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Etton, près de Peterborough, Mercie Août 1067
Pendant un instant, le souffle coupé, il crut qu'il allait la lâcher. Non parce qu'elle était jolie, et jolie elle l'était, indiscutablement. Son petit visage était celui d'une femme approchant la vingtaine, ou venant tout juste de la passer, légèrement hâlé, avec des pommettes douces et rondes, et des lèvres roses délicatement dessinées. Mais ce furent ses yeux qui le captivèrent. Ils ne ressemblaient à rien de ce qu'il connaissait, immenses et brillants, vous incitant à vous perdre dans leurs profondeurs. Quelle en était donc la couleur ? Un mélange de cuivre et de doré, bordé de longs cils noirs, aussi étranges et envoûtants que des bijoux.
Il secoua la tête pour essayer de chasser sa fascination. Il ne savait trop à quoi s'attendre, mais le voyage interminable vers Etton ne l'avait pas disposé à nourrir des pensées charitables vis-à-vis de sa proie.
Et lorsque son joli minois se contracta avec une expression de fureur implacable, il en resta muet.
Le couteau jaillit si vite de sa manche qu'il fut presque pris en défaut. Mais une vie entière passée au combat avait aiguisé ses réflexes à tel point qu'il lui saisit instinctivement le poignet et arrêta la lame à un cheveu de sa poitrine.
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