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Extrait

Extrait ajouté par anonyme 2014-12-04T01:22:08+01:00

1

Derbyshire, juin 1817

La tour médiévale se dressait, haute et fière, au-dessus de la lande qui entourait le château. Revêtue de briques d'un rouge vibrant, elle se revendiquait étrangère sur ce plateau de calcaire blanc. Derick Aveline, vicomte de Scarsdale, laissa échapper un petit rire amer. Être étranger... il ne savait que trop ce que c'était.

S'il existait un lieu au monde qu'il avait espéré ne jamais revoir, c'était assurément ce domaine, qui était aussi la plus septentrionale des propriétés familiales. La plupart des gens auraient sans doute été étonnés vu le nombre d'endroits dangereux qu'il avait fréquentés au fil des ans, mais ces collines verdoyantes et ces vallées encaissées où il avait passé son enfance lui semblaient plus menaçantes et plus sinistres que les plus sordides des geôles françaises qu'il avait connues.

D'un coup de talon, Derick éperonna sa monture. Tandis qu'il descendait la petite pente et s'engageait dans l'allée menant à Aveline Castle, un flot de souvenirs l'assaillit. Le garçon plein d'énergie qu'il avait été, toujours par monts et par vaux à travers cette région du White Peak, au fil d'interminables journées d'été... Sa mère qui le regardait, les yeux rougis, avec tristesse ou indifférence... Le dernier jour où il avait posé les yeux sur ce coin d'Angleterre - ce fameux jour où son identité s'était désagrégée à l'image des antiques pierres de calcaire qui avaient donné leur nom à ce lieu.

Le gravier crissa sous les sabots de son étalon lorsqu'il pénétra dans la cour de l'écurie, l'arrachant à ses pensées. Quel idiot d'être revenu ! Sans cette ultime mission pour la Couronne, jamais il n'aurait remis les pieds ici, mais il avait toujours fait passer l'amour de la patrie avant le reste.

Même s'il ne s'agissait pas de sa patrie.

— Il y a quelqu'un ? cria-t-il en mettant pied à terre.

Il fit jouer les muscles endoloris de ses épaules. Il avait dû brûler les étapes pour ne pas se laisser rattraper par la pluie et son corps le lui rappelait. Avec un peu de chance, un repas chaud, un bon feu et un lit propre l'attendaient. Il parcourut la cour du regard à la recherche d'un lad, en vain.

L'allée qui montait à Aveline Castle était pourtant bien visible à la fois des écuries et de l'entrée principale. Il trouvait inadmissible que personne ne soit venu l'accueillir, d'autant qu'il avait annoncé son arrivée très à l'avance.

Il attendit encore un moment sans que personne n'apparaisse.

— Enfer et damnation ! maugréa-t-il en remontant son col pour se protéger du vent glacial.

Il n'avait devancé la tempête que de quelques minutes, devinait-il. Il mena son cheval dans l'écurie déserte, l'attacha et lui promit de lui envoyer au plus vite un garçon pour le panser.

Puis il longea rapidement la façade nord de l'antique bâtisse du XVe siècle - une démarche bien différente de celle qu'il affectait d'ordinaire. Il se glisserait de nouveau dans la peau de son personnage de dandy insouciant dès qu'il aurait un public.

Il gravit quatre à quatre les marches du perron, et découvrit que la porte était entrouverte. Le personnel se laisserait-il aller depuis la mort de sa mère ? L'endroit était déjà plein de courants d'air. Comment pouvait-on être assez négligent pour oublier de fermer la porte ? Le lourd battant de chêne sculpté grinça sur ses gonds lorsqu'il le poussa.

Il n'y avait pas une bougie d'allumée pour l'accueillir. En vérité, l'endroit semblait abandonné. Fronçant les sourcils, Derick traversa le hall dallé de pierre. Les poils sur sa nuque se hérissèrent quand il découvrit, empilées au pied du monumental escalier, les malles qu'il avait fait expédier et qui auraient dû être déballées depuis longtemps. Aucun feu ne brûlait dans l'âtre. Aucune lampe n'était allumée.

Où diable étaient-ils tous passés ?

— ... explorer cette zone, à partir du méandre de la rivière jusqu'aux chutes...

Une voix féminine pleine d'autorité lui parvint depuis l'arrière de la demeure. Intrigué, Derick se tourna dans cette direction.

— ... et Thomas, John Coachman et vous-même inspecterez les terres situées entre ce point et les premiers contreforts de Felman's Hill.

Derick plissa le front. Il y avait quelque chose d'étrangement familier dans ces inflexions, ce qui était absurde, puisque la seule femme qu'il connaissait dans le Derbyshire était sa propre mère, qui avait rendu l'âme deux mois plus tôt. Alors qu'il se dirigeait vers le long couloir menant aux cuisines, il aperçut de la lumière en provenance de la salle à manger et entendit de vagues murmures.

Il se glissa discrètement dans la pièce et demeura près du mur qui était plongé dans l'ombre. Cela ne fut guère difficile, car personne ne lui prêtait la moindre attention. Il embrassa la salle d'un seul regard - un talent qu'il avait perfectionné au cours de ses nombreuses années d'espionnage.

Une petite vingtaine d'individus de tous âges, hommes et femmes, était rassemblée autour de la table. Des domestiques, à en juger par leur tenue. Depuis le décès de sa mère, Aveline Castle n'employait plus qu'un personnel réduit à sa plus simple expression. Alors qui étaient donc ces gens au visage grave qui échangeaient des murmures inquiets ?

Une odeur de grand air emplissait la pièce. La plupart des personnes présentes portaient manteau, écharpe et chapeau. Plus d'un nez était rougi comme après une longue marche dans le vent, et les chaussures étaient presque toutes maculées de boue.

Ces gens semblaient attendre quelque chose, ou quelqu'un. Derick recula dans l'angle jusqu'à ce qu'il trouve une faille entre ce mur de silhouettes et voie au-delà.

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