Extraits

Personne ne peut tromper la douleur. On se révèle tous être sans défense face à elle.

J’adore le paradoxe des hommes. Ils s’estiment supérieurs aux femmes, mais quand ils changent ou ne sont plus comme avant, c’est tout de suite la faute des femmes perfides et mauvaises. Là, nous sommes assez intelligentes pour les manipuler à notre guise.

Petit à petit, il se met à chanter. J’en reconnais quelques bribes. Il a une voix magnifique, profonde et solennelle. Je ne l’avais encore jamais entendu. Grave erreur. Je veux l’entendre de nouveau dans un moment où nous aurons le temps. Je veux qu’il chante pour moi.

Nous arrivons dans la salle du trône, où le maître des lieux file s’asseoir sur son trône. Comme si toute sa valeur était déterminée par cet objet. La personnification de son autorité sur le palais, les environs et tout son territoire.

Je veux que tu portes mes enfants. Je ne savais pas que je voulais des enfants avant maintenant. Je veux des petites filles Maîtres. Je veux des petits garçons qui deviendront des sorciers.

Qui voudrait rester avec une femme brisée ? Personne. Je me suis guérie toute seule. J’ai ramassé chaque petit morceau et je les ai recollés comme j’ai pu. Ce n’est pas parfait. Mon cœur est moche.

Vous ne laissez aucun choix aux femmes et vous vous persuadez ensuite que c’est ce qu’elles veulent. Si les femmes pouvaient décider, elles ne se marieraient pas. Elles seraient célibataires, entre elles, et vivraient bien plus longtemps, loin de la cruauté et des regards lubriques des hommes.

Je l’entends s’approcher de moi. Avec sa robe et ses talons, elle ne peut pas être silencieuse et de manière générale, ce n’est pas son genre. La discrétion est pour les assassins, pas les reines.

Quand il ouvre, son sourire est en place, le mien aussi. Nous nous figeons en nous apercevant. Nos sourires meurent, pas pour les mêmes raisons. Je le pousse à l’intérieur avant de refermer la porte et de siffler :

— Que s’est- il passé ?

— Tu veux la version officielle ?

— La vérité.

Comment arrive- t- il cet exploit de me toucher en plein cœur ? J’ai l’impression d’avoir reçu le plus agréable des coups de couteau dans la poitrine !