Commentaire de parfumdemots

Bien plus qu'une simple romance, ce livre est une véritable réflexion. Une réflexion sur la vie, tout simplement, avec son lot de bonheur et de malheur.

Je trouve que ce roman est un bel hommage aux métiers agricoles (Preston est fermier), à ces personnes qui œuvrent dans l'ombre pour que nous puissions nous nourrir et vivre. C'est une histoire qui m'a parue vraiment très réaliste, là où habituellement les autres romances qui se passent dans une ferme nous dépeignent le sempiternel "fermier bourru et sexy", ce n'est pas le cas ici. On sait que Preston est bel homme, certes, mais ce n'est pas le propos de l'histoire, on ne s'appesantit pas là-dessus.

C'est une histoire qui va vraiment aborder les difficultés du métier d'agriculteur, le stress, l'angoisse que cela peut engendrer puisqu'ils sont dépendants des conditions climatiques (le récit évoque notamment les problèmes de sécheresse). On voit vraiment comment ce mal-être peut se répercuter sur tout le reste de la famille et j'ai trouvé cette histoire très réaliste en ce sens-là.

Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé la façon dont Preston dépeignait son métier comme étant, certes, difficile et dont on n'obtient si peu de reconnaissance (quand les gens vont faire leurs courses au supermarché, ils ne pensent pas nécessairement aux agriculteurs qui ont cultivé ces légumes mais plutôt au repas qu'ils pourront se faire le soir), mais ô combien nécessaire pour nos vies à tous. J'ai vraiment trouvé très réaliste la façon dont Mia Sheridan dépeint ce poids qu'ils ont sur leurs épaules et le fait de devoir mettre des économies de côté à chaque fin de mois (économies qui seront réinjectées ensuite dans la ferme).

De façon générale, j'ai aimé tous les thèmes qui sont abordés dans cette histoire, y compris les thèmes de la maternité et de la paternité et ce que c'est que d'être parents (en effet, on apprend dès le prologue qu'Annalia et Preston ont eu un petit garçon ensemble). J'ai trouvé également intéressant le fait que ce soit la mère qui soit partie et qui ait abandonné père et fils sans explications, du jour en lendemain (j'ai souvent vu le schéma inverse où c'était l'homme qui abandonnait la femme et l'enfant).

Il y a également le thème des immigrés mexicains qui est abordé dans ce roman et que j'ai trouvé très intéressant (Annalia est mexicaine) : la façon dont ils doivent s'intégrer dans un nouveau pays, une nouvelle culture, auprès de personnes qui ne les font pas toujours se sentir à leur place.

Je déplore simplement quelques longueurs à cette histoire (je pense que le récit aurait pu faire 50 pages de moins sans problème) mais j'ai quand même apprécié cette lecture qui, loin d'être une simple romance, offre une réflexion sur la vie, dans ce qu'elle a de plus beau et de plus tragique à la fois.