunnar, un homme de chair et de sang. Son cœur recommença à palpiter, mais pour de tout autres raisons. Elle ne l’avait pas vu depuis plus de deux ans. Il était parti se battre au-delà des mers. Et même avant cela, elle ne l’apercevait que de loin et rarement, réduite à lui lancer des regards furtifs, et l’entrevoir pendant les repas formels que partageaient leurs pères. Ils étaient encore enfants la dernière fois qu’il avait fait seul le long trajet à travers la forêt pour venir de chez lui jusque dans son lit.

Aujourd’hui, il arborait les larges épaules d’un guerrier expérimenté, rendues encore plus impressionnantes par son manteau de fourrure. Elle ne pouvait s’empêcher de contempler cette force virile. Il tisonna le feu et elle remarqua ses grandes mains. Bien différentes de celles qui la serraient il y avait tant d’années. Elle sentit un curieux tremblement naître au plus profond d’elle-même.

— Je ne savais pas si je te reverrais un jour.

Elle avait prononcé ces paroles comme si elle était légèrement essoufflée, aussi se força-t-elle à respirer plus calmement tout en s’asseyant dans son lit. Elle voulait le toucher, s’assurer qu’il était bien là, presser ses épaules sous ses doigts pour les comparer à celles de ses rêves. Elle avait envie de se jeter dans ses bras et se cramponner à lui avant qu’il ne reparte et qu’elle ne le voie plus jamais. Et aussi le secouer rudement pour être resté si loin d’elle.

Mais cela faisait longtemps que la camaraderie insouciante de leur jeunesse s’en était allée, et il semblait si sévère et si éloigné du garçon qu’elle avait connu…

— Tu es rentré avec Eirik à l’automne, dit-elle.

Ils auraient pu profiter de tout l’hiver pour se retrouver. Elle ne l’en accusa pas ouvertement, mais le reproche muet demeura suspendu entre eux.

— Pourquoi t’es-tu tenu à l’écart ? insista-t-elle.

Une ombre bougea dans un coin de la pièce, et elle découvrit qu’on avait donné un bon morceau de viande séchée à sa chienne pour l’occuper. Il semblait donc que Gunnar se soit bien préparé.

Il inspira profondément, comme s’il venait de prendre une décision, et lorsqu’il posa son regard sur elle, il plongea dans ses yeux avec tant d’intensité qu’elle en resta sans voix. Il n’y avait là ni gaieté, ni artifice, ni même un infime vernis de civilité. Une pure énergie se dégageait de lui, qu’il semblait s’employer à maîtriser pour la concentrer pleinement sur elle.

Quand il prit la parole, ce fut sur un ton voilé de désir.

— Tu étais promise à mon frère. Si je te revoyais, je savais que je l’aurais défié pour t’obtenir.

Il la libéra enfin de l’emprise de son regard, et ses yeux parcoururent sa chevelure en désordre, puis descendirent vers sa poitrine, qu’elle sentit devenir brûlante.

Il mit la dernière bûche dans le feu et se releva, déployant sa haute taille qui sembla occuper tout l’espace de la chambre.

Elle frissonna sous l’intensité de l’attention qu’il lui portait. Elle s’était imaginé cette scène bien des fois, durant des années, où elle se serait réveillée pour découvrir sa présence, mais la réalité était bien plus troublante qu’elle ne l’aurait cru. Son désir évident pour elle et le regard ardent dont il l’enveloppait l’embrasaient d’une manière inédite. La moindre parcelle de son corps en était brûlante de désir.

Quand il fit un pas vers elle, elle frémit. Afin de se maîtriser, elle le défia de quelques mots.

— Et tu aurais laissé ton frère m’épouser ? Sachant que tu me voulais pour toi ?

L’expression avide dans ses yeux était claire. Elle l’avait suffisamment vue chez les hommes qui étaient venus trouver son père pour demander sa main, et elle l’avait toujours détestée. Mais venant de lui, il lui semblait sentir l’éclat de la lumière du printemps réchauffant sa peau après un hiver particulièrement rude. Il était le seul qu’elle s’était jamais imaginée épouser.

— Je croyais que tu l’avais choisi, dit-il avant de s’arrêter juste au bord de son lit.

Elle se dressa sur ses genoux devant lui, laissant tomber sa couverture, et refréna son désir de le toucher. Ainsi il avait conservé de l’affection pour elle après toutes ces années ? Elle avait quelque difficulté à le croire, alors qu’il aurait pu avoir toutes les femmes qu’il souhaitait. Ou peut-être avait-elle peur de prendre ses paroles au sérieux, car cela ne changerait rien. Il ne lui appartiendrait pas.

— Tu dois savoir qu’Eirik n’a jamais conquis mon cœur. C’est un ami très cher, mais… ce n’est pas ainsi que j’envisage le mariage.

— J’ai passé l’hiver loin de chez moi, dans des endroits sinistres qui ne t’auraient inspiré que du dégoût, répondit-il en secouant la tête. Avec des personnes terribles… parce que je ne voulais pas rentrer dans la maison de mon père et t’y retrouver en tant qu’épouse d’Eirik. Chaque nuit, je t’imaginais dans ses bras et c’était une torture. Puis, quand je suis rentré, j’ai appris que tu ne l’avais pas épousé. Et je suis venu aussitôt que j’ai pu.

Il s’arrêta et lui lança un sourire engageant qui illumina instantanément ses yeux, lui offrant un bref souvenir du jeune garçon qu’elle avait aimé. Il tendit la main pour saisir l’extrémité d’une de ses tresses et l’enroula autour de son doigt. Ils observèrent tous deux la lumière jouer avec et transformer les mèches blondes en reflets argentés.

— Et c’est à toi qu’il a incombé de contrarier les désirs de non pas un seul jarl, mais de deux, ton père et le mien, ironisa-t-il.

Elle esquissa un sourire en entendant sa plaisanterie, mais ne voulait pas pour autant renoncer à la confrontation.

— Il n’était pas l’homme que je voulais.

Elle perçut qu’il suspendait son souffle, mais il continua néanmoins à lui caresser les cheveux du même geste.

— Pourquoi m’as-tu ignorée toutes ces années, Gunnar ? murmura-t-elle.

— Non, Kadlin, je ne t’ai jamais ignorée. Il n’y a pas eu un seul instant où je n’aie pensé à toi. Chaque fois que tu étais proche je le sentais, sans même te voir. Mon corps savait que tu étais là, et je ne pouvais faire autrement que t’entendre, et humer ta présence.

Il porta ses cheveux à ses lèvres, ferma les yeux et inspira profondément.

— Je n’ai jamais pu oublier ton odeur, et cette sensation quand je dormais enfoui dans ta chevelure alors que nous étions encore enfants.

— Mais tu t’es cependant tenu à l’écart. Pourquoi ?

Il poussa un grognement, et se recula imperceptiblement pour mieux la voir.

— Le garçon que tu as connu est mort il y a longtemps, Kadlin. Je ne suis pas celui qu’il te faut.

Elle respira calmement pour essayer de reprendre ses esprits. Cet homme, ce guerrier devant elle, qui se montrait si revêche et si rude, n’était pas le garçon dont elle se souvenait. Mais il n’en était pas moins attirant parce qu’il s’était endurci. Au contraire, il émanait de lui une intensité qui le rendait désirable, par l’attrait de l’interdit. En dépit de cela, il lui semblait encore si familier ! Il lui était impossible de résister plus longtemps à l’envie de le toucher, aussi posa-t-elle ses mains sur les siennes. Ressentit-il la même chose qu’elle au moment où elle l’effleura, ainsi que l’étincelle invisible qui jaillit entre eux ?

Elle commença à lui caresser les avant-bras, aussi solides que du fer sous ses doigts. Evaluant sa carrure, elle s’imagina que tout son corps présenterait cette même fermeté. De petites palpitations inattendues passèrent de ses doigts au creux de son ventre.

— Ça m’est égal, Gunnar. Tu es ce que je veux.

Jamais elle n’avait eu pareille conviction de dire la vérité. Depuis l’irruption de cet homme dans sa chambre, elle avait l’impression qu’une partie d’elle-même était revenue à la vie. Et cette sensation d’avoir le cœur lourd qui l’étreignait si souvent avait disparu. Il lui était destiné, elle n’en doutait pas un seul instant. Et elle comprenait enfin qu’au plus profond de lui-même il éprouvait la même chose.

Ses yeux étincelèrent d’un subit éclat farouche qui l’aurait encore effrayée un peu plus tôt.

— Tu devrais faire attention à ce que tu me dis, murmura-t-il.

— Pourquoi ? le défia-t-elle.

Il sourit, arborant une expression bien particulière, évoquant tous les interdits qu’elle avait très envie d’expérimenter avec lui. Un sourire de loup. Il lâcha ses cheveux et posa doucement les mains sur ses hanches, collant ainsi le tissu de sa chemise de nuit contre sa peau, ce qui provoqua une curieuse sensation entre ses cuisses.

— Parce que j’ai passé chaque instant dans cette pièce à me convaincre que je n’étais venu que pour te faire mes adieux.

— Tu ne pensais quand même pas que je te laisserais partir si facilement ? répliqua-t-elle.

Elle s’autorisa à toucher sa poitrine imposante. Il était si musclé, si puissant… ses doigts la picotèrent à ce contact, tout en traçant les contours de son torse. Mais cela ne lui suffit pas. Elle s’aventura sous les replis de son manteau de fourrure, pour mieux sentir sa chaleur.

Ses dernières paroles avaient amplifié les étranges pulsations qui s’étaient emparées d’elle, et lui imposaient de se rapprocher de lui.

Il secoua la tête et la dévisagea d’un air langoureux.

— Tu ne comprends pas l’effet que tu provoques en moi, petite innocente.

Elle aurait pu lui retourner exactement la même chose. Il lui faisait oublier toute notion de pudeur et de convention. En fait, elle était même heureuse de s’en débarrasser si cela signifiait qu’il pouvait lui appartenir.

La main posée sur son cœur, elle se pencha vers lui. Ses yeux s’élargirent de surprise, mais il ne se recula pas quand elle lui effleura les lèvres. Kadlin ferma les paupières et laissa sa langue caresser sa lèvre inférieure, goûtant l’hydromel qu’il avait bu, avant de s’introduire dans sa bouche pour rencontrer la sienne.

Quand il lui répondit en la caressant à son tour, elle désira en obtenir plus. Elle laissa glisser sa main vers sa nuque et l’attira tout contre elle. Il succomba enfin et gémit, et serra plus fort ses mains sur ses hanches pour la coller contre lui.

Le baiser passa vite de l’exploration délicate à une passion ardente, jusqu’à ce qu’il se recule brutalement et reprenne son souffle.

Kadlin essaya de dissimuler son sourire, mais ce fut impossible, car elle était submergée par le bonheur de l’avoir embrassé comme elle en rêvait depuis des années. Et c’était même mieux que dans ses rêves. De toute évidence aussi déconcerté qu’excité, il était l’homme le plus séduisant qu’elle ait jamais vu. La sauvagerie qui émanait de lui était proprement irrésistible, ce côté indomptable qui défiait toute raison et toute logique. Mais elle avait lu dans le fond de son cœur sous cette apparence farouche : il la désirait.

— Je comprends, Gunnar, je ressens exactement la même chose que toi à ton contact.

Le regard brûlant dont il l’enveloppa faillit l’embraser tout entière. Il crispa les mains de manière presque involontaire en plaquant ses hanches contre les siennes, lui permettant ainsi d’éprouver toute l’intensité de son désir pour elle.

— Tu mérites plus que ce que je peux te donner, chuchota-t-il.

Voilà un avertissement dont elle ne tiendrait pas compte.

— Ce n’est pas à toi de décider ce que je mérite, pas plus que nos pères ne choisiront qui je vais épouser. Je dispose moi-même de ma vie.

Les lèvres de Gunnar ne formèrent plus qu’une ligne imperceptible, mais elle lut dans ses yeux la nostalgie de l’enfant qu’il avait été. Bouleversée, elle continua d’un ton plus doux :

— J’ai rêvé de cette nuit où tu me rejoindrais enfin pendant longtemps. Viens, dit-elle en l’attirant, viens t’allonger avec moi.

Elle avait plus que rêvé de ce moment.

Gunnar était le seul homme avec lequel elle envisageait de passer le reste de son existence. Il lui était destiné, c’était le seul et unique, aussi lui semblait-il tout à fait naturel qu’il ait fini par venir cette nuit.

Elle le relâcha et retourna dans son lit, puis défit lentement les cordons de sa chemise de nuit. Il dévorait des yeux le moindre de ses gestes, et sa respiration s’accéléra. Elle frissonna en sentant son regard caresser sa peau.

La chemise tomba de ses épaules, révélant ses seins.

Il jeta un coup d’œil vers la porte, et quand il posa de nouveau son regard sur elle, il était brûlant et déterminé. Elle trembla d’excitation quand il dénoua le lien de son manteau de fourrure, qui tomba sur le sol.

— Je n’ai jamais voulu que toi, l’encouragea-t-elle. Viens prendre ce qui t’appartient.

Afficher en entier

** Extrait offert par Harper St. George **

She was the only woman he had ever loved.

The realisation washed over him in a single instant, a tingling chill that started at his fingertips and worked its way up his arms and on to the rest of his body. If he'd seen her even once in the past few years, he might have recognised that love sooner. Or if he had allowed himself to even dream that such a sentiment was possible, he would have attributed it to her. But he'd tried to make himself forget her. It was easier to pretend she didn't exist. If he didn't think about being with her, he wouldn't long for her. If he didn't remember how it felt to hold her, he wouldn't have to face the reality that she wasn't meant to be his. That he would never hold her again and his hands wouldn't ache from the emptiness.

Only Gunnar had never really stopped imagining her face. Every woman he'd ever touched had become her in the black of night.

From his hidden niche in the forest, he watched Kad-lin follow the path from her home to the stream, her cheeks pink with the cold and her long-limbed stride graceful and swaying. She leapt a snowdrift and her younger brothers followed suit, both of them squealing and laughing as one of them tripped and fell into the icy snow bank. Her mongrel barked and joined the fray, bouncing in merriment. Gunnar found himself smiling as he quickly stepped back to hide behind a tree when she turned abruptly to join in their laughter. The precious sound of it reached him where he hid in the forest and dislodged the weight he carried in his chest. It had been years since he'd heard her laugh. He'd forgotten how good it felt to hear it.

The sound brought back memories of their childhood frolics through this very forest. He stood for a moment with his eyes closed as he let the images come to him: Kadlin pelting him with a snowball, Kadlin lying in wait for him on a low-hanging branch as he looked for her and then tackling him to the ground, Kadlin boxing his ears when he'd called her a girl. But then their happy voices began to fade, so he followed to keep them within sight.

If not for the presence of her younger brothers, he would have approached her at the stream. But he remembered the last time he'd visited her and the harsh words her father had said to him, so he kept his distance. There would be time to visit her later that night when everyone slept. He'd made that trip often enough in the past and knew just how to gain entry without being seen. He kept his place in the seclusion of the forest and watched them.

Twin braids hung down to her waist. He'd been fascinated with her hair for as long he could remember. It was a rare silvery blonde he'd never seen on another. As a child, he'd sneak into her bedchamber on the nights he'd been too bruised and dispirited to find solace in his own bed, unravel her long braids and let the waterfall of silk cascade over him. And he could vividly recall her startling clear blue eyes watching him as he did it. The acceptance he saw reflected there was the only refuge he'd known. Rejected by his father, who was a bitter and spiteful man, and then by his mother when she had abandoned her bastard child to marry, he'd never known tenderness and approval, except from Kadlin.

He'd been a fool to not recognise the depths of his feelings for her back then. But he'd also been a child and what did children know of love? He only knew that he had gone to her when his own life had become unbearable and she had offered him comfort. He didn't quite understand what had compelled him to push her away. Perhaps it was because she had been meant for his half-brother and he didn't want to face the inevitable pain that would follow when she chose Eirik over him. But he recognised now that she filled some place in him that had been empty without her and his life would be infinitely better with her in it.

It was unfortunate that his life was taking him across the sea in mere days. Yet even as the thought crossed his mind, he recognised that going away was the best thing for her. She deserved someone as honourable and good as she was. Someone who would be able to do more than take from her. Someone who could return a modicum of all that she had to give a man. He wasn't that man and he knew that he could never aspire to be. He was darkness to her light. He would only take from her. But he would see her tonight, talk to her one last time, hold her in his arms. It would have to be enough to keep him for the rest of his life.

Kadlin awoke to the disturbing knowledge that she was not alone in her bedchamber. She lay perfectly still, listening for some sound that would betray the intruder, but she failed to hear anything past the pounding of her heart. The fire had reduced to only a smoulder, so she blinked, urging her eyes to adjust to the absence of light. There was a heaviness in the room, a presence that wasn't her own. She was certain that it wasn't a trick of her imagination. The presence prickled her skin and sucked out the air in the small chamber.

Where was her dog? The realisation that her faithful companion had abandoned her set off a cold flare of terror and her heart froze in her chest. If someone had been able to take Freyja, then—

'It's only me, Kadlin. Don't be afraid.'

Gunnar! She would have known his voice anywhere. The deep cadence was followed by a spark of orange as the fire flamed back to life. Its warmth caressed his beloved features, making his wolfish amber eyes appear to glow at her from across the small distance. The flickering flames highlighted the deep red of his hair and drew her attention to the angular planes of his face as they played hide-and-seek with the light. He was the fire god come to life.

But he was Gunnar, decidedly flesh-and-blood male. Her heart resumed its pounding, but for an entirely different reason. She'd not laid eyes on him in well over two years; he'd been gone, fighting across the sea. Even before that, her knowledge of him had become sparse and relegated to stolen glimpses and awkward meals when their fathers met. They had still been children the last time he had made the long trek, alone through the forest, from his home to her bed.

Now, he had the broad shoulders of a seasoned warrior, made even wider by the fur cloak draped across them. She could barely tear her gaze from their solid strength, but he prodded the fire and she noticed how large and strong his hands had become. Much different than the hands that had held her so many years ago. A trembling began somewhere deep within her.

'I didn't know if I would see you again.' Her words came out a bit breathless so she forced herself to take a deep breath as she sat up in bed. She wanted to touch him, to reassure herself that he was really there and this wasn't some dream, to know the feel of his shoulders beneath her hands so she could compare it to her dreams. She wanted to reach out and hold on to him before he left and she never saw him again. To shake him for taking himself away from her.

But it had been so long since they'd enjoyed the easy camaraderie of their youth and he seemed so fierce and remote from the boy she had known. 'You returned with Eirik in the autumn.' They could have had the whole winter to know each other again. She didn't give voice to the words, but the accusation hung silently in the air between them. 'Why have you stayed away?' A shadow moved in the corner behind him and she realised that her dog had been given a large hank of dried meat to chew. Gunnar had come prepared, it seemed.

He took a deep breath and seemed to come to some decision, because when his gaze lit on hers, he looked at her so directly that she was left speechless. There was no jesting there, no artifice, or even a veneer of civility. There was just a restless energy that he seemed determined to harness so that it focused completely on her. When he finally spoke, his voice was textured with longing. 'You were betrothed to my brother. If I saw you again, I knew that I would have challenged him for you.'

He finally released her from the captivity of his stare, his intense gaze flicking over her tousled hair and down to her breasts, making warmth bloom in her chest. He dropped one last piece of wood on the fire and rose to his full height so that he seemed to take up most of the space in the room.

Her skin prickled from the intensity of his attention. She'd imagined this very scenario many times over the years, awakening to him in her room, but the reality of his presence was nearly overwhelming. His acknowledgement of his desire for her, coupled with the intensity of his stare, set her body to life in a way she'd been unable to imagine. Heat prickled her skin, so that every part of her was aware of him. When he took a step in her direction, her belly fluttered in anticipation. To rein herself in, she offered a challenge to his words. 'You would have allowed your brother to marry me? Knowing that you wanted me for yourself?'

There was no mistaking that heated look in his eyes. She'd seen it enough in other men who had come to ask her father for her hand, though she'd never once welcomed it. But from him, it was like the light of the spring sun warming her skin after a particularly brutal winter. He was the only one she had ever imagined herself marrying.

'I believed that he was your choice.' He came to a stop at the edge of the bed next to her.

She rose to her knees before him, leaving her blanket to pool on the bed, and fought her desire to touch him. Apparently he had harboured some affection for her all of these years, but she found it difficult to believe, when he could have had any woman he wanted. Or perhaps she was afraid to believe it, afraid that even knowing that, it would change nothing. That he still wouldn't be hers. 'You must know that Eirik never owned my heart. He is a dear friend, but…not in the way that I would require for marriage.'

'I passed the winter away from home, in places that would make you shudder with revulsion.' He shook his head. 'With horrible people…because I didn't want to return to my father's home and see you as Eirik's wife. Every night I imagined you in his arms and it was torture. When I returned home to find that you hadn't married him, I came to you as soon as I could.' He paused, his lips curving in an attractive smile. It lit his eyes, giving her a glimpse of the boy she had loved. His strong hand reached out to catch the end of one of her braids and curl it around his finger. They both watched as the light caught it and turned the blonde strands to silver. 'Leave it to you to thwart the wishes of not one but two jarls, your father and mine.'

Her lips curved in a slight smile at his jest, but she was reluctant to get away from the confrontation. 'He was not the man I wanted.' His breath hitched, but he didn't shift his attention from the strand of hair he caressed. 'Why have you ignored me all these years, Gunnar?' she whispered.

'Nay, Kadlin, you were never ignored. There was never a moment when I wasn't aware of you. Any time you were near, I felt it even without seeing you. My body knew you were there and I couldn't help but hear you, smell you.' He brought the strand of hair to his lips and closed his eyes as he breathed in her scent. 'I could never forget the way you smelled and the way it felt to sleep with my face buried in your hair when we were children.'

'But you've stayed away. Why?'

He groaned and pulled back only enough to look at her. 'The boy you knew died a long time ago, Kadlin. I am not what you need.'

She took a deep breath to steady her nerves. This man, this warrior standing before her, so forbidding and brutal, was not the boy she remembered. But he was no less attractive for the change that his harsh life had wrought. To the contrary, he carried an edge that somehow served to make him desirable with that mystical allure taken on by all things forbidden. Despite that, he still seemed so familiar to her. Unable to avoid touching him any longer, she let her palms rest on the backs of his hands. Did he feel the magic that happened when their flesh touched, the invisible flame that sparked between them?

Her hands moved restlessly up and down the length of his forearms, unable to stay still when the urge to touch him was so powerful. They were as solid as iron beneath her palms. Taking in the broad expanse of his chest, she suspected that all of him would feel that way. A jolt of unexpected excitement moved from her fingertips to her belly. 'I don't care, Gunnar. You are what I want.' Truer words had never passed her lips. In the few minutes he had been there, she felt like a part of her had come back to itself. There was no more aching where her heart had been. He was meant for her and she knew it now more than she had ever known it before. Only now, she knew that deep in his heart he felt the same way.

His eyes glowed with a sudden fierceness that might have frightened her only moments earlier. 'You should be careful of the things you say to me.'

'Why?' she challenged.

He grinned, but it was wicked and full of all of the dark things that she very much wanted to experience with him. A wolf's grin. His fingers loosened their grasp on her hair so that his hands could settle gently at her hips, clenching the light fabric of her nightdress in a show of restraint that caused a strange pulse to begin between her thighs. 'Because I've spent every moment in this chamber trying to convince myself that I came only to bid you goodbye.'

'You didn't truly think that I would let you go so easily?' Her body warming beneath his touch, she allowed her hands to finally settle on the solid expanse of his chest. He was so hard and strong. Her fingertips tingled as she touched him, tracing over the dips and planes. But that wasn't enough, so she let them delve beneath the edges of the fur cloak to be closer to his heat. His words had started a throbbing deep within her and it begged to be closer to him.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode