Extraits

Des guerriers aux larges épaules fonçaient devant le jeune homme, et d’autres guerriers aux larges épaules se massaient derrière lui. Ils suivaient la route qui menait à Cantular.

La surface autrefois égale, pavée sur plus d’un mètre d’épaisseur, était désormais accidentée et fissurée de toutes parts. Suite à la fusion des deux mondes, les racines de chênes énormes avaient jailli du sol, et des ruisseaux étaient apparus en travers. Aussi Alun regardait-il bien où il mettait les pieds.

Il n’y avait de toute façon pas grand-chose d’autre à voir. Une brume estivale drapait la vallée d’un voile laiteux, dont des arbres émergeaient brièvement sur le passage du jeune homme. Il n’entendait que le lourd martèlement des bottes des guerriers, le cliquetis de leur armure d’os et le sifflement de leur respiration.

Ses jambes étaient encore douloureuses de la course de la veille, mais pour l’instant, il arrivait à soutenir l’allure malgré les inégalités du terrain. C’était assez rare que quelqu’un le bouscule en rugissant : « Avance, vermisseau ! » ou autre insulte du même acabit.

Celui qui veut devenir un héros doit commencer par se vaincre lui-même, par venir à bout de ses peurs, de ses incertitudes, de ses faiblesses et de son désespoir intrinsèque.

Parfois, il doit aussi piétiner sa propre décence.

Le seigneur de guerre Madoc

Bien que le désir de justice brûle en ton cœur, tes plus nobles espoirs deviendront le combustible qui alimentera le feu du désespoir au sein de l’humanité. Ce que tu t’efforceras de bâtir tombera en cendres.

La guerre te suivra à chacun de tes pas pour le restant de tes jours, et même quand le monde applaudira le carnage que tu auras perpétré, tu sauras que chacune de tes victoires est en réalité la mienne.

Ainsi je te scelle, jusqu’à la fin des temps.

Malédiction lancée à Fallion par Asgaroth

Braves guerriers ! A compter de cet instant, que tous nous appellent frères ! Car en cette heure sombre, nos exploits sur le champ de bataille tisseront entre nous des liens plus indéfectibles que celui du sang partagé : celui du sang versé. Le crépuscule tombe sur notre race. Si cette heure doit être la dernière pour nous, qu'elle soit aussi la plus glorieuse !

La vie est un éveil sans fin. Enfants, nous nous éveillons aux merveilles et aux horreurs de l'univers. Adolescents, nous nous éveillons à nos propres pouvoirs grandissants tandis que l'amour nous réduit en esclavage. Adultes, nous nous éveillons à la responsabilité, à l'inquiétude et au soin que nous devons prendre d'autrui. Et finalement, nous nous éveillons à la mort.