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Elle ne supporte pas d'avantage le mot divorcé ou l'idée de vendre la ferme. Divorcer et vendre la ferme, c'est la même chose.
Afficher en entierTout, les dates, les moments, ce qu'elle aurait dû faire, ce qu'elle n'a pas fait, elle se souvient, ça la traverse et elle ne peut pas lutter.
Afficher en entierHuit ans de mariage, et quatre ans à la ferme, ici, loin de tout, au bout du monde.
Afficher en entierBientôt huit années depuis son mariage; elle compte, dans six mois et dix-sept jours, ils se sont mariés le 30 décembre 1959. Elle n'aime pas penser à ça, il ne faut pas.
Afficher en entierLes filles s'échappent déjà, elle le sent; elles courent, elles sautent, elles sont sérieuses, elles se taisent.
Afficher en entierFabrique de pauvre type; il a déjà gueulé ça plusieurs fois; au début elle n'a pas compris, et ensuite elle a pensé aux paroles de sa belle-mère. Elle ne sait pas comment on peut inventer, et dire, et vomir des choses pareilles, aussi sauvages, aussi dures. Fabrique de pauvre type, pauvre type, un enfant de quatre ans, son propre fils ;" page 69
Afficher en entierDans trois semaines, le 30 juin, elle aura trente ans. Trente ans, trois enfants, Isabelle, Claire et Gilles, deux filles et un garçon, sept, cinq et quatre ans, une ferme, une belle ferme, trente-trois hectares, une grande maison, vingt-sept vaches, un tracteur, un vacher, un commis, une bonne, une voiture, le permis de conduire. Heureusement elle a le permis de conduire ; sa mère a eu raison d’insister pour qu’elle le passe.
Afficher en entierLa cour est verte. Isabelle est montée dans l’érable, elle grimpe presque jusqu’en haut et y reste longtemps ; on voit ses pieds quand on s’avance sous l’arbre, contre le tronc, on devine qu’elle est là mais elle ne répond pas si on l’appelle. Elle ne sait pas bien comment s’y prendre avec Isabelle qui est l’aînée, comprend tout, lui résiste, à elle, et se méfie de son père.
Afficher en entierÀ Soulages, chez ses beaux-parents, c’est un gros train de maison, avec six domestiques à table tous les jours, matin, midi et soir, en plus des gens de la famille, et sa belle-mère a la même bonne depuis vingt ans, Yvonne, qui abat un travail fou, plus une ou deux femmes, toujours les mêmes, que l’on prend à la journée plusieurs fois par an, quand c’est nécessaire. Chez eux, on sait faire rentrer l’argent, il faut leur reconnaître ça ; ils ont été les premiers du pays à avoir un tracteur, une voiture, la télévision. La corbeille à linge est presque pleine. Elle se tient dans l’allée du jardin et secoue la tête pour ne pas penser à ces six premiers mois de son mariage, de janvier à juin 1960, où elle habitait Soulages.
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