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Liste des extraits

Extrait ajouté par melywen 2021-03-28T17:07:21+02:00

Elisabeth-Charlotte :

- Je ne pense pas le mariage nécessaire. Connaissez-vous ce Philippe d'Orléans ?

Tiennette :

- J'ai beaucoup entendu parler de "Monsieur" ; un homme très élégant à ce qui se dit, avec de grands yeux de jais, un visage aux traits délicats qu'entourent des cheveux noirs. A 20 ans, on l'appelait "la plus jolie créature du royaume" ; au fil des années, il n'a plu que se bonifier à l'image de notre délicieux vin français.

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Extrait ajouté par melywen 2021-03-28T17:06:43+02:00

La marquise de Montespan :

(Ton glacial, yeux sévères.)

- N'oubliez jamais votre position de subalterne en ces lieux. La chance vous a accompagnée jusqu'ici, sachez la conserver !

Françoise d'Aubigné, veuve Scarron :

(Voix douce, visage serein.)

- Si vous souhaitez que j'approuve, non que je donne mon avis, je me plierai à vos désirs, Madame.

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Extrait ajouté par melywen 2021-03-28T17:06:22+02:00

Quant à "Monsieur", il entraperçoit une grande femme aux yeux bleus, ni belle ni laide, assise à côté d'une autre plus frêle, bien mise, de belle allure. Sa joie se mue en consternation au moment où Liselotte descend les marches du carrosse. Déboule la blonde massive à l'allure d'un rustique lansquenet, ressemblant à un valet de chambre en jupons. Toute ressemblance avec une aristocrate ou un membre de la famille royale s'avère nulle et non avenue... Il est atterré.

Jusqu'alors, les portraits de la princesse présageaient d'une bonne surprise. Il a rêvé d'elle des nuits entières. Y aurait-il tromperie sur la marchandise ? Une plainte lui échappe dans un murmure : "Oh, comment pourrai-je coucher avec elle ?"

Une inversion de rôles inattendue s'immisce dans le scénario. La Cour jouit et se réjouit : "Madame est très Monsieur et Monsieur très Madame.

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Extrait ajouté par mavy 2015-05-01T12:26:39+02:00

Les derniers jours.

Paris, le 22 octobre 1722

Le temps s’est arrêté. Un blanc linceul recouvre les jardins du Palais-Royal. Au dehors, il n’y a pas âme qui vive. Le vent glacial balaie tout sur son passage. Habituellement majestueux, les ormes font pâle figure sous le poids de la neige. Quant aux jets d’eau de l’immense bassin, ils ont gelé. Seules les statues de marbre tentent désespérément de donner vie à un paysage figé.

Au premier étage de l’imposante bâtisse, le régent paré de brocart d’or, fait les cent pas dans la chambre d’Élisabeth-Charlotte de Bavière, princesse palatine, duchesse d’Orléans. Un brin éméché, le masque oublié sur le front, le noctambule vient de quitter précipitamment un de ces bals hebdomadaires où il aime tant à se divertir incognito. Le bon garçon entend avant tout, prendre des nouvelles de sa mère qui ne se remet pas d’une fièvre quarte.

Ainsi, Philippe guette-t-il son réveil, agité de nombreuses pensées, en piétinant de la fenêtre à la cheminée. Pas question de rester longtemps : sa muse, une artiste de la Comédie-Française, se languit de lui. Elle a joué ce soir dans l’aile est du palais, L’école des femmes, une pièce du grand Molière. Le bellâtre a rencontré sa « chère Poupoule », par l’intermédiaire de son cousin, le Grand Dauphin qui s’est, lui aussi, essayé aux formes généreuses de la beauté. À la simple vue de ses courbes, il s’électrise. L’à-propos ébouriffant de la déesse l’enivre dès qu’elle ouvre sa belle bouche. Vite, vite, bonté divine ! La sublime créature ne fera pas le pied de grue, attendue en fin de représentation par un époux fort jaloux.

La dame de compagnie d’Élisabeth-Charlotte entre dans la pièce, un plateau dans les mains, tirant le prince de ses réflexions. D’un pas mal assuré, la vieille femme se dirige vers le lit à baldaquin dans lequel gît la duchesse recouverte d’un drap. Celle-ci émerge de sa torpeur, réveillée par le grincement de la lourde porte.

Tiennette :

(D’une voix douce.)

_ Madame ! Comment vous sentez-vous ce soir? Vous n’avez rien mangé depuis quarante-huit heures. Il vous faut goûter ce bouillon. Le cuisinier a préparé la choucroute que vous aimez tant, votre plat préféré lorsque vous viviez au château d’Heidelberg… Voulez-vous essayer ? Vous devez reprendre des forces !

La main de la princesse s’extirpe de sous la couverture. Un doigt s’agite. Elle n’a visiblement pas l’intention de souper.

Tiennette:

(Ton à l’identique sans se départir.)

_ Monsieur le Régent vient d’arriver ; il a interrompu ses activités et aimerait vous parler. Cela fait plusieurs jours que vous ne souhaitez voir personne… il s’agit de votre fils, Madame! Il va vous conter les derniers événements du Conseil de Paris. Il s’en passe de belles, vous savez !

La dame d’honneur vient de piquer au vif l’amour maternel, mais surtout la curiosité d’Élisabeth-Charlotte qui, non sans un énorme effort, tire le drap de manière à découvrir un œil, puis l’ensemble du visage ; visage d’une pâleur cadavérique en dépit de la couperose qui marque ses joues flasques. Vêtue d’un déshabillé de taffetas immaculé, elle tente de se redresser sur son séant. Forte fièvre, nuits sans sommeil auxquelles s’ajoute un quintal bien sonné, l’en empêchent.

La duchesse :

(D’une voix d’outre-tombe.)

_ Approchez mon fils ! Approchez ! Venez-vous me visiter parce qu’on me dit à l’agonie ? Ne restez pas planté là… Que vous arrive-t-il ? Vous voilà bien muet. Ce n’est pas vous qui allez mourir. Vous savez, lorsque plus rien ne vous raccroche à la vie, il est bon de tirer sa révérence. Tant de courtisans ont déployé une énergie folle à me faire des courbettes, à me claquer des flatteries du matin au soir de leurs langues perfides. Très bientôt, ce sera mon tour de vous saluer. Sachez que je partirai soulagée, heureuse de retrouver ceux que j’aime auprès du Seigneur Tout-Puissant. Je sens bien qu’il ne sera pas fâché de m’accueillir là-haut et…

Philippe :

(Assis au bord du lit. Lui coupant la parole.)

_ Mère, ne parlez pas ainsi ! Vous êtes solide comme un roc. Dans quelques jours, la maladie ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Vous allez vous remettre sur pied avec l’intervention des médecins qui…

La duchesse :

(Dans un sursaut de vitalité.)

_ Hors de question ! Moi vivante, jamais, m’entendez-vous ? Jamais, ils ne toucheront à mon corps ! Refroidie… si vous le souhaitez… Ils me disséqueront, feront des nœuds de mes boyaux, dé… chi… què… te… ront ma peau de leurs scalpels. Un bien vaste terrain de jeu à leur disposition, n’est-ce pas ? Tant de membres de notre famille ont crevé entre leurs mains à force de saignées, de purges et de vomissements. Ils vous tirent du sang comme d’un cochon quand il s’agit d’en faire du boudin. C’est assez ! Ils ont même tué ma petite-fille, trésor d’innocence. Ces bouchers l’auraient abattue d’un coup de pistolet dans la tête avec un résultat identique ! Nous devrions emprisonner ces fanfarons incompétents ! Ils parlent peut-être latin ou grec mais exécutent leurs malades en toute ignorance ; des êtres imbus de leur personne, certains de détenir le savoir suprême… Il y aurait moins de morts dans notre pays, vous dis-je, s’ils n’existaient pas ! (Long silence) Si l’énergie ne m’avait point quittée, j’aurais monté Chipote au cours d’une partie de chasse effrénée, une gibecière remplie de délicieuses charcuteries du Palatinat… L’air vivifiant m’aurait requinquée… Me voici grosse et sans force. Les soucis m’ont ridée comme une vieille pomme. Je deviens blette et bête… Avant de me laisser attendrir, dites-moi si la neige perdure au dehors. Les poissons flottent-ils le ventre à l’air dans le grand bassin ?

Philippe :

_ Les eaux sont gelées, mère, mais… (Fort hardi.) Ne pensez-vous pas raisonnable de rencontrer les praticiens qui patientent dans l’antichambre ? Un seul mot de vous…

La duchesse :

(Rêveuse.)

_ Votre oncle Louis le quatorzième est tombé dans ce bassin quand il était petit, le saviez-vous ? Il se serait noyé si le valet de chambre de notre chère reine Anne d’Autriche, sa mère, votre grand-mère, n’avait couru à son secours… La vie du peuple de France en aurait été bien différente… Votre vie… Ma vie… Laissez-moi, maintenant !

En prononçant ces derniers mots, elle ferme les yeux, une douleur subite dans la poitrine. Sa main gauche serre convulsivement un vieux mouchoir brodé conservé comme une relique depuis près de cinquante ans.

La duchesse :

(Poursuivant.)

_ Mon fils… Pensez à votre réputation ! On m’a rapporté que vos soirées se transforment en orgies, que les rouées affluent vers la capitale pour « divertir le prince ». Les rumeurs sur les hommes de pouvoir se propagent aussi vite que le feu dans une botte de paille. Les Français ne vous pardonneront pas vos écarts de conduite. Pensez à la postérité…Demain, il sera trop tard ! Vous ne devez pas avoir de regrets. Au bilan de mon existence, peu envahissent mon esprit : peut-être… cette histoire invraisemblable qui se passe de commentaires… (Ses lèvres se tordent, le menton plisse avec fébrilité.)… Ce traumatisme que je n’arrive pas à chasser de mes pensées… qui vous concerne. Je souhaiterais m’en confesser avant que nous nous quittions… (Long silence.) Vous rappelez-vous la tragédie du château de Versailles? J’y songe dès que mes pensées vous accompagnent… depuis vingt ans. Devant la Cour réunie, je vous ai giflé au beau milieu de la Galerie des Glaces. Bien sûr, on n’oublie pas un tel affront ! J’ai été injuste de m’en prendre à vous. Aujourd’hui, j’implore votre pardon mon cher fils…

Elle pleure comme jamais Philippe ne l’a vue pleurer.

Le Régent :

_ Tout cela demeure si lointain, Madame. Je vous donnerai toutes les absolutions que vous souhaitez mais ne croyez-vous pas qu’il y ait prescription? Depuis lors, je me suis marié. Vous êtes grand-mère, même arrière-grand-mère. Les courtisans ont eu du grain à moudre, voilà tout. Il faut bien nourrir la basse-cour ! Regardez-moi ! Ai-je l’air morose ? Je reviendrai vous voir demain. Promettez-moi de vous reposer…

La Duchesse :

(Acquiesce d’un rictus, sèche ses larmes d’un revers de mouchoir, puis tourne la tête vers sa dame de compagnie.)

_ Tiennette, je suis glacée. Voulez-vous m’apporter un couvre-lit supplémentaire ? Nous allons rédiger une lettre à ma demi-sœur, Louise .

Philippe, ébranlé par la conversation, baise la main de sa mère. Il lui a fallu du courage, pense-t-il. Pour la première fois, elle vient d’évoquer l’épisode douloureux.

La porte franchie, des idées tout autres assaillent le bambocheur. Poupoule doit piaffer d’impatience !

Élisabeth-Charlotte profite du seul plaisir qui lui reste : l’écriture. Elle a griffonné, tout au long de son existence, plus de soixante mille lettres, soit une dizaine de missives envoyées chaque jour, dans lesquelles elle raconte ses joies, ses peines, se délecte des frasques de la Cour, du comportement des Grands y compris au sein des Bourbons, sa famille par alliance.

Papier, encrier, tablette d’ivoire en ordre de bataille, Tiennette, fin prête, s’offre aux désirs de sa maîtresse.

« Ma bien-aimée,

Vous souvenez-vous jadis, lorsque nous ramassions des champignons dans le bois d’Heidelberg ? Quand nous nous sommes perdues à trop nous éloigner du château, nos rires se sont transformés en pleurs. On pensait être abandonnées de tous alors que l’ensemble du personnel de maison nous recherchait. Même père s’inquiétait. Nous sommes rentrées au petit matin, apeurées et frigorifiées… C’est à peu près l’état dans lequel je me trouve aujourd’hui ! »

Un (mal)heureux événement.

Heidelberg , le 27 mai 1652.

Branle-bas au château ! L’électrice palatine vient d’enfanter. Le personnel s’agite dans la bonne humeur autour du bébé potelé. « Doux Jésus ! Un vilain petit moricaud qui m’a gâté la taille! », marmonne Charlotte la mère, le regardant à peine. Elle n’aspire qu’au repos. Un accouchement douloureux, après dix mois de grossesse agrémentés de fortes chaleurs ces derniers jours, la laisse très affaiblie. Elle espérait donner un deuxième garçon à son mari. La nouvelle tombe comme un couperet : « Une fille ! »

Personne n’a encore osé prévenir le père. À cette heure, celui-ci doit admirer les jardins à flanc de coteaux, sa « huitième merveille du monde » comme il aime à le souligner. Bien sûr, la guerre de Trente Ans a détruit une partie des fontaines au système d’écoulement extraordinairement novateur, mais le chef-d’œuvre conserve de beaux restes. Dans ce lieu paisible, le comte a tout loisir de réfléchir aux affaires du Palatinat sans être dérangé, fier de vivre à nouveau sur les terres de ses parents morts en exil. Charles-Louis Ier peut se vanter d’avoir recouvré une partie des titres du roi et de la reine de Bohème, rétabli la confiance du peuple, donné de l’oxygène à un pays exsangue dont les habitants, réduits à l’état sauvage durant le conflit, se sont nourris de chair humaine en débitant des cadavres pendus. Fin du cauchemar !

Aujourd’hui, l’homme satisfait contemple le chemin parcouru au pied de la forteresse qui surplombe la ville d’Heidelberg et la vallée du Neckar, tel un tsar impérieux pendant l’inspection des troupes.

Soudain, une jeune servante accourt, bras agités, corps désordonné, oubliant superbement le protocole.

L’employée de maison :

(Radieusement essoufflée.)

_ Votre Excellence… Votre épouse… vient d’accoucher…

Charles-Louis :

(Subitement inquiet.)

_ Alors… ?

L’employée de maison :

(Triomphalement honorée d’annoncer La nouvelle.)

_ C’est une fille Votre Excellence ! L’électrice se porte…

Charles-Louis, déconfit, a déjà tourné les talons.

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