Extraits

La Tour des Seigneurs Infinis était moins impressionnante que son nom ne l’indiquait. Hexagonale, haute de trois étages, couverte d’un toit surmonté d’un pilastre d’or blanc, elle se révélait plus petite que n’importe quelle tourelle d’armes du Fidelitas Lex. Mais l’édifice dominait Quarante-sept Neuf d’une manière qui justifiait largement son titre.

— Je m’attendais à un bâtiment plus imposant, observa le capitaine Jarulek.

À l’instar de sa peau, son armure grise était nervurée d’un entrelacs continu d’écritures cunéiformes : des extraits du Livre de Lorgar, gravés avec soin dans la langue de Colchis en témoignage de sa dévotion.

Derrière lui se tenaient quarante Word Bearers. Les huiles bénies recouvrant leurs cuirasses anthracite luisaient sur les symboles de l’escouade et la rune du chapitre de la Perpetual Spiral. Ils étaient accompagnés du chapelain Melchiades, que Kor Phaeron avait connu sur Colchis sous le nom de Dar Voldak.

Premier Capitaine et Gardien de la Foi, le favori de l’Urizen avait pris le commandement personnel de l’ultime assaut contre le bastion de l’Église qui se faisait appeler la Coupe d’Argent. Les sanctuaires et les adeptes du culte avaient été immolés à travers tout Hiérapolis. Les derniers hérétiques seraient massacrés ce jour sur ordre de Lorgar Aurelian. Kor Phaeron était épaulé par dix space marines du Cercle des Cendres, des guerriers voués à la destruction de toutes les fausses idoles et des hérésies.

— Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, fit remarquer Kor Phaeron. Si l’on se fie aux confessions des rebelles, la tour surplombe une nécropole qui s’étend au-dessous de la majeure partie de cette ville.

D’un geste large, il embrassa les ruines qui les entouraient, des bâtiments rasés par le bombardement de missiles orbitaux et de Whirlwind qui s’était déroulé la veille. Au milieu de toute cette destruction, et malgré la férocité de l’attaque, la tour restait debout. Les rapports officiels de la légion l’imputaient à un champ d’énergie dissimulé. Kor Phaeron y voyait plutôt l’œuvre d’une puissance plus ésotérique. Par conséquent, il avait décidé de s’impliquer directement dans sa destruction, d’où la présence de ses propres hommes sous l’aspect du Cercle des Cendres, des hommes qui savaient qu’on ne pouvait ni enterrer ni brûler la Vérité.