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Il y a des plantes qui naissent et croissent vite ; d’autres sont tardives et mal venues. Notre amour était de la première espèce : il jaillit d’un tel élan, avec une telle sève, que, en peu de temps, il était la plus grande, la plus touffue, la plus exubérante des créations de la nature. Je ne pourrais vous dire exactement combien de jours demanda cette croissance. Je me souviens d’un certain soir qui vit éclore la fleur, ou le baiser, si vous préférez l’appeler ainsi, un baiser qu’elle me donna, tremblante – la pauvre petite – tremblante de crainte, parce que cela se passait au portail du jardin. Nous nous unîmes dans ce baiser unique, bref comme l’occasion, ardent comme l’amour, prologue d’une vie de délices, de terreurs, de remords, de plaisirs qui s’achevaient en douleur, d’afflictions qui s’épanouissaient en allégresse – une hypocrisie patiente et systématique, unique frein d’une passion sans frein – vie d’agitations, de colères, de désespoirs et de jalousies, qu’une heure suffisait à payer surabondamment ; mais venait une autre heure, qui engloutissait la première et tout son cortège, ne laissant surnager que les agitations et le reste, et le reste du reste, qui est l’ennui et la satiété. Tel fut le livre de ce prologue.

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Peut-être le lecteur sera-t-il surpris de la franchise avec laquelle j’expose et mets en lumière ma médiocrité ; qu’il n’oublie pas que la franchise est la première qualité d’un défunt. Dans la vie, le coup d’œil de l’opinion, le conflit des intérêts, la lutte des convoitises, obligent les gens à dissimuler les haillons, à cacher les accrocs et les reprises, à ne pas dévoiler au monde entier les révélations de la conscience. Le meilleur résultat de cette obligation, c’est lorsque l’homme, à force de tromper les autres, en arrive à se tromper lui-même, car dans ce cas il s’épargne la honte, qui est un sentiment pénible, et l’hypocrisie, qui est un vice hideux. Mais dans la mort quelle différence ! Quel soulagement ! Quelle liberté ! Comme l’on peut rejeter le masque, lancer au fossé tout le clinquant, se détendre, changer de figure, de costume, confesser sans détour ce que l’on fut et ce que l’on ne fut pas ! Car, en somme, il n’y a plus de voisins, plus d’amis, plus d’ennemis, plus d’étrangers, plus de relations ; il n’y a plus de public. Le coup d’œil de l’opinion, ce coup d’œil perçant, ce coup d’œil de juge, perd toute sa force dès que nous foulons le territoire des morts. Je ne dis pas qu’il ne pénètre pas jusqu’ici pour nous examiner et nous juger ; mais c’est à nous que jugements et examens sont totalement indifférents. Sachez-le, Messieurs les vivants : il n’y a rien d’aussi incommensurable que le dédain des morts.

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Nous avions encore d’autres parents et quelques intimes, qui ne valent pas la peine d’être cités ; il n’y avait pas entre eux et nous de vie commune, mais une vie intermittente coupée de longues séparations. La seule chose qui importe, c’est le ton général du milieu domestique et je vous l’ai dépeint : vulgarité d’esprit, amour du clinquant et du bruit, faiblesse de la volonté, règne du caprice – et le reste.

Tels étaient le sol et l’engrais qui firent éclore cette illustre fleur.

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Comme les autres lecteurs, ses confrères, je pense qu’il préfère l’anecdote à la réflexion, en quoi il a bien raison. Nous y arriverons donc. Mais il ne faut pas oublier que ce livre est écrit sans hâte, avec le flegme d’un homme déjà délivré de la brièveté du siècle, œuvre éminemment philosophique, d’une philosophie inégale, tantôt sévère, tantôt plaisante, qui ne veut ni construire ni détruire, qui ne peut ni enflammer ni refroidir, qui est tout de même plus qu’un passe-temps et moins qu’un apostolat.

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« Cette idée n’était rien de moins que l’invention d’un médicament sublime, un emplâtre “anti-hypocondriaque”, destiné au soulagement de notre humanité mélancolique. Dans la demande de privilège que j’adressai, j’appelai l’attention du gouvernement sur le caractère véritablement chrétien de mon invention. Je ne cachai cependant pas à mes amis les avantages pécuniaires qui devaient résulter de la distribution d’un produit si grandement et si profondément efficace. Mais maintenant que je suis ici, de l’autre côté de la vie, je puis tout avouer : ce qui eut sur moi le plus d’influence, ce fut le désir de voir imprimer dans les journaux, les prospectus, les devantures, à tous les coins de rues et sur les boîtes du remède, ces trois mots : Emplâtre Brás Cubas. Pourquoi le nier ? J’avais la passion du bruit, de la réclame, du feu d’artifice. Peut-être les gens modestes me reprocheront-ils ce défaut, mais je pense que les gens habiles y reconnaîtront une qualité. Ainsi mon idée avait deux faces, comme les médailles, l’une tournée vers le public, l’autre vers moi. D’un côté, philanthropie et bénéfices ; de l’autre, soif de publicité. Disons mieux : amour de la gloire. 

Un de mes oncles, chanoine à prébende entière, avait coutume de dire que l’amour de la gloire temporelle était la perdition des âmes, lesquelles ne devaient aspirer qu’à la gloire éternelle. À quoi un autre oncle, officier d’un des anciens régiments d’infanterie, rétorquait que l’amour de la gloire était la chose la plus vraiment humaine qu’il y eût en l’homme, dont elle offrait par suite l’image la plus pure. »

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Perhaps the reader is astonished by the frankness with which I expose and emphasize my mediocrity; let him remember that frankness is the virtue most appropriate to a defunct. In life, the watchful eye of public opinion, the conflict of interests, the struggle of greed against greed oblige a man to hide his old rags, to conceal the rips and patches, to withhold from the world the revelations that he makes to his own conscience; and the greatest reward comes when a man, in so deceiving others, manages at the same time to deceive himself, for in such case he spares himself shame, which is a painful experience, and hypocrisy, which is a hideous vice. But in death, what a difference! what relief! what freedom! How glorious to throw away your cloak, to dump your spangles in a ditch, to unfold yourself, to strip off all your paint and ornaments, to confess plainly what you were and what you failed to be! For, after all, you have no neighbors, no friends, no enemies, no acquaintances, no strangers, no audience at all. The sharp and judicial eye of public opinion loses its power as soon as we enter the territory of death. I do not deny that it sometimes glances this way and examines and judges us, but we dead folk are not concerned about its judgment. You who still live, believe me, there is nothing in the world so monstrously vast as our indifference.”

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“Why the devil couldn’t it have been blue?” I said to myself.

And this thought—one of the most profound ever made since the discovery of butterflies—consoled me for my misdeed and reconciled me with myself. I stood there, looking at the corpse with, I confess, a certain sympathy. The butterfly had probably come out of the woods, well-fed and happy, into the sunlight of a beautiful morning. Modest in its demands on life, it had been content to fly about and exhibit its special beauty under the vast cupola of a blue sky, al sky that is always blue for those that have wings. It flew through my open window, entered by room, and found me there. I suppose it had never seen a man; therefore it did not know what a man was. It described an infinite number of circles about my body and saw that I moved, that I had eyes, arms, legs, a divine aspect, and colossal stature. Then it said to itself, “This is probably the maker of butterflies.” The idea overwhelmed it, terrified it; but fear, which is sometimes stimulating, suggested the best way for it to please its creator was to kiss him on the forehead, and so it kissed me on the forehead. When I brushed it away, it rested on the windowpane, saw from there the portrait of my father, and quite possibly perceived a half-truth, i.e., that the man in the picture was the father of the creator of butterflies, and it flew to beg his mercy.

Then a blow from a towel ended the adventure. Neither the blue sky’s immensity, nor the flowers’ joy, nor the green leaves’ splendor could protect the creature against a face towel, a few square inches fo cheap linin. Note how excellent it is to be superior to butterflies! For, even if it had been blue, its life would not have been safe; I might have pierced it with a pin and kept it to delight my eyes. It was not blue. This last thought consoled me again. I placed the nail of my middle finger against my thumb, gave the cadaver a flip, and it fell into the garden. It was high time; the provident ants were already gathering around…Yes, I stand by my first idea: I think that it would have been better for the butterfly if it had been born blue.”

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Then I said to myself, "If the centuries are going by, mine will come too, and will pass, and after a time the last century of all will come, and then I shall understand." And I fixed my eyes on the ages that were coming and passing on; now I was calm and resolute, maybe even happy. Each age brought its share of light and shade, of apathy and struggle, of truth and error, and its parade of systems, of new ideas, of new illusions; in each of them the verdure of spring burst forth, grew yellow with age, and then, young once more, burst forth again. While life thus moved with the regularity of a calendar, history and civilization developed; and man, at first naked and unarmed, clothed and armed himself, built hut and palace, villages and hundred-gated Thebes, created science that scrutinizes and art that elevates, made himself an orator, a mechanic, a philosopher, ran all over the face of the globe, went down into the earth and up to the clouds, performing the mysterious work through which he satisfied the necessities of life and tried to forget his loneliness. My tired eyes finally saw the present age go by end, after it, future ages. The present age, as it approached, was agile, skillful, vibrant, proud, a little verbose, audacious, learned, but in the end it was as miserable as the earlier ones. And so it passed, and so passed the others, with the same speed and monotony.”

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“I am beginning to be sorry that I ever undertook to write this book. Not that it bores me; I have nothing else to do; indeed, it is a welcome distraction from eternity. But the book is tedious, it smells of the tomb, it has a rigor mortis about it; a serious fault, and yet a relatively small one, for the great defect of this book is you, reader. You want to live fast, to get to the end, and the book ambles along slowly; you like straight, solid narrative and a smooth style, but this book and my style are like a pair of drunks; they stagger to the right and to the left, they start and they stop, they mutter, they roar, they guffaw, they threaten the sky, they slip and fall...

And fall! Unhappy leaves of my cypress tree, you had to fall, like everything else that is lovely and beautiful; if I had eyes, I would shed a tear of remembrance for you. And this is the great advantage in being dead, that if you have no mouth with which to laugh, neither have you eyes with which to cry.”

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Un beau matin, en effet, comme je me promenais dans mon jardin, une idée vint se suspendre au trapèze de mon cerveau. Une fois suspendue, elle se mit à jouer des bras, des jambes, à exécuter les tours de voltige les plus hardis que l’on puisse imaginer. Je restais à la contempler, quand soudain elle fit un grand saut, puis, étendant les bras et les jambes, finit par prendre la forme d’un X : déchiffre-moi ou je te dévore.

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