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À l’arrivée de Sally, j’ai terminé de préparer la salle de réunion pour notre rendez-vous du matin. Elle dépose une boîte de donuts sur la console et plonge dans la cafetière.
— Bonjour mon petit rayon de soleil, lui dis-je.
Elle grogne en remplissant sa tasse et s’installe sur une chaise à l’autre bout de la pièce avec une pile de bloc-notes.
À coup sûr, Sally maudit la règle en vigueur à l’agence selon laquelle il doit y avoir au moins deux membres du personnel présents à chaque rendez-vous. Elle déteste déjà cette nouvelle cliente qui a insisté pour avoir un rendez-vous à 8 heures un matin où il n’y avait qu’elle et moi de dispo.
À 8 heures tapantes, on sonne à la porte. Notre visiteur arrive. Nos visiteurs. La vieille dame que j’attendais est accompagnée d’un type entre deux âges qui lui ressemble. Il est assez âgé pour être son fils mais, si j’en crois mes recherches, elle n’a eu qu’un fils et il est mort il y a quelques semaines à Miami. Bref, ce n’est pas son fils mais un membre de sa famille. Il est aussi grand et costaud qu’elle. Mais alors qu’elle se tient étonnamment droite pour une femme qui a passé quatre-vingts ans, l’homme est tout vouté.
— Monsieur Whizz, je suppose, dit-elle en m’examinant lentement.
Ses yeux se posent sur la pointe de mes bottes pour remonter jusqu’à ma tignasse et elle fait la grimace.
Il y a bien longtemps, lorsqu’elle était directrice, cette expression a dû terrifier les élèves envoyés dans son bureau, mais elle ne me fait ni chaud ni froid. En vérité, j’ai été envoyé chez le proviseur si souvent que certains auraient pu croire qu’il y avait quelque chose de louche entre le père Francis et moi.
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