Extraits

Alors soyons clairs : ça ne peut évidemment pas être la vraie Audrey Hepburn.

Bon d'accord, j'avoue avoir fait la conversation à mon nouveau canapé, mais ça ne veut pas dire que je suis complètement dingue. Enfin, pas encore. Je suis parfaitement consiente qu'il est impossible que ce soit la véritable et légendaire Audrey, malheureusement disparue depuis longtemps.

Cela dit, s'il s'agit d'un sosie, c'est une sacrément bonne imitation (elle est habillée exactement, et je dis bien exactement, comme la Audrey hepburn que j'étais entrain d'admirer sur l'écran, avec robe noire, lunettes de soleil, triple rang de perle et tout le tralala) ; mais, question essentielle : que fait un sosie d'Audrey hepburn dans mon appartement de Colliers Wood à 20h30 un mercredi soir ?

Avant que je ne puisse lui poser la question - alors qu'en fait j'en suis encore à donner une interprétation parfaite de la carpe -, la femme se lève et se penche légèrement par-dessus le bar mélaminé.

- J'espère vous ne m'en voudrez pas trop de faire irruption chez vous.

Ouah....

Diffusée partout dans le monde. Tout le monde peut la voir. Au bureau les gens se réunissent autour de l'ordinateur d'un collègue pour rigoler. Ici et en Amérique, en Australie, en France, en Allemagne... Partout. Je vais devenir la risée de toute la planète pour le reste de ma vie.

- Ma chérie, vous ne deviendrez pas la risée de la planète pour le reste de votre vie. Ces choses passent. Les ragots d'aujourd'hui seront oubliés demain. C'est ce que je disais toujours à ma chère amie Liz Taylor, chaque fois que son dernier mariage faisait les gros titres des magazines people.

- Depuis quand tu t’inquiètes de ne pas avoir l’air assez cool ?

Il éclate de rire et se penche pour m’embrasser tandis que notre taxi fonce dans le crépuscule en direction de South Circular, de Heathrow, et de nos vacances romaines.

La dernière personne au monde que j’aurai pensé appeler quelle que soit la situation.

Mon père.

Olly hocha la tête et ne répond rien. Il se contente de passer un bras autour de mes épaules et m’entraîne vers sa camionnette.

Le fromage d’hier.

Oh ! mince. Le fromage.