Extraits

- Bonne nuit, Lisa, conclut-il enfin. Que les anges bercent votre sommeil!

Aussi soudaines qu'irrépressibles, des larmes montèrent aux yeux de Lisa. Telle était la formule rituelle de sa mère au moment du coucher, lorsqu'elle était petite- " que les anges bercent ton sommeil ton sommeil, ma douce."

Mais Circenn, lui, ne s'en tint pas là.

- Ensuite, revenez sur terre pour dormir auprès du diable que voici, qui irait volontiers brûler en enfer pour une nuit entre vos bras!

Waouh ! songea-t-elle. Incapable de toute autre réaction, elle le regarda en silence se glisser hors de la pièce.

Après l’avoir dévisagée gravement, il lui sourit.

— Aime-moi à jamais, lass…

Lisa eut l’impression de se noyer au fond de ses yeux.

— Accepte de vivre à mes côtés pour toujours, reprit-il. Mets un terme à mon éternelle solitude. Je t’offrirai des mondes dont tu n’as fait que rêver. Nous marcherons ensemble, main dans la main, jusqu’à la fin des temps.

Lisa tendit la main, saisit

nouvel extrait

« Je suis apparemment incapable de laisser mon cœur à l’abri des élans de mon corps. Si une femme m’intéresse assez pour que je l’entraîne dans mon lit, ce que nous y faisons ne me suffit pas - elle doit également partager ma vie. »

Si doux fut ce baiser qui hier je t’ai volé,

Quand ton corps, sous le mien, creusait le lit,

Que ma vie même entre tes lèvres est restée.

À toi je reste, depuis, attaché par l’esprit.

Tu ne ressembles pas à une clocharde, Lisa. Ce type est un trouduc qui s’imagine que tous ceux qui ne roulent pas en Mercedes ne méritent pas de vivre. Lisa remercia d’un sourire sa meilleure amie. Tous les soirs, elles bavardaient ensemble en attendant la navette express pour le centre-ville, où elle-même faisait le ménage et où Ruby chantait dans un club

Sans lui répondre, il la poussa contre un tronc et couvrit sa bouche de la sienne, sauvagement.

Écrasé entre le corps de Circenn et l'arbre, Lisa expira tout l'air contenu dans ses poumons. Simultanément, elle se sentit assaillie par le flot d'émotions qui se bousculaient en lui : de la souffrance, du désespoir et le besoin viscéral de la posséder, de la faire totalement sienne en la marquant avec son corps - ainsi qu'autre chose, de plus fondamental encore, qui restait malheureusement hors de sa portée.

- A moi... gronda-t-il farouchement.

Entre deux assauts de ses lèvres, Lisa s'efforça de reprendre son souffle.

-Parole de barbare médiéval, primitif et arrogant...

- Rien n'est plus vrai, pourtant. Tu es à moi.

"Les enfants voient trop de choses pour rester longtemps des enfants."

Elle eut le temps de l’entendre ajouter dans le combiné, d’un ton radouci : — Non, ce n’est pas à toi que je parle. Il y avait une espèce de clocharde dans la rue. Avec tous les impôts qu’on paie, ils pourraient tout de même… La suite se perdit dans le brouhaha de la circulation tandis que le véhicule s’éloignait. — Je n’étais pas dans le caniveau ! protesta Lisa, même si le conducteur ne pouvait plus l’entendre

— Nos hôtes ne vont pas aimer ça, assura Galan en secouant la tête de dépit. Tu sais à quel point les Templiers sont farouches et à quel point ils se méfient des femmes.

— Parce qu’ils ne peuvent en avoir aucune, intervint Duncan. Dans leur effort désespéré pour se garder de toute tentation et de toute idée de luxure, ils ne cessent de faire aux femmes de mauvais procès. Un vœu de célibat n’est pas chose naturelle pour un homme. Celui qu’ils ont prononcé transforme les Templiers en monstres froids et irascibles. Tandis que moi, qui me complais au lit des femmes, je suis l’exemple même de la bonne humeur et de l’amabilité.

 Cela n’a aucune importance, ajouta Lisa. Ce n’est pas comme si j’essayais d’impressionner qui que ce soit. — Rien ne t’en empêcherait. J’ai l’impression que tu ignores totalement à quoi tu ressembles ! Ce type devait être gay pour n’avoir pas vu ce qui crève les yeux. Il n’y a pas d’autre explication