Extraits

Prudemment, elle sortit doucement un pied de sous les couvertures et par-dessus le bord du lit. La chambre était fraîche, presque froide. Quelqu’un lui avait retiré ses vêtements et l’avait habillée d’une longue chemise de nuit sans manches. Glissant une main sur sa poitrine, elle toucha une garniture de fronces et de rubans. Ses pieds rencontrèrent une carpette douce et moelleuse, puis poursuivirent leur route sur un plancher de bois nu mais lustré. Elle avança lentement dans la quasi-obscurité, visant le filet de lumière.

Elle n’avait avancé que de quelques pas quand elle entendit frapper, puis une porte s’ouvrit de quelques centimètres à gauche du trait clair. La lumière s’infiltra davantage dans la pièce, découpant la silhouette dans l’embrasure.

— Qu’est-il arrivé au sang que ces sales types m’ont pris ? Aux dernières nouvelles, c’était Colin qui l’avait.

— Alors, pourquoi ne pas lui demander plutôt qu’à moi ?

— Je ne l’ai pas vu depuis cette soirée. Madison prit une bouchée de son saumon grillé, le mâcha et l’avala. Et quelque chose me dit que vous le savez. Vous semblez tout savoir. Elle marqua une pause pour boire un peu de thé glacé. Vous arrive-t-il de vous lasser de tout savoir ?

— Je ne sais pas tout, admit-il. Seulement les choses qui sont importantes pour moi.

— Alors, faites en sorte que ce soit assez important pour que vous connaissiez la réponse à ma question.

Samuel haussa les épaules d’un air de fausse timidité, mais il ne dit rien.

Madison se pencha en avant et dit d’une voix sifflante :

— Il l’a bu, n’est-ce pas, l’espèce de petit suceur de sang ?

Elle coupa un autre morceau de son poisson et le fourra dans sa bouche, mâchant avec agacement.

— Ne sois pas en colère contre Colin, Madison. Il a seulement agi selon sa nature. Samuel baissa ses lunettes de soleil et lui décocha un sourire à travers la table. Et il a partagé, comme le chic type qu’il est.

Madison laissa tomber sa fourchette