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« Épouse et mère, voyageuse parfois, extravagante à ses heures, maman mourut à la clinique Bonvallet, le corps depuis trop longtemps harassé de maux. La pauvre chose qu’elle était rendit l’âme en me parlant de l’amour. Ce lieu où vous êtes raconte une existence tour à tour insignifiante et magnifique, qui couvrit plus de sept décennies de notre siècle. » C’est ainsi que Simon, fils unique de la défunte, inaugure un musée dédié à la mémoire de sa mère. Il sera le propriétaire et le guide des lieux, le gardien des mystères d’une famille qui, de génération en génération, répète les mêmes maux. Témoin d’un siècle frappé du sceau de l’intranquillité, ce fils évoque un univers marqué par les passions, les exils et la Première Guerre mondiale.
Afficher en entierUn homme enquête sur la vie de sa mère, à qui il voue une passion mal partagée - l'un de ces sentiments troubles où l'amour et la haine ont tendance à confondre leurs masques. Une traversée du siècle placée sous le signe de l'intranquillité ; et le portrait d'une femme condamnée à la fuite par crainte de s'enfermer dans un amour exclusif qui menace insidieusement de la soustraire à la vie.
Un récit inquiet, tortueux, où les fidèles de Daniel Arsand sauront comme à l'habitude trouver leur chemin.
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Dans le troisième roman de Daniel Arsand, l'émotion domine. Lily est un livre qui peut se vanter d'être grand, digne. Il est de ces ouvrages qui restent gravés dans les mémoires. Une histoire de mémoire, c'est précisément ce qui habite le texte, ce qui le hante, devrait-on dire, tant les personnages paraissent prisonniers de leur passé. Simon Hagopian, homme de cinquante ans, fils de Lily, tente de comprendre les relations étranges qui l'unissent à sa mère et, ce faisant, ce sont les nœuds d'une famille entière qu'il est obligé de démêler. Tout ou presque a eu lieu dans la maison de famille que Simon vient de transformer en un musée à la mémoire de celle qu'il idolâtre. Hymne grandiloquent pour aller au bout d'un souvenir qui rend fou, d'une histoire qui aurait pu condamner le fils à n'être que "le buveur des paroles" de celle qui l'a mis au monde.
Pour se libérer de l'autre, pour lui survivre, le roman de Daniel Arsand nous enseigne qu'il faut "pénétrer dans les plus obscurs replis" du passé, qu'il faut se les approprier afin de percer à jour ce qui a conduit l'autre à n'être que ce qu'il a été. Comprendre, c'est cesser de haïr. Cesser de haïr, c'est pouvoir dire un jour : "Comme c'est facile, comme c'est facile de te dire que je t'aime." On l'aura compris : Lily est un livre qui fait l'éloge de la vérité.
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