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Jhumpa Lahiri est confidente avant d'être écrivain. Elle écoute les habitudes secrètes, les émois intimes qui habitent ses personnages, prend note d'un détail significatif de leur quotidien, relève, avec une troublante minutie, ici le mouvement incertain d'une paupière, là le bruit imperceptible d'un objet que l'on déplace. Chacune de ces touches délicates libère une salve d'émotions chez le lecteur, témoin lui aussi de l'inavoué, de l'inavouable. Presque tous les personnages sont américains, mais viennent de "là-bas", de l'Inde, dont l'auteur est aussi originaire. La plupart disent les souffrances, troubles et conflits liés à leur double culture. D'autres expriment au contraire la paix acquise et l'espoir. Comme M. Kapasi, l'un d'entre eux, interprète dans un cabinet de médecins, Jhumpa Lahiri se fait la remarquable interprète de cette étrange maladie nommée "déracinement".Jhumpa Lahiri est indienne, mais elle est née et vit à Londres depuis 1968. Ce recueil de nouvelles est son premier ouvrage, couronné par le prix Pulitzer 2000.--Laure Anciel
Afficher en entierPrésentation de l'éditeur
" Eliot, si je me mettais à crier à tue-tête, est-ce que quelqu'un viendrait voir ce qui se passe ? " Eliot haussa les épaules : " Peut-être. Chez nous, tu sais, tout le monde n'a pas le téléphone, mais on n'a qu'à élever un peu la voix, ou exprimer la moindre peine ou la moindre joie, et tout un quartier plus la moitié d'un autre viennent s'informer de ce qui se passe et proposer leur aide... " " Chez nous ", c'est " là-bas ", en Inde, le pays que l'on a quitté. " Ici ", c'est l'Occident, l'Amérique le plus souvent. Les personnages des nouvelles de Jhumpa Lahiri sont presque tous, comme elle, des Indiens de la diaspora, des enfants du déracinement et du mélange des cultures, qui en vivent les déchirements et les conflits, politiques ou familiaux. Mais ce jeune auteur qui réussit si bien à devenir, selon sa formule, l'interprète de leurs maladies, de leur mal de vivre, de leurs tourments, sait aussi exprimer admirablement l'espoir et l'apaisement qui succèdent à la nostalgie.
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