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Je frappai ma paume contre le carrelage mouillé tandis que l’eau s’écoulait au goutte à goutte au-dessus de ma tête. « Je dois sucer qui pour prendre une douche correcte ? »

Dès que les mots sortirent de ma bouche et résonnèrent dans la petite salle de bains commune, je les regrettai. J’avais fait pire pour bien moins, mais je ne voulais pas penser à ce que j’avais dû faire pour permettre à ma sœur et moi de survivre.

Je m’emparai de la serviette pendue à un crochet et l’enroulai autour de ma poitrine avant de sortir de la cabine de douche. Ça n’a pas servi à grand-chose, pensai-je en m’observant dans la plaque de métal déformé vissée au mur. Astrid n’était plus avec moi. Après tout ce que j’avais sacrifié pour la protéger, elle avait été enlevée et était retenue prisonnière par un impitoyable seigneur de guerre vandar.

Mon ventre se retournait chaque fois que je repensais au jour où l’énorme extraterrestre l’avait emmenée. Le jour où elle s’était portée volontaire pour le suivre. C’était ce qui me blessait le plus. Elle n’avait pas été traînée hors de mon vaisseau en hurlant et en se débattant. Elle était partie de son plein gré, la tête haute.

Je me contemplai dans l’acier réfléchissant et détachai mon chignon pour laisser mes boucles rousses tomber en cascade autour de mes épaules. Mes yeux vert océan, les mêmes que ma sœur, me rappelèrent son regard lorsqu’elle m’avait dit au revoir. Elle avait été déterminée. Certaine qu’elle faisait ce qu’il fallait. Résolue à me sauver.

Je me détournai de mon reflet et posai les mains de chaque côté du lavabo froid. Ce n’était pas ce qui était censé se passer. C’était moi la capitaine du vaisseau. La sœur aînée. C’était à moi de faire des sacrifices et de prendre soin d’elle, pas l’inverse.

Elle était sous ma responsabilité depuis la mort de nos parents, quand j’avais quinze ans et elle douze. Mes parents ne m’avaient pas demandé de le faire : leur décès avait été soudain et personne ne s’y attendait. Je savais que je devais prendre soin d’elle parce que j’étais la plus coriace. Livrée à elle-même, ma sœur n’aurait jamais réussi à survivre.

Je soupirai en pensant à Astrid, refusant de l’imaginer sur le vaisseau rebelle. Elle était timide et sensible, encore une enfant, et avait toujours été plus perspicace qu’habile de ses mains. Elle était capable de voir l’âme des gens, mais ne possédait pas une once de bon sens. J’avais tenté de l’affecter à différents postes à bord de mon vaisseau cargo, dans l’espoir de trouver un domaine dans lequel elle excellait, mais elle avait toujours été une membre d’équipage médiocre.

Ça n’avait eu aucune importance pour moi. Elle avait beau me rendre chèvre, c’était ma petite sœur et je ne l’aurais jamais laissée se débrouiller seule. Pas alors que je savais pertinemment qu’elle n’aurait pas réussi.

« Pourquoi est-ce qu’ils t’ont enlevée ? » murmurai-je. Je m’étais posé cette question un millier de fois au cours des dernières semaines.

J’avais été prête à payer pour son erreur, celle qui nous avait attiré des ennuis avec les Vandars. J’avais été prête à accepter la mort pour sauver ma sœur et mon vaisseau. Mais Astrid avait tout gâché en suppliant le seigneur de guerre de m’épargner et de la tuer au lieu de moi.

Au fond de moi, je ne m’étais jamais sentie plus fière d’elle qu’à cet instant, mais j’avais aussi été folle de rage. Elle n’était pas censée me sauver. C’était mon devoir et je l’avais accompli pendant la plus grande partie de nos vies. Mais ce terrible jour, c’était Astrid qui avait sauvé ma vie et mon vaisseau. Personne ne l’avait vue depuis.

Le vaisseau frémit, me ramenant à la réalité et me rappelant que je devais rejoindre mon poste. Le premier quart débuterait bientôt, et j’étais toujours sur la passerelle pendant le premier quart. À vrai dire, je travaillais pendant presque tous les quarts depuis qu’Astrid avait été enlevée par la horde vandar. À l’origine, mon vaisseau cargo devait livrer des marchandises à un avant-poste de l’Empire zagrath, mais ma cargaison avait été volée par les rebelles et j’avais désormais une nouvelle mission : retrouver Astrid et la secourir coûte que coûte.

Mon équipage n’était pas ravi de notre nouvel objectif, mais personne ne m’avait ouvertement défiée jusqu’à présent. J’étais la capitaine, après tout, et je les payais toujours. Mais les fonds commenceraient à manquer si on ne livrait pas ces nouvelles marchandises impériales.

Je sortis de la salle de bains et traversai rapidement le couloir jusqu’à mes quartiers. Heureusement, le corridor était désert et peu éclairé. La plupart des membres de l’équipage dormaient dans leur lit de camp ou se trouvaient sur la passerelle pour le sixième tour de veille.

J’entrai dans ma petite cabine et contournai le lit étroit. J’étais la seule à avoir un espace individuel, mais il faisait la taille d’une boîte de conserve. La salle d’eau attenante était tellement exiguë que je préférais me doucher dans la salle de bains commune. Même si dernièrement, aucune n’avait assez de pression pour permettre de prendre une douche satisfaisante.

« Je te réparerai bientôt, dis-je au vaisseau en posant une main contre sa paroi. Dès qu’on aura retrouvé Astrid, je te remettrai entièrement à neuf. »

Bien sûr, je ne savais pas encore comment je paierais. Après avoir rémunéré l’équipage et acheté des marchandises, il ne restait habituellement pas de quoi financer des améliorations, voire toute réparation au-delà de l’entretien de base. Je ne me plaignais pas. Toutes les femmes de vingt-trois ans ne possédaient pas leur propre vaisseau et j’avais conscience de ma chance.

La chance était le bon terme : j’avais remporté le vieux vaisseau cargo au cours d’une partie de cartes. J’avais appris à jouer avec un vieux tricheur professionnel qui aimait que je m’assoie sur ses genoux pendant qu’il me donnait des leçons. Il ne m’avait rien réclamé de plus et je m’étais volontiers exécutée, absorbant ses connaissances avec un sourire aux lèvres. Les mâles demandaient rarement si peu en échange.

Les astuces qu’il m’avait enseignées avaient évité à ma sœur et moi de mourir de faim, et c’était aussi grâce à lui qu’Astrid n’avait jamais été contrainte de faire les mêmes choses que moi. Encore à ce jour, peu de joueurs dans le secteur pouvaient me battre. Ils étaient pourtant nombreux à essayer. Les puissants extraterrestres détestaient l’idée de perdre la face contre une humaine. Cependant, ils ne gagnaient jamais.

J’ouvris un placard dans le mur et fouillai à l’intérieur pour trouver des vêtements propres. Les lessives avaient dû être mises en attente à cause du manque de pression sur le vaisseau. Je grimaçai en constatant que j’avais déjà porté plusieurs fois tout ce que contenait le placard. Rien ne sentait le propre. Si on ne trouvait pas Astrid bientôt, on devrait cesser les recherches à cause de la puanteur de l’équipage.

Je dénichai une chemise bleu marine et un pantalon qui ne sentaient pas trop mauvais. Je les étendis au pied de mon lit après les avoir secoués. Ouvrant un tiroir, je poussai un soupir, rassurée. Au moins, il me restait des sous-vêtements propres.

Bien que je sois la capitaine d’un vaisseau cargo et une redoutable joueuse de cartes, mon tiroir regorgeait de dessous en dentelle. C’était ma seule indulgence, ma seule coquetterie. J’essayai de ne pas penser au fait que bon nombre de ces ensembles m’avaient été offerts par des mâles reconnaissants de mes faveurs. Selon moi, j’avais utilisé ces personnes plus que l’inverse, alors pourquoi ne pourrais-je pas avoir un petit truc sympa en prime ?

Je trouvai mon ensemble de lingerie noir favori, celui avec un délicat liseré en dentelle, et frottai le tissu soyeux entre mes doigts avant de l’enfiler. J’avais acheté ces sous-vêtements moi-même. Ils étaient sans doute mes préférés pour cette raison.

« Aujourd’hui, c’est le grand jour, dis-je à voix haute bien qu’il n’y ait personne pour m’entendre. C’est aujourd’hui qu’on trouve Astrid. »

Je répétais ces mots chaque jour et, chaque jour, j’y croyais. Je devais y croire. Si j’avais pensé ne jamais réussir à arracher ma sœur aux griffes des violents rebelles, je n’aurais plus supporté de vivre. Si je m’autorisais un seul instant à l’imaginer sur le vaisseau du seigneur de guerre, la peur me nouait la gorge. Je redoutais qu’elle se fasse agresser par cet imposant Vandar doté d’une queue qui l’avait regardée comme si elle était un repas.

Je secouai de nouveau la tête, bannissant ces pensées de mon esprit. Ma petite sœur allait bien et quand je mettrais la main sur cette horde, je m’assurerais qu’il ne lui arrive plus jamais rien. Non que je sache comment un seul vaisseau cargo déglingué obligerait une horde vandar à faire quoi que ce soit, mais je m’occuperais de ce problème au moment venu.

« Capitaine ! » La voix de mon copilote grésilla à travers le système de communication rouillé sur le mur.

J’appuyai sur le panneau près de la porte. « Ici Tara. Je t’écoute. »

Des parasites emplirent la pièce avant qu’il reprenne la parole. « Capitaine, tu ferais mieux de venir sur la passerelle dès que possible. »

Mon pouls s’accéléra. « Vous avez trouvé ma sœur ?

— Pas exactement. » D’autres crépitements. « C’est une horde vandar qui nous a trouvés. »

Avant que je puisse lui poser d’autres questions, le vaisseau fut violemment secoué, m’envoyant m’étaler par terre. Merde ! Ils nous tirent dessus ?

Une nouvelle secousse me fit retomber quand j’essayai de me lever. Mes genoux cognèrent violemment contre le sol et la douleur se propagea dans mes jambes. Mon sang se glaça tandis que je frottais mes genoux. Je savais ce que ça signifiait. Je l’avais déjà vécu le jour où Astrid avait été enlevée. J’avais prié pour ne jamais en refaire l’expérience.

Les Vandars s’étaient amarrés à notre vaisseau. Ils s’apprêtaient à nous aborder.

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