Extraits

Parfois, je le surprends à prendre, lorsqu'un autre homme se fait pressant. Je crois qu'au fond de lui il ne me hait pas. Non pas qu'il m'aime, car en toute honnêteté, je ne le pense pas capable d'avoir des sentiments, mais son emprise sur moi lui confère un rôle protecteur, qui m'a sauvé la mise plus d'une fois. Je suis sa propriété. Il me défend comme son propre bien.

- Papa, tu me manques tellement !

Ses mains glissent jusqu'à mes épaules et il me fait reculer un peu, admirant la jeune femme que je suis devenue.

- Je suis fière de toi ma chérie. Tu es devenue un ange.

Je ris, entre deux sanglots.

- Pas exactement, papa...

- Pour moi, tu es un ange. Tu sais, de là où je suis, je vieille sur toi, et sur ta mère.

- Ce n'est pas facile... J'enchaine les erreurs, tu sais...

Son regard bienveillant apaise mon angoisse et ma peine.

- Suis ton coeur Elisa, lui ne te trompera jamais.

- Je t'aime, Papa.

...

La douceur du satin sur ma joue.

Un infime, mais puissant rayon de lumière perce les vieux volets en bois fermés. Il joue avec mes paupières, leur implorant de s'ouvrir. Une migraine lancinante tambourine dans ma tête, sans doute sur à la fatigue. Il faut admettre que je dors peu.