Commentaire de Cyrlight

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Les Roses de Trianon sont une saga jeunesse qui met en scène Roselys, une jeune noble de campagne, invitée à Paris par la famille de sa cousine Aimée, et qui se retrouve plus ou moins par hasard admise à Trianon, le petit château où Marie-Antoinette aime à se retirer afin de fuir Versailles et sa pesante étiquette.

Une lecture sympathique, peut-être un brin trop jeunesse à mon goût. Bien que ce soit d’ordinaire mon genre de prédilection, j’aime aussi beaucoup les romans historiques, et même si cette œuvre s’en sort honorablement à ce niveau, elle pèche un peu par son dynamisme.

Les plus jeunes s’en délecteront, ils n’auront pas le temps de s’ennuyer, mais j’ai pour ma part trouvé que tout s’enchaînait très (trop) vite, sans temps mort pour laisser au lecteur le temps de souffler. Beaucoup de personnages se succèdent, et j’ai mis quelques chapitres à me retrouver entre Bichette, Guichette, d’Artois et tous les autres noms qui défilent à Trianon.

Du fait de leur grand nombre, ils sont peu exploités et se limitent à un trait de caractère pour la plupart : la timide Aimée, son insupportable mère, la réservée Louise, la frivole Aglaé… Seule Marie-Antoinette tire véritablement son épingle du jeu. Je craignais qu’elle ne soit montrée sous un jour édulcoré, au lieu de quoi l’auteur retranscrit bien son côté à la fois rebelle et capricieuse, mais aussi assez tyrannique sur les bords, tout en subissant en permanence la pression de l’image qu’elle renvoie en tant que souveraine.

Quant aux deux personnages principaux, Roselys et Étienne… Malheureusement, c’est là où ça a coincé pour moi. Autant j’ai apprécié la dimension historique, autant avec eux, le courant n’est pas passé.

Déjà, difficile de ne pas établir de parallèle avec la bande dessinée La Rose écarlate (Patricia Lyfoung) et son duo de justiciers, jeunes, beaux, escrimeurs talentueux et pas indifférents l’un à l’autre. Cette sensation de déjà-vu m’a cependant moins gênée que l’aspect Mary-Sue de Roselys.

Elle est parfaite. Elle sait se battre, elle est intelligente, elle parle je ne sais combien de langues, elle est douée pour monter à cheval et manier un attelage, elle déjoue les plans et les projets de tout le monde, et en plus, elle est de cette fameuse beauté qui s’ignore, celle qui se trouve banale face à un miroir mais devant qui tout le monde tombe en pâmoison.

Étienne est un peu plus intéressant, du fait de son passé et de l’épreuve qu’il a eu à traverser, mais je n’ai pas non plus apprécié leur relation. Rosalys en particulier est vraiment immature, avec ses piques et ses provocations incessantes, qui confère à ce petit amour-haine que l’auteur a voulu instaurer un résultat plus agaçant que réussi.

En conclusion, je dirais que c’est un roman parfait pour préadolescents, si tant est qu’ils s’intéressent à l’Histoire et aux récits de cape et d’épée, mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable, essentiellement à cause de son tandem principal et de ses personnages secondaires peu marquants. Je lirai probablement la suite si l’occasion se présente, mais je ne me jetterai pas dessus.