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Extrait de l'avertissement :
Il y a peu de portraits de Marie Stuart. La plupart ne sont pas signés. Les portraits de sa belle enfance jusqu'à l'âge de ses noces ont été exécutés avec ceux de son jeune époux. Les autres portraits de Marie ont été peints vingt années plus tard. Un lien les unit. Ils portent tous la grâce de ce visage et sa noble silhouette. Ce n'est pas la beauté éclatante dont Jean Goujon sculpta Diane de Poitiers. Marie a quelque chose de plus : un charme indéfinissable. La coiffure bouclée et nattée à l'arrière dégage un fin visage, délicatement irrégulier, blanc et rosé, bien accordé à cette chevelure d'un blond vénitien qui deviendra, avec le temps, cette châtaigne mordorée, assortie à ses yeux. Elle esquisse un sourire lent et doux. Les imperfections de ce visage, le nez fier, déjà aquilin, l'ovale enfantin, puis émacié, soulignent les lèvres plus sensuelles que parfaites. Marie a dû garder longtemps ses dents intactes. Plus âgée, il lui reste la noblesse de l'expression, la minceur de cette taille élevée. Elle est si bien faite, dépassant bien des hommes, qu'on ne la trouve jamais trop grande. Elle mesure 1 m 80. Le portrait signé par le peintre Albrier est le plus délicat. L'enfance et l'espoir resplendissent. La beauté de Marie est surtout liée à ses expressions, l'harmonie, ce que l'on nomme «une présence». Le peintre Clouet a su capter une figure plus aiguë, plus triste. Marie est alors veuve et sa minceur frôle la maigreur. Les atours blancs ont égaré le sens d'une fête et l'éclairent d'une blême lumière. Il y a aussi le cette peinture anonyme où Marie rayonne, en costume flamboyant, orange et or. La fraise est tuyautée avec art, la chevelure châtaigne et dorée. Le grand front est dégagé, sous un filet de pierres précieuses. Marie est devenue une jeune femme boudeuse, aux lèvres pleines. Quelque chose d'étonné, de méfiant et d'averti en ce regard...
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