Extrait

Je remue frénétiquement les affaires dans mon sac et les pose les unes à côté des autres sur le banc de l’arrêt de bus, jusqu’à ce qu’il soit vide.

Toujours pas de vibromasseur. Un homme d’âge moyen arrive à ce moment-là et me jette un coup d’œil sceptique. Il choisit d’attendre le bus à quelques mètres de là plutôt que de m’approcher.

Je ne peux pas lui en vouloir. Je me mets à genoux devant le banc — Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai !

Je passe les mains dans mes cheveux en me balançant d’avant en arrière, en pleine crise.

J’ai, ou je n’ai peut-être pas eu un coup d’un soir avec un mec qui pourrait être mannequin, je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé,mais je sais que je n’étais probablement pas très élégante, et que maintenant, j’ai laissé un sextoy sur le plan de travail de sa cuisine. Que quelqu’un me donne une pelle pour que je puisse creuser un trou et ne jamais en ressortir.

— Vous allez bien, mademoiselle ? dit l’homme qui attend le bus. Je remarque tout de même qu’il n’ose pas faire un pas vers moi.

Je commence à tout remettre dans mon sac une nouvelle fois. — Bien sûr. Ça va aller. Apparemment, on ne peut pas vraiment mourir de honte.

Il acquiesce, mais ne dit rien, et reporte son attention sur la rue. Je suis sûr qu’il a hâte que le bus arrive pour s’éloigner de la folle sur le banc.