Extraits

Le vieil étang une grenouille y plonge le bruit de l’eau

Matsuo Bashô

Ce texte ne vous semble-t-il pas fade, insignifiant ? Vous auriez peut-être préféré que l’on ajoute quelques couleurs, un peu de grâce...

Dans le vieil étang aux poissons d’argent

Une grenouille verte plonge

Quel saut gracieux !

C’est mieux déjà. Hélas ! Ce petit poème n’est plus un haïku. L’oeil distrait par les adjectifs et les compléments ( « d’argent »,  « verte », « gracieux » ) se détourne de l’essentiel. Ce texte n’offre plus le passage, la chance de l’infini.

Essayez le haïku, dis-je enfin, vous serez peut-être étonné, les enfants sont comme les fruits du grenadier, le soleil les ouvre en deux et laisse apparaître les grains des merveilles.

je regarde un lézard entre deux pierres il me regarde aussi