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Extrait du conte « Le Prince Escargot » :

[…] Au bout d'un mois, une semaine et un jour de marche, au cours desquels elle récolta de nouveaux escargots chaque fois que la pluie tombait, les poussant à sortir de leurs cachettes, Lilian s'arrêta devant une petite maison au toit de chaume, entourée d'un splendide potager. Ses provisions étaient finies depuis quelque temps déjà et, depuis, elle s'était exclusivement nourrie de baies, de racines et de champignons divers, heureusement sans danger, comme si sa main, au moment de la cueillette, avait chaque fois été dirigée par quelque guide invisible vers les aliments comestibles uniquement. Avec envie, dès lors, elle contempla les légumes appétissants qui s'étalaient devant ses yeux éblouis, imaginant, si facilement, le plaisir qu'elle aurait à les manger si seulement ils lui appartenaient.

Quand, tout à coup, alors qu'elle salivait involontairement à la vue de tant de bonnes choses, son regard fut attiré par un éclat scintillant. Détachant à regret ses yeux du jardinet tentateur, elle aperçut, posé sur le bord de la fenêtre de la chaumière, un bocal scintillant. C'était un rayon du soleil, qui, en jouant sur le verre, avait attiré son attention.

Intriguée, elle déposa ses paniers sur le sol, au bord du sentier qui longeait la maisonnette, s'approcha doucement du bocal et, au vu de ce qu'il contenait, sursauta violemment. Derrière la paroi de verre se tenait en effet, posé sur une longue feuille d'un vert tendre, le plus gros et le plus bel escargot qu'elle eût jamais vu ! Sa coquille, du même brun envoûtant que l'étaient ses yeux, était d'une extravagance étonnante, avec des dessins à la trame incroyablement complexe. Curieusement, Lilian eut l'impression en s'approchant plus près encore du bocal que l'escargot la regardait autant qu'elle le regardait... oh, c'était si étrange, elle aurait juré que leurs yeux se croisaient, s'emmêlaient inextricablement !

Une quinte de toux derrière elle la fit brusquement se retourner, telle une enfant prise en faute. Un vieil homme maigre comme une baguette de bois et chauve comme un œuf se tenait à trois pas d'elle, les mains sur les hanches.

— Eh bien, mon enfant, qu'en dis-tu, as-tu déjà vu dans ta vie pareil escargot ? Lilian hocha vigoureusement la tête en signe de dénégation.

— Oh non, grand-père, jamais ! Il est magnifique... vraiment magnifique, pour sûr ! Mais que fait-il là, tout seul, dans ce bocal ?

Le vieux eut un petit rire semblable à un caquètement.

— Ah ça, il attend...

— Il attend ? Qu'attend-il donc ?

— Mais… que je le mange, évidemment !

— Que vous le mangiez ?, s'écria Lilian d'un ton affolé.

— Oui, exactement, et crois-moi, il fera un plat de roi !, répondit le vieil homme en se frottant les mains avec une sorte de jubilation anticipative à l'idée du régal à venir.

Lilian sentit toute couleur déserter son visage.

— Non ! Non, cela ne se peut pas ! Grand-père, vous ne pouvez pas manger cet escargot... absolument pas !

— Comment cela, je ne peux pas... et pourquoi pas ?, dit l'homme d'un air surpris.

— Mais parce que... ce serait un crime de faire cela !

— Un crime ? Comme tu y vas, mon enfant... voyons, ce n'est qu'un escargot ! Un très gros escargot, je te l'accorde, mais un escargot quand même, et je te parie bien qu'il doit être moelleux à souhait ! Je suis persuadé qu'après une cuisson appropriée, mariné aux petits oignons et au vin blanc, il fondra sur ma langue de la plus exquise façon !

Paniquée par la tournure dramatique de la discussion, Lilian jeta un regard désespéré à l'escargot qui, de son bocal, semblait à présent suivre cet échange avec le plus grand des intérêts. Et, à nouveau, elle eut la bizarre impression que leurs regards se croisaient, même si cela paraissait hautement improbable, voire même impossible. Le sang battait follement à ses tempes. Non... non, elle ne pouvait pas laisser cet escargot finir dans la marmite, il lui fallait trouver quelque chose, n'importe quoi, pour le tirer de ce trop mauvais pas ! […]

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Extrait du conte « Un Amour de Gargouille » :

[…] Quoique… là… oui, là, au milieu des gravats et des plantes sauvages, il y avait, à mieux y regarder, une pierre moussue sensiblement plus grosse et plus longue que la moyenne, que la lumière, en la frappant d’une certaine façon, paraissait mettre plus en évidence que les autres. Fronçant les sourcils, il se dirigea vers elle. Cette drôle de pierre… un frisson le parcourut de haut en bas lorsque, l’ayant rejointe, il posa réellement les yeux dessus.

— « Mais qu’est-ce que… ? », se demanda-t-il, troublé par un sentiment impossible à définir.

Après une brève hésitation, il se baissa, la ramassa, puis la souleva pour l’examiner de plus près dans l’espoir de découvrir ce qui la rendait si singulière. Elle était lourde, mais pas trop ; elle était tapissée de mousse, mais pas sur toute sa surface. Comme ici, par exemple, à l’une de ses extrémités où un petit rectangle avait réussi à échapper à l’agression végétale. Ce rectangle... saisi d’une intuition subite, il entreprit de le nettoyer à l’aide de son avant-bras, peu soucieux d’abîmer plus avant la manche de sa veste d’ores et déjà déchirée. Ayant frotté cette surface restreinte de la pierre pour en effacer autant que possible toute trace d’impureté, il l’inspecta à nouveau, avant de pousser un véritable cri de surprise quand il s’aperçut que, sous la saleté qu’il avait tant bien que mal essuyée, se cachait une face animale absolument fantastique, aux gros yeux ronds et à l’allure générale féline.

— « Une gargouille ! », s’émerveilla-t-il, tandis que, frappé de stupeur, il ne pouvait s’empêcher d’admirer sous toutes ses facettes l’extraordinaire visage de pierre.

Ne voilà-t-il pas qu’il avait trouvé une gargouille, lui qui, depuis son plus jeune âge, les avait toujours tant appréciées ! Mais elle était dans un tel état, la pauvre ! À part son visage, par miracle épargné, elle était complètement verte, méchamment attaquée : il aurait fallu méticuleusement la récurer ! À peine se dit-il cela qu’il se fit la réflexion que, dans le fond, il n’était pas beaucoup mieux loti qu’elle.

— « Je suis aussi mal arrangé que toi, mon amie ! », pensa-t-il. « Ah ça, regarde-nous un peu ! À quoi ressemblons-nous donc, tous les deux ? Quel triste spectacle nous offrons là ! Pour sûr, j’aurais autant besoin que toi d’un bon récurage ! »

Tout en poussant un soupir, Cristobal jeta par réflexe un coup d’œil derrière lui, pour constater que, dorénavant, plus aucune lumière ne faisait encore vibrer le vitrail représentant la Mère et l’Enfant. À la seconde même où il reportait son intérêt sur la gargouille qu’il tenait entre les mains, il eut l’impression d’entendre, portée par la brise légère, une voix inconnue lui susurrer quelque chose du genre :

— « Mission accomplie… à toi de jouer. »

De ce jour, la vie de Cristobal changea du tout au tout. […]

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Extrait du conte « La Chevrette et l’Agneau » :

[…] Il était une fois, dans une contrée lointaine où, en raison des très rares chaumières qui parsemaient celle-ci, la nature pouvait encore s’exprimer quasiment en toute liberté, au travers de belles forêts touffues aux sentes étroites et aux clairières aussi inaccessibles qu’enchantées, de douces collines verdoyantes tapissées à perte de vue de longues herbes folles et d’innombrables fleurs sauvages multicolores, et de falaises extravagantes aux parois parfois fort abruptes et aux torrents capricieux dont l’eau cristalline était d’une pureté incomparable et d’une fraîcheur des plus bienfaisantes, une chevrette malicieuse et intrépide qui répondait au joli nom de Nougatine.

C’était, de fait, la créature la plus adorable qui fût. Pétillante de vie et de joie, elle avait en effet de grands yeux ronds d’un brun doré dont le velours satiné en aurait fait fondre plus d’un, de petites cornes pointues qui, quelque temps plus tard, s’arqueraient sans nul doute des plus fièrement sur le sommet de son crâne, et une robe tout entière du caramel le plus tendre à l’exception, toutefois, d’une amusante houppette d’une blancheur immaculée comme seule peut l’être la neige lorsqu’elle vient tout juste de choir du plus haut du ciel et que nul pied ou patte ne l’a foulée, qui se dressait sur sa tête tel un grain de folie ou pied de nez impertinent, bien assorti, ma foi, au caractère tout aussi espiègle qu’effronté de la biquette en question.

Nougatine vivait dans une vallée riante et plaisante à souhait, que se partageaient plus ou moins équitablement quelques champs de maïs, betteraves, pommes de terre et autres légumes divers, une fermette aux murs de pierre et au toit de chaume dont les habitants, malgré leur âge déjà bien avancé, s’agitaient toujours en tous sens dès les premières lueurs de l’aube, et, enfin, le vaste enclos dans lequel la chevrette déambulait, entourée non seulement de ses congénères mais également d’un troupeau de moutons, qui comptait approximativement le même nombre de têtes que celui des chèvres. À dire vrai, cette cohabitation forcée entre chèvres et moutons se révélait relativement peu harmonieuse, voire même parfois carrément houleuse.

Car, en vérité, ces deux espèces ne s’appréciaient guère et, partant, ne s’entendaient point.

Ainsi, si les chèvres n’hésitaient pas une seule et unique seconde à affirmer haut et fort que les moutons étaient de parfaits idiots, de grosses boules de laine sur pattes auxquelles il manquait décidément la plus petite once de cervelle, ces derniers, en échange, s’accordaient à souligner l’arrogance suprême des chèvres, cette vanité inimaginable dont elles faisaient constamment preuve et qui n’avait, selon eux, absolument aucune légitimité de quelque sorte que ce fût.

De cette manière, il est clair que chèvres et moutons - dans la mesure du possible, cela va de soi - ne se fréquentaient pas. Les unes se tenaient d’un côté de l’enclos tandis que les autres se tenaient de l’autre, et tant que chacun demeurait gentiment à sa place, les choses, elles aussi, en restaient là bien que, malgré tout, dans un statu quo assez précaire puisqu’un rien suffisait littéralement à le faire voler en éclats. À peine un chevreau ou un agneau distrait franchissait-il par accident, au cours d’un jeu innocent, la ligne de démarcation invisible qui avait été tracée implicitement entre eux par les deux camps ennemis, qu’un brouhaha inouï s’élevait d’un seul coup, à l’image de cette misérable étincelle capable de faire repartir de plus belle un gigantesque feu de forêt entre-temps apparemment éteint. C’en était alors brusquement fini du semblant d’indifférence ou des regards en coin : la vieille querelle revenait brutalement à l’ordre du jour, et les insultes les plus variées et les plus colorées fusaient derechef entre les opposants pendant que, tremblant d’effroi, le chevreau ou l’agneau fauteur de trouble malgré lui rejoignait à toute vitesse les siens pour se cacher entre les pattes protectrices de sa mère, bien à l’abri de cette violente tempête qui ne retomberait pas de sitôt.

Cette hostilité à fleur de peau qui régnait perpétuellement entre les chèvres et les moutons n’intimidait aucunement Nougatine : bien au contraire ! […]

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Extrait du conte « Le Hérisson Amoureux » :

[…] Il y avait là, à ce rendez-vous devenu journalier, d'adorables lapins à la fourrure grise aussi douce que du velours, d'amusants écureuils roux qui, tête la première, glissaient le long des arbres à toute vitesse pour venir saisir, les moustaches frémissantes, les bouts de pâte d'amandes qu'elle leur présentait, et toutes sortes d'oiseaux dont elle ne savait pas toujours le nom, mais qui adoraient visiblement les miettes de pain qu'elle leur jetait abondamment. Si Marguerite chérissait toutes ces merveilleuses créatures qui lui accordaient si bien leur confiance, et qui lui témoignaient autant d'intérêt que d'amitié, sa préférence allait toutefois, sans qu'elle pût réellement se l'expliquer, à cet animal qui, tout rébarbatif qu'il fût a priori avec ses petites pattes, son museau pointu et son dos bardé de piquants acérés, l'avait immédiatement conquise par sa gentillesse et son regard étonnamment émouvant : Louis le hérisson. Louis, ainsi qu'elle l'avait baptisé dès l'instant où elle l'avait rencontré ; c'était en fait le tout premier prénom qui lui était venu à l'esprit en le voyant.

Il était arrivé un beau jour de mai dans le jardin, de retour de sa balade nocturne, en se dandinant de sa drôle de démarche, alors même qu'elle était occupée comme à son habitude à gâter largement ses compagnons à poils et à plumes. En l'apercevant brusquement, agenouillée au milieu de ce groupe hétéroclite d'animaux, il s'était littéralement figé sur place, comme pétrifié par la foudre... c'était idiot, peut-être, mais elle avait eu l'impression, à la seconde précise où leurs yeux s'étaient croisés de part et d'autre du jardinet, qu'une sorte de courant était passé entre eux, qu'un fil invisible les avait subitement reliés l'un à l'autre, d'une façon aussi incompréhensible qu'irréversible. Quoi qu'il en fût, même si cela ne devait être en fin de compte que le fruit pur et simple de son imagination débordante, elle s'était en tout cas instantanément attachée à lui. Elle s'était relevée, approchée de lui lentement, pour ne pas risquer de l'effaroucher, et lui avait proposé du bout des doigts un gros morceau de brioche des plus appétissants.

- Bonjour à toi, petit hérisson... dis-moi, accepterais-tu ceci de ma part en signe de bienvenue parmi nous ?

Le hérisson avait cligné quelques fois des yeux, comme s'il avait du mal à s'éveiller d'un rêve trop beau. Il avait fait un pas, et puis un autre, en direction de la main tendue vers lui. Il avait ensuite attrapé délicatement le bout de brioche et l'avait mangé entièrement, en en savourant véritablement chacune des bouchées. Marguerite avait ri tout doucement, étrangement émue d'avoir été acceptée par la petite bête puis avait dit :

- Je suppose que cela veut dire oui. […]

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