Extraits

Soudain, Todd leva la main pour chasser une boucle rousse de son front. Cette main resta posée sur sa nuque. Ils étaient si proches qu'elle sentait son odeur familière de savon et de linge frais, comme le tout premier jours, quand elle lui était tombée dans les bras. Il allait se passer quelque chose, elle le sentait. Il allait l'embrasser. Et cette fois, elle se laisserait faire.

Il se pencha avant. Elle ferma les yeux. Elle sentait la ponte des ses chaussures toucher la pointe de ses baskets. Son bras tomba sur sa taille.

- Tu es encore là, chuchota-t-il joyeusement.

Puis ses lèvres vinrent couvrir les siennes.

Tout le reste disparut : le vent, la guitare, les passants. Il l'embrassa d'abord doucement, puis plus profondément. Les jambes de Lizzie flageolèrent. Heureusement qu'il la tenait dans ses bras, sinon elle aurait pu s'écrouler au sol.

Lentement, il la relâcha. Il garda les bras autour d'elle et ils restèrent les yeux dans les yeux.

En un éclair, il lui prit la main. Lizzie se figea. Todd garda sa main dans la sienne et, délicatement, la tourna dans un sens, puis dans l'autre, l'examina, en dépliant les doigts, comme si c'était un trésor qu'il venait de trouver. Lizzie n'osait plus bouger. Elle sentait la tiédeur de sa peau sur la sienne. Lorqu'il entrelaça leurs doigts, elle cessa de respirer. Sa main était si chaude qu'elle lui donna des frissons dans tout le corps. Sa peau la picotait. Il allait se passer quelque chose.

Il la regarda dans les yeux. Et du plus doux des mouvements, il commença à se pencher en avant, de plus en plus près, ses lèvres se dirigaient droit vers le siennes, jusqu'au moment où...

Lizzie se remit maladoitement debout.

- Où sont les toilettes ? demanda-t-elle, bout de souffle.

Une teinte cramoisie s'étendit sur les traits stupéfaits de Todd.

- Hein, quoi ?

- Où sont les toilettes ? Pardon.

- En bas, dit-il à voix basse.

"- La photographe a rappelé à propos de la gamine de Katia, annonça-t-elle en collant un post-it sur le bureau. celle qui cherche des mannequins moches, vous savez? ne vous en faites pas, je m'en suis débarrassée.

il y eut un long silence. Lizzie fit semblant de s’intéresser profondément à la boîte de kleenex posée sur le bureau de Natacha.

- Amanda? dit cette dernière d'une voix très douce. Je vous présente Lizzie Summers. La fille de Katia."

Elle s'assit sur une marche, serra les bras autour de ses genoux.

Et là, triste et seule, comme si elle n'avait jamais eu de parents, elle pleura.

-qu'est ce que tu attends? la houspilla Hudson en la poussant légèrement tu vas le rater ! vas-y!

(...) elle clopina vers lui .elle n'était plus qu'a quelques pas lorsque Todd sortit les écouteurs de ses oreilles .

-Lizzie? demanda-t-il avec une ébauche de sourire. Lizzie Summeurs?

elle fit encore un pas et trébucha sur une dalle du trottoir.

-oh!

avant de comprendre ce qui lui arrivait , elle tombait pile contre son torse.

-holà! sa va? s'exclama-t-il en la rattrapant .

le nez enfoui dans son tee-shirt, elle reçut une bouffée de savon parfumé et de sueur masculine.les bras qui l'entouraient était comme s'il en avait réellement pris du muscle.

"Le soir où il est tombé amoureux, il avait douze ans et un macaron à la main."

Une boule inexplicable dans la gorge, des larmes dans les yeux, Lizzie s'enfonça dans le Skaï tiède de la banquette et poursuivit sa lecture.

Sa bande était la plus branchée de Chadwick : un groupe de jeunes super-riches et super-indépendants qui passaient leurs vacances en meute dans leurs nombreuses maisons de famille dispersées sur toute la planète. Auncun ne semblait avoir de parents, ou, s'ils en avaient, personne ne semblait leur demander leur autorisation pour quoi que ce soit.

- Moi aussi je suis fière de toi maman, dit-elle d'une voix douce en se laissant aller à pleurer. Je sais que je ne le montre pas beaucoup, mais c'est vrai.

Katia se frotta le coin de l’œil.

- Je t'aime mon cœur.

Et elle la serra fort dans ses bras. Elles restèrent ainsi un instant.

Elle cria son nom.

-Todd !

Il poursuivit son chemin.Il ne l'entendait pas.

Elle se leva du banc et courut vers lui.

-Todd ! répéta-t-elle, au cas où.

Elle dut quasiment lui faire un croche pieds pour qu'il la voie enfin.Elle le prit par le bras, presque comme si ellel'attaquait, et il sursauta en retirantvses ecouteurs.

-Lizzie ! Tu m'as fait peur !

"p°310"

C'était idiot. Tout allait si bien dans sa vie ! C'était ridicule de laisser un garçon lui gâcher tout le plaisir. Elle était la fille la plus chanceuse au monde, et tout, absolument tout, lui souriait. Sauf que ce à quoi elle tenait le plus au monde venait de lui filer entre les doigts. Et qu'elle était pratiquement sûre de ne jamais le retrouver.