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Cet été 1984, à Breathed dans l'Ohio, "la chaleur est arrivée avec le diable" sous les traits d'un jeune garçon noir aux intenses yeux verts, en salopette, quémandant de la crème glacée.

Si les débuts n'ont pas été laborieux, ils n'ont cependant pas été faciles. J'avais du mal à avancer, comme si j'étais affectée par la langueur et la chaleur de l'histoire. La narration est lente, mais accrochez-vous, ça en vaut la peine. On commence les chapitres avec Fielding au présent, vieil homme aigri et désabusé, hanté par le passé et la culpabilité. Puis ses souvenirs nous ramènent en 1984. Du reste, pendant toute ma lecture, j'ai eu l'impression que ça se déroulait plutôt dans les années 1950.

De mieux en mieux dans mon livre et dans cette ambiance caniculaire et poisseuse parfaitement rendue, je me suis laissé entraîner dans cette histoire à la fois tendre et cruelle.

Les thématiques abordées avec beaucoup de sensibilité sont extrêmement dures. Parmi les principales : le racisme, l'homophobie et le fanatisme religieux. Ce roman est aussi une très belle histoire d'amitié.

"La peur est la première ombre derrière l'ignorance."

Les personnages sont incroyables. Je m'y suis très vite attachée. L'innocent Fielding, le sage Sal, Grand le protecteur, l'excentrique et charismatique Stella et le pragmatique Autopsy. J'ai souffert pour et avec chacun d'entre eux.

Qu'en est-il de Sal, ce petit bonhomme est-il vraiment le diable ? J'ai aimé comment l'autrice joue avec nous, nous maintenant dans le flou. Lisez et vous saurez.

"À en croire les apparences, il n'était toujours qu'un garçon comme les autres. De mon âge, à peu près, mais cette tranquillité solennelle qu'il affichait me faisait penser que dans son âme, il était âgé. Un garçon qui, dans sa boite de crayons de couleurs, avait dû utiliser le noir plus que tous les autres."

Le récit est plein de symbolismes et de très belles métaphores. La signification des noms et des lieux et également très importante. L'autrice a intelligemment pensé à tout. Le diable se cache dans les détails.

Tiffany McDaniel avait déjà mis la barre très haut avec Betty et elle y restera. En seulement deux romans, elle se hisse parmi mes autrices chouchoutes. C'est une merveilleuse conteuse, ses histoires me touchent et m'émeuvent. Sa magnifique écriture empreinte de poésie m'emporte et je suis envoûtée par ses mots.

Sur les derniers chapitres, le roman monte encore en puissance. J'étais fébrile à l'idée de connaître la fin et en même temps, je ne voulais pas que ça se termine. Je retenais mon souffle, un noeud dans la gorge, comme si un poing écrasait mon coeur. Cette fin me l'a brisé.

Il m'a fallu des jours pour digérer cette lecture et surtout pour réussir à me plonger dans un nouveau roman.

Sous ses airs de roman initiatique, ce livre est d'une noirceur infinie et à la fois si lumineux. Flamboyant comme sa couverture, intense et puissant, douloureux et bouleversant, il a suscité en moi de vives émotions. Ce livre laissera des traces. Une lecture impactante qui figurera sans nul doute parmi les meilleures de cette année.

Je vous le recommande vivement.

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J’avais beaucoup aimé « Betty » et la parution du premier roman de l’autrice chez Gallmeister m’a incitée à acheter ce roman. On y découvre une petite ville américaine où l’arrivée d’un enfant noir associée à une canicule extraordinaire va servir de révélateur à diverses intolérances (liées à la religion, l’inclinaison sexuelle, ou au racisme…) et donner lieu à tous les excès humains (naissance de secte, chasse à l’homme…). L’auteur cite « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee et j’ai vraiment eu l’impression d’un hommage appuyé car l’histoire est racontée à auteur d’enfant ‘Fielding) et car les héros ont l’air de se mouvoir dans les années 50 plutôt que dans les années 80 où se situe l’histoire. Certains passages semblent s’éparpiller et diluer l’histoire mais pour un premier roman on ne peut que constater la qualité de conteuse de l’autrice.

J'ai eu l'occasion de lire en VO "L'été où tout a fondu" et bien que cette lecture fut compliquer dans la première partie (trop longue, pas assez de choses qui se passent) j'ai pris beaucoup de plaisir à lire la deuxième partie du roman, avec la monter du groupe d'Elohim. Les significations cachées dans le noms des personnages ou les petits détails cachés étaient vraiment sympa à trouver :)

Un roman étrange et déconcertant, foisonnant et surprenant, qui nous laisse perplexe, mais qu'on ne peut lâcher. Une écriture riche et poétique, d'une grande beauté, parfois un peu trop détaillée, mais qui crée cet univers si particulier. Un roman sans concession, sombre et désespéré, avec des thématiques complexes, le droit à la différence, l'acceptation de l'autre, la religion dans ce qu'elle peut commettre de pire par superstition ou bêtise...Une belle histoire d'amitié, d'amour et de mort, qui ne laisse pas indifférent et à laquelle on pense longtemps après...

Un récit puissant et complexe, aux sujets très difficiles, qui tient en haleine du début à la fin, prend aux tripes et bouleverse. Bref, une lecture horrible et douloureuse, mais avec une écriture splendide et des personnages terriblement vrais.

Terrible ! C'est le 1er roman que je lis de cette autrice, je possède "Betty", que je n'ai pas encore ouvert, et je m'attends, du coup, à quelque chose de dur. Car, effectivement, "l'été où tout a fondu" reste extrêmement difficile. D'une part, par les thèmes qu'il aborde, et d'autre part, par l'écriture.

A la fois avec un style poétique et implacable, l'autrice nous emmène dans un univers triste et dérangeant, dans une Amérique puritaine, attachée à des valeurs religieuses strictes. On y découvre des personnages hors du commun, qui ne feront pas bon ménage. Un récit implacable, terrible, qui nous mène vers l'inéluctable, petit à petit, sans états d'âme. Le bien et le mal s'y affrontent et quelquefois, on s'y perd : où se termine le mal, où commence-t-il ?

Quelques longueurs parfois, l'histoire peut piétiner un peu, mais elle reste prenante, car on devine ce qui se joue et on veut connaître la fin, en gardant espoir justement. Cet espoir, dont parle l'autrice au début de l'histoire.

Un roman original, dur mais tellement beau !

Surfant sur l'immense succès, mérité d'ailleurs, de "Betty", les éditions Gallmeister ont pris le parti de sortir le premier roman de l'auteure.

Autant dire que la douche s'est révélée bien froide...

Ça démarrait bien pourtant, mais passées les 70 ou 80 premières pages l'ennui commence à se pointer.

Le postulat de départ est original, mais les nombreuses digressions et surtout l'ambiance particulière du roman, avec cet aspect très *space" qui se ressent pendant presque toute l'intégralité du roman, ont eu raison de mon intérêt

C'est d'autant plus dommage que les thématiques traitées sont d'importance et toujours d'actualité, mais c'est la manière de les aborder et surtout cette impression générale, empreinte d'une certaine bizarrerie, qui m'ont déplu.

Oui, bien sur, si l'on veut la jouer sur le plan littéraire, Betty est un roman plus abouti, plus fouillé que ce premier opus de Tiffany McDaniel, mais comment ne pas succomber au souffle brûlant de ce récit tout à la fois touchant, poétique et éminemment humain. Certains passages sont d'une telle profondeur, d'une telle intensité, qu'ils ont interrompu ma lecture, me laissant en proie à de longues réflexions.

Car ce conte cruel nous en dit plus sur la société, la famille, la douloureuse traversée de l'enfance à l'âge adulte, que bien des ouvrages connus et reconnus. La sensibilité à fleur de peau de son auteur, son talent hors normes pour mettre des mots sur les blessures, l'originalité de ses personnages et bien souvent leur humour atypique, produit une alchimie à laquelle il est difficile de résister.

J'ai adoré !

L'été où tout a fondu, c'est Fielding Bliss, 84 ans, qui nous le raconte.

Il se souvient de juin 1984, année de ses 13 ans, à Breathed, en Ohio.

Son père, Autopsy Bliss, procureur de son état, voulait tout voir par lui-même.

Et pourquoi pas le diable ?

Dans ce but, il fit paraître une annonce dans le journal local, The Breathanian, par laquelle il invitait le diable à venir le rencontrer.

Fielding revenait de l'épicerie quand il vit devant le tribunal un gamin noir aux yeux émeraude, vêtu d'une salopette à la propreté douteuse, de petite taille pour ses 13 ans, lequel lui demanda une crème glacée.

Il n'en avait pas, mais lui proposa une barre de chocolat qu'il tira de sa poche.

C'est là qu'il s'aperçut que le chocolat avait fondu, réalisant par la même occasion qu'il s'était mis à faire vraiment très chaud.

Fielding demanda à son interlocuteur ce qu'il faisait là, devant le tribunal, et celui-ci lui répondit qu'il avait été invité.

Vous avez fait le rapprochement, le garçon dont nous faisons la connaissance, appelons-le Sal, dit être le diable.

Imperturbable, son père l'ayant invité, Fielding ramène le gamin chez lui.

Nous faisons la connaissance de la famille Bliss : la mère qui ne met jamais un pied hors de la maiison par crainte de la pluie, le frère aîné, Grand, champion de baseball de l'équipe locale, le chien Granny.

Sal étant vite adopté par les Bliss, les deux enfants se lient d'une très forte amitié.et le récit est empreint d'une grande innocence et d'une infinie pureté.

Cette innocence qu'ils perdront très vite, les habitants de la petite ville n'étant pas vraiment des anges.

La canicule n'aidant pas, les mauvais côtés de chacun vont rapidement se montrer au grand jour.

À tous maux il faut un coupable, et Sal se voit reprocher chaque catastrophe ou incident arrivant aux citoyens.

L'Amérique profonde est décortiquée. Tout y passe : racisme, homophobie, fanatisme, et autres joyeusetés.

Nous naviguons entre passé et présent sous les mots de Fielding.

La plume est magistrale, j'ai relu plus d'une fois certains paragraphes, leur beauté me coupant presque le souffle.OK, j'exagère un chouia, mais à peine.

Si ce roman vous tente, n'hésitez pas une seconde à plonger dedans.

Quant à moi, je vais passer une annonce, parce que franchement, le diable est trop choupinou et adorable.

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Quels sont donc les démons qui poursuivent les nouveaux auteurs américains pour les pousser à écrire si magnifiquement des récits aussi noirs ? Tiffany Mc Daniel fustige avec un immense talent quelques vieux spectres américains (mais aussi internationaux) tels que le racisme, le puritanisme et l'homophobie et nous décrit quelques personnages superbement campés mais au destin bien sombre. Une autrice extraordinaire servie par une traduction exceptionnelle.