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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-26T19:02:49+01:00

On s’en fout de ta sieste. Il y a des fées jaunes avec des armes étranges qui sont en train de se masser aux frontières.

— Oh, pour l’amour de Dieu, tu n’es plus dans les Highlands.

— J’ai dû me battre pour me sortir de Canal Street. Seule une escrimeuse hors pair comme moi pouvait s’en sortir. Ensuite on a réussi à sauter sur une voiture de police mais ils nous poursuivaient toujours. Allez, Morag. » Elle se tourna vers son amie. « Dégaine ton épée. »

Heather était maintenant d’humeur franchement guerrière. Elle sautilla sur le rebord de la fenêtre et se mit à marcher de long en large.

« Wha maur meddle wi me, criait-elle à la fenêtre. Touch not the cat bot a glove ! »

C’était la devise du clan des MacKintosh, assez obscure même pour des Écossais.

Elle se pencha pour repérer l’ennemi. Il n’y avait personne en vue.

« Bien, dit-elle, on dirait bien que je les ai mis en déroute. Ah ! Il faut plus que quelques fées d’une drôle de couleur pour capturer un guerrier MacKintosh. »

Elle brandit une dernière fois son épée vers le monde en général, puis revint à l’intérieur d’un petit bond.

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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-26T19:00:41+01:00

« J’en veux pas de ta leçon de violon, déclara Dinnie. Et je ne veux pas de toi ici. Va rejoindre ta copine.

— Ce n’est pas ma copine, protesta Heather. C’est juste quelqu’un que j’ai eu la malchance de rencontrer. J’ai eu pitié d’elle. Pour te dire la vérité, elle me fait vraiment chier. »

Heather s’installa avec un dé à coudre de whisky, habilement subtilisé au bar du coin.

« Moi je, moi je, moi je, sans arrêt. Tout ça parce qu’elle est vaguement médium. Tu parles. Les médiums, il y en a treize à la douzaine chez les fées. C’est banal à pleurer. Son don, je n’en voudrais même pas si on me l’offrait, moi. Bien sûr, son vrai problème, c’est qu’elle est maladivement jalouse de ma sublime chevelure dorée qui a rendu dingues tous les fées mâles d’Écosse. Ça la rendait folle. Les hommes préfèrent les blondes, comme on disait dans les Highlands.

— Mais vous vous teignez les cheveux toutes les deux, fit remarquer Dinnie, jetant un œil désapprobateur sur les bouts cramoisis des tresses blondes de Heather.

— Sauf que j’ai toujours eu de plus beaux cheveux, gloussa Heather. Les cheveux de Morag sont trop foncés, ils prennent mal la teinture. »

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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-26T18:59:24+01:00

Dinnie était parti pour jouer du violon dans la rue, chose qu’il ne faisait qu’en cas d’extrême nécessité.

Il cadenassa son vélo place Saint-Marc. Trois jeunes SDF en guenilles lui demandèrent successivement une petite pièce, mais il les ignora et commença à jouer.

Heather secoua la tête, incrédule. Dinnie jouait si faux que ça dépassait l’imagination. Les passants traversaient la rue pour l’éviter et lui hurlaient des insultes. Le dealer de coke à la petite semaine quitta le coin de la rue pour aller faire sa pause déjeuner. Les SDF, qui avaient trop souffert pour être découragés par un violon criard, se contentèrent de se tourner de l’autre côté.

Au bout d’une demi-heure de gémissements plaintifs, Dinnie n’avait toujours rien gagné.

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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-25T11:43:32+01:00

« Sur quoi vous, qui aimez essentiellement jouer de la musique et manger des champignons et n’avez aucune envie d’aller travailler douze heures par jour dans une usine, vous avez décampé vers l’Irlande, aidés par deux fées irlandaises. Sur le chemin vous avez rencontré deux fées écossaises qui ont prétendu premièrement avoir été chassées de leur ville natale pour avoir joué les Ramones sur leurs violons, et deuxièmement avoir été chassées d’Écosse pour un autre délit qu’elles ne voulaient pas avouer, ensuite vous avez trouvé un champ de champignons hallucinogènes et vous les avez tous mangés. Au lieu de continuer à voler votre chemin.

— Nous étions fatigués.

— Bien. Subséquemment vous avez bu plus de bière et de whisky que vous ne pouvez vous en souvenir, puis vous avez été embarqués on ne sait comment dans le chargement d’un camion. Ensuite, tout ce dont vous vous souvenez c’est d’avoir été conduits sur la 5e avenue, probablement après avoir été chargés dans les soutes d’une espèce d’avion-cargo. C’est ça ? »

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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-25T11:42:18+01:00

« Comment peux-tu te moquer d’un MacKintosh, enragea Heather, qui ne supportait pas qu’on touche à son clan de quelque façon que ce soit. Même un humain MacKintosh vaut cent fois mieux que tous ces gros menteurs et tricheurs de MacPherson !

— Comment oses-tu traiter les MacPherson de menteurs et de tricheurs ? » hurla Morag.

Les yeux verts de la fée lançaient des flammes.

« Écoutez », dit Dinnie, mais personne ne lui prêta attention.

« Vous êtes des gros menteurs et des gros tricheurs. Menteurs, tricheurs, voleurs, tout juste bons à…

— Heather MacKintosh, j’espère ne plus jamais te revoir ! » hurla Morag, et elle bondit par la fenêtre.

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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-25T11:41:37+01:00

« Permettez-moi de me présenter. Je suis Morag MacPherson, fée.

— Et je suis Heather MacKintosh, fée. Et la meilleure violoniste d’Écosse.

— Quoi ? protesta Morag. C’est moi la meilleure violoniste d’Écosse. »

Heather s’écroula de rire.

« Comment peux-tu rire de ma façon de jouer du violon. Je suis Morag MacPherson, la championne des championnes, continua la fée aux cheveux sombres.

— Eh ben moi je m’appelle Dinnie MacKintosh et vous pouvez aller vous faire voir ailleurs. »

Cette fois c’est Morag qui s’écroula de rire.

« Qu’est-ce qui est si drôle ?

— C’est un MacKintosh, gloussa Morag. Devine pourquoi il joue si mal du violon. Les MacKintosh n’ont jamais pu aligner deux notes correctement. »

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Extrait ajouté par anonyme 2016-03-25T11:39:50+01:00

« Y a deux fées qui sont rentrées par ma fenêtre et qui ont dégueulé sur ma moquette ! », hurla-t-il en déboulant dans la 4e rue, assez peu conscient de l’effet produit sur les passants, avant que des éboueurs, trimballant des sacs-poubelle vers leur camion, ne s’arrêtent pour se marrer.

« Qu’est-ce que vous avez dit ?

— Là-haut, s’étrangla Dinnie, deux fées, avec des kilts et des violons et de petites épées… et des kilts verts… »

Les éboueurs le fixaient. Dinnie ravala sa tirade decrescendo.

« Eh ! gueula le conducteur du camion poubelle, au lieu de parler à cette grosse tante, au boulot ! Maniez-vous le cul !

— Mais non, mais c’est vrai », protesta Dinnie, mais plus personne ne l’écoutait. L’air hagard, Dinnie chercha désespérément à retenir les éboueurs du regard.

Ils ne m’ont pas cru, se dit-il. Évidemment. Je ne me crois même pas moi-même.

Au coin de la rue, quatre Portoricains tapaient dans une balle de tennis. Leur regard apitoyé se dirigeait sur Dinnie. Vaincu par le ridicule, Dinnie battit en retraite dans le vieux théâtre situé au rez-de-chaussée de son immeuble.

« J’ai droit au respect de mon intimité, grogna-t-il. Et de ma santé mentale. »

Il décida d’aller acheter de la bière à l’épicerie d’en face.

« Mais si je trouve deux fées chez moi quand je remonte, ça va chier. »

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Extrait ajouté par anonyme 2016-01-15T11:38:00+01:00

« Et voilà que maintenant j’ai atterri à New York, dans leur ville. C’est forcément le destin, vu qu’une des raisons pour lesquelles Heather et moi avons quitté Cruickshank au départ était que toutes les fées s’étaient liguées contre nous parce qu’on jouait des versions garage-punk de danses traditionnelles écossaises et qu’on portait des kilts déchirés. Elles nous reprochaient aussi de nous teindre les cheveux. »

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Extrait ajouté par Miney 2013-10-26T10:52:55+02:00

Dinnie, un ennemi de l'humanité en surcharge pondérale, était le pire violoniste de New York, mais se trouvait pourtant occupé à jouer comme un pied lorsque deux mignonnes petites fées trébuchèrent par sa fenêtre du quatrième étage et vomirent sur sa moquette.

"Désolée, fit l'une.

- T'en fais pas, fit l'autre, je suis sûre que pour les humains, le vomi de fée sent la rose."

Entretemps, Dinnie avait largement eu le temps de se propulser dans l'escalier, dévalant les étages à une vitesse croissante.

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