Commentaire de Spika

Est-ce que je dois parler du livre en lui-même, de son histoire, ou bien de ses notes en bas de pages ? Non parce que je n'en ai jamais vu autant, c'est hallucinant, une seule note écrite en taille minuscule peut prendre un bon tiers de page, et si elles s'enchainent, se retrouver sur plusieurs pages à la suite, de façon tout à fait ridicule, puisqu'elles n'ont plus aucun intérêt avec la page en question... D'ailleurs leur utilité laisse à désirer de base: j'ai l'impression qu'elles sont là pour regrouper des bouts de récits que l'auteur n'a pas réussi à inclure dans son histoire, des éléments annexes qui tantôt sont complètement à côté de la plaque et relatent des évènements dont le lecteur se passerait bien, car si elles apportent un petit background ponctué d'un humour tellement décalé qu'il en tombe à l'eau, c'est tellement énervant de s'interrompre toutes les deux pages pour aller lire ça qu'on en a clairement plus envie à la fin, et tantôt elles sont importantes pour des événements à venir (et donc peuvent spoiler allègrement la lecture, merci bien) ou bien font la description d’un lieu ou d’un fait passé, ce qui oblige quand même à les lire, et ce jusqu’à la fin, pour être sûr de ne pas laisser échapper une information importante qui ne se retrouverai pas dans le récit de base alors qu’elle devrait s’y trouver ! Mais qu’est-ce que c’est que cette construction mal fichue, sérieusement ? Je n’ai jamais lu un livre aussi mauvais de ce côté-là.

Pour en revenir à l’histoire, elle est plate. Elle ne m’a rien inspiré, rien fait vivre, si ce n’est une lassitude croissante lors de ma lecture, ce qui n’est pas franchement un point positif. Les éléments du récit glissaient littéralement sur moi sans que je ne m’y accroche, les personnages sans reliefs, les événements décousus (ne même pas sauter de ligne entre deux événements différents se passant à deux endroits différents a de quoi déconcerter, M. Jubert), la plume qui ne fait rien vivre, qui n’anime rien… Pourtant, au vu du résumé, il y avait matière à vendre du rêve, de la féérie, au sens propre du terme, qu’elle soit belle et fantaisiste comme dans Les Enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel, ou à l’inverse sombre et destructrice comme dans Les Enquêtes de Sylvo Sylvain, de Raphaël Albert. Mais non, elle est décrite à la volée, par-dessus la jambe, pour laisser place plutôt aux actions de Beauregard qui sont sans queue ni tête, car beaucoup trop décousues dans le récit (passer d’une enquête sur un incube, puis recueillir une gamine dans son manoir sans savoir qui elle est, faire la chasse à un masque tueur et entre temps aller sauver à nouveau la gamine suscitée d’une serre mortelle avant d’aller mener des intrigues de cours, et j’en passe… Il en faut de la patience pour dérouler la pelote à ce tarif !).

Alors non, je n’ai pas compris où on veut nous mener avec cette série. Ce premier tome me perd, et j’avoue qu’il ne me donne pas franchement envie de me lancer dans les suivants, bien que je possède déjà la trilogie entière… Je les lirai sans doute, mais sans empressement, cela dit.