Extraits

Dargaud, p.3

« — Comment se fait-il que deux beautés...

— Ah non ! Je passe mon tour !

— Mesdemoiselles, arrêtez de piétiner mon cœur !

— Si vous ne voulez pas qu'on le piétine, faut pas le laisser par terre.»

Bonnes gens, ne laissez pas vos filles traîner le soir. Non contentes de mettre en péril leur réputation, elles finiront hachées menu ! Le boucher des guinguettes, l'éventreur des petites bonnes légères ! Un vrai épouvantail à vertu. C'est l'évêché qui doit être content. Ils tiennent un nouveau thème pour le serment. Si ça se trouve, c'est eux qui ont monté le coup !

- Un bon conseil, ma petite : ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas.

- Je ne vous permets pas de de ma tutoyer. On n'a pas gardé les porcs ensemble.

- T'inquiète pas, ça va s'arranger. Les porcs, c'est pas ce qui manque par ici.

- C'est quoi ça ?

- Ben c'est la visite médicale...

- Mais je suis pas malade !?

- Pauvre conne ! C'est pour voir si t'es pas infectée. "Maladies vénériennes" ça te dit quelque chose ?

- Mais... c'est pas la peine, ils me touchent pas, moi !

- Alors te plains pas, tu ne connaitras pas les joies de l'hôpital St-Lazare. Trois semaines à te faire regretter de ne pas être en prison.

Dargaud, p. 4

« — Hélas, une fois de plus, je n'ai pas trouvé mon prince charmant.

— Ce soir, c'était plutôt des crapauds.

— Ils se croient vraiment irrésistibles, ces gommeux. Il faut qu'ils te plaquent tout leur attirail contre le bas-ventre, et vas-y que je frotte !

— Ce n'est pas forcément désagréable.

— Mademoiselle, ne parlez pas comme ça ! vous êtes une fille perdue.

— Pas perdue pour tout le monde ! Je peux t'assurer qu'il y en a qui n'ont pas eu de mal à me trouver.

— Ouh, la coquine ! Tu veux dire que...

— Tu n'en sauras pas plus ! Parce que toi, tu l'as toujours, ta petite fleur ?

— Je me suis un peu laissée butiner, mais j'ai sauvé l'essentiel.

— Pff ! L'essentiel ? Ma pauvre fille, tu ne sais pas ce que tu manques ! »