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Christian Markos vida sa flûte de champagne et se resservit aussitôt.
Il avait prévu une journée difficile mais une torture pareille ? Ce n’était pas humain… Alors qu’il se tenait aux côtés de son meilleur ami — qui vivait le plus beau jour de sa vie —, une seule pensée dominait son esprit.
Cet ami, ce frère presque, il l’avait trahi.
Afficher en entierAlors que Rocco échangeait ses vœux au pied de l’autel, Christian essayait désespérément de ne pas regarder Alessandra, mais ses yeux semblaient animés d’une vie propre et c’était une lutte de chaque instant.
Alessandra Mondelli était la sœur cadette de Rocco.
Une belle enfant, un peu maigrichonne, qui s’était muée en une femme ravissante… La seule qui lui était interdite.
Ou aurait dû l’être.
Dans la robe de soie pastel qui révélait ses beaux bras nus, ses cheveux auburn coiffés en un gracieux chignon, elle était arrivée par bateau avec la mariée, le soleil doux du printemps caressant sa peau dorée.
Aux yeux de Christian, elle éclipsait toutes les femmes présentes, y compris la reine du jour, pourtant mannequin et réputée pour sa beauté.
Afficher en entierLa dernière fois qu’il avait vu Alessandra, elle portait une courte robe de dentelle crème rebrodée de perles noires, et des escarpins si vertigineux qu’il s’était étonné
qu’elle ne trébuche pas. Mais elle devait en avoir l’habitude, et sa chute de reins délicieuse ondulait à chaque
8 pas. C’était la dernière fois qu’il l’avait vue… habillée, car ensuite elle s’était retrouvée nue sous la couette de son lit.
Le mariage battait son plein. La foule des invités
était passée des superbes jardins en bordure du lac de
Côme à la salle de bal de la Villa Mondelli. Le repas achevé, les festivités étaient sur le point de commencer.
Afficher en entierChristian avait fait son discours de garçon d’honneur et les invités avaient ri, particulièrement quand il avait entamé la lecture des bêtises que Stefan et Zayed avaient glissées dans son discours… Enfin, c’était terminé et
Christian aurait dû se détendre, mais ce n’était pas le cas.
Une starlette américaine, belle à damner un saint, lui faisait les yeux doux. Six semaines plus tôt, il se serait précipité vers elle, ou vers l’une des superbes créatures invitées à ce qu’on désignait déjà comme « le mariage du siècle »… Il n’avait que l’embarras du choix. Et pourtant, aucune ne tentait ses appétits d’ordinaire bien aiguisés.
Aucune… à part celle qui lui était interdite.
Afficher en entierComment avait-il pu laisser les choses dégénérer ainsi ? Habitué à collectionner les conquêtes, jamais il ne perdait le contrôle de lui-même. Sauf avec Alessandra…
Et incriminer le champagne n’arrangeait rien. Le vrai coupable, c’était bien lui.
Alessandra était vulnérable. Même si elle faisait de son mieux pour le cacher, la récente mort de son grandpère, qui l’avait élevée, l’avait profondément affectée.
Christian était passé chez les Mondelli à son retour de Hong Kong, dans l’espoir d’entraîner Rocco dans une virée nocturne. Mais ce dernier était à New York et il était tombé sur Alessandra, qui avait insisté pour qu’il l’emmène dîner. En temps normal, il se serait poliment excusé et aurait repris son jet privé en direction d’Athènes. Mais le désespoir qu’il avait lu dans ses yeux l’avait ébranlé. Il s’était rappelé ses efforts pour rester droite et digne pendant le service funéraire et avait décidé de rester.
Afficher en entierA plusieurs centaines de mètres au-dessus de New York, la nuit était fraîche. Drapée dans son châle, Clio Norwood jetait des regards impatients autour d’elle. Mais son fiancé n’était nulle part en vue parmi la foule des invités richissimes qui se pressaient au sommet de l’Empire State Building. Ashley, la secrétaire de Jackson, était venue le chercher sous un prétexte urgent et Clio ne l’avait plus revu depuis.
Afficher en entierElle réprima un sentiment de malaise, dû sans nul doute à la grippe dont elle se remettait à peine. Elle se sentait fragile, ce soir, pareille à une statue de cristal que le moindre choc risquait de faire voler en éclats. L’atmosphère électrique de New York, qu’elle habitait depuis dix ans, parvenait d’habitude à lui remonter le moral, à lui faire oublier ses échecs et ses rêves enterrés par la dure réalité de la vie.
Mais ce soir, même la ville qui ne dormait jamais ne pouvait dissiper l’appréhension inexplicable qui s’était emparée d’elle. Jackson était rentré la veille d’un voyage de trois semaines en Europe, d’humeur massacrante parce qu’il avait raté une affaire immobilière juteuse.
Afficher en entierAu bureau, ils avaient à peine échangé trois mots de toute la journée. Et quand elle avait regagné l’appartement luxueux qu’ils partageaient depuis un an, il lui avait ordonné de se préparer à se rendre à cette soirée.
Ordonné, c’était le mot. Il n’avait pas demandé, il n’avait pas suggéré, il lui avait donné un ordre, un schéma qui semblait se reproduire avec une régularité alarmante. Mais, consciente du stress lié à son métier et de la pression qu’imposait la réussite professionnelle, elle avait capitulé.
Ce soir, Jackson avait besoin de son aide pour convaincre Jane Alcott, une vieille amie des parents de Clio, de lui confier la gestion de sa fortune.
Afficher en entierPourvu que je n’arrive pas trop tard ! priait silencieusement Nadia tandis qu’elle se hâtait vers le palais.
Elle atteignait les grilles monumentales lorsqu’elle en vit sortir un essaim de jeunes femmes dont les tenues diaphanes flottaient autour d’elles, tels des papillons aux ailes multicolores.
Profitant de la cohue, elle se faufila dans le hall d’entrée surplombé d’un dôme imposant où se bousculait un véritable harem. Car, comment appeler autrement ces créatures, parmi les plus ravissantes du royaume, qui s’étaient parées de leurs plus beaux atours et de leurs bijoux les plus étincelants pour paraître devant le cheikh nouvellement couronné, Zayed Al Afzal ?
Afficher en entierA en juger par l’expression sombre des gardes qui les escortaient vers la sortie, l’entrevue avait dû tourner court. A priori, nulle n’avait trouvé grâce aux yeux du souverain. Les avait-il renvoyées parce que aucune n’était à la hauteur de ses royales attentes ?
Qu’à cela ne tienne ! Il lui suffirait de se montrer plus convaincante.
Nadia releva légèrement sa jupe vaporeuse afin qu’elle n’entrave pas ses mouvements et se fraya un chemin, cherchant à se fondre dans la foule des candidates malchanceuses. Les cerbères paraissaient un peu dépassés par les événements, ne sachant où donner de la tête devant tant de beautés dont les appas étaient à peine voilés.
C’était maintenant ou jamais.
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