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DEVON

La porte automatique se referme derrière moi, sans un bruit. Enfin à l’air libre ! J’étouffais dans cette salle de classe. Je suis sorti avant la fin du cours, sous les yeux effarés du prof de géopolitique qui n’a pas esquissé un seul geste pour me retenir. Je n’y peux rien ; je ne supporte pas d’entendre parler du Panama. Les profs parlent de la crise politique comme s’ils savaient quelque chose. Moi je sais, j’y ai perdu ma mère. Les profs sont bien loin de la réalité.

Je pousse un soupir, je n’aime pas y repenser. La plupart du temps, ce souvenir est relégué dans les profondeurs de mon subconscient. Mémoire sélective, comme dirait la prof de psycho. Peu importe comment le phénomène s’appelle, il a intérêt à agir vite.

Je lève mes yeux vers le ciel, observant les nuages et laissant mon imagination s’envoler dans ces formes étranges. Ce qui ne m’empêche pas de sortir une cigarette de mon paquet et de l’allumer. Dès que je la porte à mes lèvres, son parfum me réconforte aussitôt. Dépendant moi ? Pas le moins du monde, mais pourquoi me priver de plaisir ?

— Papa te tuerait s’il te voyait, tu le sais ?

Sa voix est toujours aussi douce et cristalline. Elle ne fume pas, c’est évident. Je laisse échapper une volute de fumée avant de me retourner vers ma sœur.

— Il n’a aucun moyen de le savoir, à moins que tu ne caftes.

Elle lève les yeux au ciel.

— Sois pas stupide ! Même si je lui disais, il ne m’écouterait pas.

Elle a dit ça pour plaisanter, mais je sais que ça la blesse que notre père ne lui montre pas autant d’affection qu’à ses fils. J’aimerais la rassurer, lui dire que c’est une fausse impression, mais je l’ai aussi remarqué. Il semble être là pour elle seulement pour la réprimander. Ça n’a pas toujours été comme ça. Tout a changé depuis le Panama…

Elle s’approche de moi.

— Il ne va pas être ravi de savoir que tu as séché une partie du cours. Il suit ton parcours scolaire à la loupe.

— Et toi, alors ? Je te rappelle que tu es dans la même situation que moi ; la leçon n’est toujours pas terminée.

Elle fait un sourire sarcastique.

— Moi ? J’ai l’habitude. Il s’intéresse peu à moi. Ça ne lui a fait ni chaud ni froid quand j’ai sauté une année.

— C’est un imbécile. Will et moi on est fiers de toi.

Elle hausse les épaules. Personne d’autre ne le devinerait ; les signes sont infimes ; mais elle rougit. Les compliments lui ont toujours fait cet effet. Cette rougeur colore ses joues palies par le froid de l’automne. En toute objectivité, ma sœur est une jolie fille. Ses cheveux blonds comme les blés, tressés la plupart du temps, reflètent les rayons du soleil de façon magique. Ses yeux bleus sont terriblement expressifs, en toute occasion. En bref, elle a du succès. Il paraît que c’est de famille. Les enfants Lippman sont surnommés « Les beaux gosses blonds ». À peine réducteur…

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L’obscurité est revenue, seulement troublée par le rai de lumière qui filtre sous la lourde porte en bois. Elle les empêche de sortir. Devon se pelotonne contre son grand frère. Will a juste dix ans, mais c’est toujours deux ans de plus que lui. Pour sa part, il rassure comme il peut sa petite sœur, Océane. Elle n’a que sept ans et niche ses yeux humides dans son giron. Ses larmes coulent silencieusement depuis qu’ils sont enfermés ici ; elle n’a pas dit un mot.

Devon est terrifié. La peur a tissé sa toile autour de lui comme une araignée. Il ne peut plus s’échapper. Il réprime l’envie de se frotter les yeux. Il a compris depuis longtemps que ce n’est pas un cauchemar. Il ne comprend pas, la vie n’est pas censée être aussi horrible. La vie, c’est la douceur des câlins de maman. C’est les histoires que papa lui raconte avant de dormir. C’est les blagues qu’il fait à Océane. C’est les jeux qu’il invente avec William. C’est les vacances sur une plage à l’autre bout du monde. Mais ce n’est pas les méchants avec des mitraillettes qui arrivent sur la plage Ce n’est pas le bandeau qu’on leur a mis sur les yeux et autour des mains. Ce n’est pas la marche forcée à travers la jungle. Ce n’est pas leur enfermement dans cette cabane sombre. Ce n’est pas Papa qui part et revient avec des traces de coups. Ce n’est pas Maman qui part et revient avec des bleus et la robe déchirée.

Une larme coule sur la joue de Devon. Il sent son frère le serrer davantage contre lui.

— N’aie pas peur, Dev. Je te protège.

Le garçonnet relève les yeux vers lui. William a l’air têtu. Non, ce n’est pas ça. Comment Maman dit déjà ? Ah oui, obstiné.

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